(BFM Bourse) - Le reflux des inquiétudes liées au coronavirus propulse le baromètre du marché parisien au-dessus du seuil des 6.100 points, son plus haut en clôture depuis le début de l'année. Les compartiments du luxe -dans le sillage de Kering- et de l'automobile ont tiré l'indice vedette du marché parisien.
La correction subie par les indices d'actions depuis les premiers cas de coronavirus est maintenant effacée. Au lendemain d'une reprise de 0,65%, le CAC 40 a accentué son rebond avec un nouveau gain de 0,8% mercredi qui lui permet de franchir le seuil des 6.100 points en clôture, une première en 2020 (et depuis 2007), à 5.104,73 points. Le nouveau déclin du nombre de nouveaux cas recensés et la bonne tenue des résultats d'entreprises européennes, comme Kering en France et Heineken aux Pays-Bas, ont permis au marché parisien de poursuivre sa marche en avant, dans un volume d'échanges étoffé de 4,2 milliards d'euros.
Les investisseurs sont rassérénés par les indications en provenance de Chine au sujet du coronavirus. Certes -c'est une lapalissade- le bilan total s'alourdit de jour en jour, mais c'est la dérivée qui intéresse le marché, à savoir le nombre de nouveaux cas. Et depuis mardi, ce chiffre (tel que relayé par les autorités) a commencé à se réduire. Seulement 2.015 nouvelles contaminations avérées ont été rapportées sur les dernières 24 heures, soit le plus bas niveau depuis près de quinze jours.
La crainte de voir une épidémie hors de contrôle ravager la planète s'éloignant, l'attention des opérateurs se reporte sur les résultats d'entreprises, dans l'ensemble encourageants. Mention spéciale au brasseur Heineken, qui a progressé de plus de 5% à Amsterdam après avoir dépassé les anticipations en 2019 et indiqué s'attendre à une amélioration d'environ 5% de son résultat opérationnel cette année (même si la firme a jugé prématuré d'évoquer le bilan du coronavirus).
Wall Street inscrit de nouveaux records
Au lendemain de nouveaux sommets historiques atteints par le S&P et le Nasdaq -au terme d'une 6e séance de hausse sur les 7 dernières- la Bourse de New York progressait encore mercredi matin, alors que les craintes se dissipent vis-à-vis du coronavirus rebaptisé "Covid-19" par l'OMS. Peu avant 12h (heure locale), les trois principaux indices de Wall Street enregistrent des gains, entre 0,55% pour le S&P et 0,7% pour le Dow et le Nasdaq.
Le luxe et l'automobile portent le CAC
Sur la cote parisienne, le numéro 2 mondial du luxe Kering a décollé de 6,3% après avoir fait état d'une rentabilité record l'an dernier. Dans son sillage, LVMH a pris 3% et Hermès s'est adjugé 1,9%.Le regain d'optimisme a également profité au secteur automobile, avec notamment un rebond de 6,2% de Michelin, une hausse de 5% pour Peugeot, de 2,1% pour Renault. Les équipementiers n'étaient pas en reste puisque Valeo a gagné 4,5% et Plastic Omnium 3,1%.
Quelques déceptions pour autant, en particulier chez Bic toujours confronté à des marchés difficiles (voire en déclin): l'action a perdu 5,3%, limitant un peu ses pertes après avoir abandonné plus de 10% vers la mi-journée, alors que la direction a formulé des objectifs 2020 qui n'excluent pas une nouvelle dégradation des résultats. Le fabricant de nacelles élévatrices Haulotte a aussi souffert (-4,5%, à un plus bas depuis décembre 2012) après un exercice difficile.
Le pétrole au rebond
Les cours de l'or noir profitaient de leur côté d'un mouvement de reprise, après un repli mardi à la suite de la publication par l'American Petroleum Institute (API) d'une hausse à nouveau plus forte qu'attendu du niveau des stocks. En début d'après-midi mercredi, l'Opep a annoncé revoir fortement à la baisse (-19%) sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole brut en 2020 à cause de l'épidémie de Covid-19 et de ses répercussions sur l'économie chinoise. Côté offre, l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, sont actuellement engagés dans une réduction volontaire de leur production afin de soutenir les cours. En janvier, les pays membres de l'Opep ont réduit leur production de 509.000 barils par jour, une baisse qui s'explique principalement par la chute des extractions libyennes (-344.000 bpj) selon le rapport mensuel de l'organisation. À 18h05, le baril de Brent reprenait 3,6% à 55,95 dollars quand celui de WTI franchit de nouveau la barre des 50 dollars (+2,9% à 51,40 dollars).Sur le Forex, le billet vert s'appréciait encore face à la monnaie unique, qui cède 0,29% et tombe à 1,0889 dollar.