(BFM Bourse) - Évoluant depuis le 3 novembre à des niveaux jamais atteints depuis sa création en 1987, le principal baromètre du marché parisien ne cesse d'établir de nouveaux records à la faveur d'une interminable séquence haussière. BNP Paribas et Worldline ont tiré la tendance ce lundi.
Est-ce un oiseau, est-ce un avion ? Non, et ce n'est pas Superman non plus, mais bien l'indice du marché parisien qui, ayant enfin mis derrière lui un précédent sommet historique remontant à l'an 2000, ne cesse de prendre de l'altitude. Depuis le mercredi 27 octobre dernier, le bilan du CAC 40 est éloquent: 12 séances terminées dans le vert pour seulement une dans le rouge et +5,55% sur la période. Après avoir -de nouveau- rapidement choisi sa direction ce lundi, l'échantillon vedette de la cote tricolore s'est même offert plus d'un dixième de point de pourcentage au "fixing" pour boucler la séance sur un gain de 0,53% à 7.128,63 points. Cette nouvelle progression porte à 28,3% l'avance du CAC depuis le début de l'année, ce qui en fait l'indice le plus performant parmi les principales Bourses occidentales, surperformant même le S&P 500 (lequel a pourtant signé son 66e record historique au cours de la semaine passée).
Outre-Atlantique, les trois indices majeurs évoluent en territoire légèrement négatif en fin de matinée (entre -0,1% pour le Dow Jones et -0,4% pour le Nasdaq vers 17h50). Ils avaient pourtant démarré la séance du bon pied, aidé par l'indice "Empire State", d'activité manufacturière dans la région de New York, qui s'est établi à 30,9 en novembre après 19,8 en octobre alors que les économistes prévoyaient un rebond bien moindre (consensus à 21). Si cette statistique a temporairement fait oublier aux investisseurs le regain de craintes inflationnistes provoqué par le choc d'une hausse de l'indice des prix à la consommation à 6,2% mercredi dernier, le sujet est rapidement revenu sur la table à la faveur notamment de sorties d'anciens responsables de la Fed jugeant que l'institution devrait remonter sa cible à 3% pour 2022.
À Paris, alors que la saison des résultats qui a fortement soutenu les indices jusqu'à la semaine dernière touche désormais à sa fin, les investisseurs sont revenus sur plusieurs dossiers quelque peu délaissés.
Si Airbus (+1,7%) a fini en bonne place du palmarès grâce à l'annonce, dès l'ouverture du salon aéronautique de Dubai, d'une méga-commande de 255 appareils, c'est BNP Paribas qui a affiché la meilleure performance de la journée avec un gain de 3,4%, aidé par des informations de Reuters selon lesquelles le groupe travaille avec des banques conseil sur une possible vente de sa filiale américaine Bank West, qui pourrait être valorisée jusqu'à 15 milliards de dollars. Après son parcours plus que décevant ces derniers mois, Worldline s'est distingué en hausse de 2,7% tandis que Bank of America a adopté un conseil d'achat, visant 80 euros par titre. Alstom a repris 1,9% après avoir subi des prises de bénéfices vendredi. Parmi les baisses, Vivendi et Teleperformance ont cédé 1,2% chacun.
Ubisoft reprend des couleurs, GenSight rassure
Autre valeur en souffrance dernièrement mieux disposée ce lundi, Ubisoft a rebondi de 1,8% tandis que l'éditeur a annoncé le lancement de Tom Clancy's Rainbow Six Extraction le 20 janvier prochain.
Mis en lumière par Barclays, qui relève son conseil à surpondérer, Rémy Cointreau a grimpé de 2,7% quasiment au plus haut historique. Dans un autre segment du luxe, le titre Hermès a clôturé à 1500 euros (+1,4%) pour la première fois de son histoire, ce qui confère au groupe une valorisation proche de 160 milliards d'euros.
Parmi les baisses les plus significatives, Pierre & Vacances-Center Parcs a flanché de plus de 13% alors que la firme n'aurait finalement reçu qu'une seule offre ferme de recapitalisation, révèle le journal Les Echos. La société, à la recherche de quoi se renflouer, avait pourtant indiqué le mois dernier avoir reçu plusieurs offres indicatives.
Côté biotechs, GenSight Biologics a décollé de 19% après avoir ramené le retard de la procédure d’examen de la demande d’autorisation de mise sur le marché de son premier produit, Lumevoq, de 9 à 3 mois. Le pionnier des thérapies cellulaires a par ailleurs annoncé une reprise de la production en décembre 2021. OSE Immuno prend également 4% après la présentation de premières données précliniques positives d'efficacité de CLEC-1, sa nouvelle cible inhibitrice du point de contrôle myéloïde (substance qui prend naissance dans la moelle osseuse).
Sur le marché des changes, l'euro continuait de faiblir face au billet vert (-0,31% à 1,1411 dollar vers 18h15) tandis que les tarifs pétroliers corrigeaient sensiblement. Le contrat à terme sur le brut WTI cédait 1% à 78,9 dollars en fin de journée, et le Brent perdait 1,2% à 81,2 dollars.