(BFM Bourse) - La société de capital-investissement américaine spécialisée dans le développement de compagnies aériennes low-cost Indigo Partners a passé une commande de 255 monocouloirs A321 à l'avionneur européen. En réaction, le titre Airbus prend la tête du CAC 40, approchant d'un sommet annuel.
Airbus a frappé fort en décrochant dimanche une commande groupée de 255 avions monocouloirs A321 par quatre compagnies d'Indigo Partners en ouverture du salon aéronautique de Dubaï, le premier d'ampleur depuis le début de la pandémie. Avec cette annonce, l'avionneur européen confirme l'ascendant pris sur son rival américain Boeing, qui ne s'est présenté qu'avec une commande( pour la conversion de onze B737 d'ancienne génération en avions cargo). La méga-commande d'une société d'investissement américaine spécialisée dans le transport aérien, Indigo Partners.
Il s'agit de la plus grosse commande enregistré par l'avionneur européen depuis celle passée par... IndiGo (transporteur aérien indien à bas-coûts appartenant au conglomérat InterGlobe, sans lien donc avec Indigo Partners) pour 300 appareils de la famille A320neo en octobre 2019. Celle-ci, pour un prix catalogue de 33,2 milliards d'euros, constituait "l'une des plus importantes" jamais passées selon les termes alors employés par Airbus.
Un prix catalogue de 33 milliards de dollars
Dans le détail, la commande annoncée se dimanche se répartit comme suit: 102 appareils sont destinés, à la compagnie à bas coûts hongroise Wizz Air, 91 à la low-cost américaine Frontier Airlines, 39 à la mexicaine Volaris et 23 à la chilienne Jetsmart, selon un communiqué de l'avionneur européen.La valeur de la commande s'élève là encore à plus de 33 milliards de dollars (près de 29 milliards d'euros) selon le dernier prix catalogue publié en 2018 par l'avionneur, un tarif néanmoins quasiment jamais appliqué. Le montant réel de la transaction n'a pas été révélé. De fait, une telle commande groupée permet aux acheteurs d'obtenir un prix attractif, a convenu Guillaume Faury le président exécutif d'Airbus lors de la cérémonie de signatures, pour qui c'est du "donnant-donnant". Les livraisons auront lieu à partir de 2025.
En dépit d'un rebond cet été, le trafic aérien mondial n'est que de moitié ce qu'il était avant-crise et ne devrait retrouver son niveau de 2019 qu'entre 2023 et 2025. Le segment des appareils monocouloirs et des liaisons moyen-courrier, moins soumis aux restrictions de circulation que les voyages longues distances, est amené à redémarrer en premier. "Nous voulons être positionnés tôt pour la reprise", a expliqué Bill Franke, le patron d'Indigo Partners.
Plus de 7500 monocouloirs dans le carnet de commandes
Sur les 255 appareils A321, 29 sont du futur modèle XLR, un monocouloir dit à "très long rayon d'action" capable d'effectuer les liaisons long-courrier traditionnellement dévolues aux gros porteurs (B777, A350) mais aussi des vols moyen-courrier traditionnels. L'A321 XLR, lancé en 2019 et 2023, rencontre un franc succès commercial, selon Airbus. Il pose également problème à Boeing qui n'a aucun appareil à lui opposer.
Plus généralement, cette commande confirme l'intérêt croissant des compagnies pour l'A321, qui représente dorénavant près de 60% des commandes d'appareils de la famille A320 (A319, A320 et A321). Et l'avionneur européen a de longues années de production devant lui avec plus de 7.500 monocouloirs dans son carnet de commandes. Autre bonne nouvelle pour l'européen : la commande par les Émirats de deux avions ravitailleurs A330 MRTT pour son armée de l'Air, ce qui portera à cinq appareils sa flotte.
En Bourse, cette méga-commande se traduit par un gain de 2,7% pour le titre Airbus, à 115,22 euros vers 9h45 ce lundi, proche de son sommet annuel. L'action de l'avionneur européen se négocie néanmoins encore 17% en-deçà de son pic historique touché en janvier 2020.
La conversion d'appareils en avion cargo, un "phénomène naissant"
Face à cela, Boeing a fait profil bas dimanche avec l'annonce d'un contrat avec le loueur islandais Icelease pour la conversion de onze monocouloirs 737 en avions cargo. Cette commande n'implique donc pas de construction de nouveaux avions mais illustre un appétit des transporteurs mondiaux pour le fret aérien. Le trafic cargo mondial dépassait en septembre de plus de 9% son niveau de 2019, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata).
L'essor du commerce en ligne, les difficultés de la chaîne logistique mondiale à l'heure de la reprise économique en sont à l'origine. À cela s'est ajouté la faiblesse persistante du trafic aérien mondial, notamment les long-courrier, alors que la moitié du fret aérien est traditionnellement transportée dans les soutes des avions passagers. Les commandes d'avions cargo gros-porteurs mais également les conversions en cargo d'avions passagers sont donc amenées à se développer, espèrent les avionneurs.
"C'était un phénomène naissant avant le Covid, où nous ne pouvions tout simplement pas convertir suffisamment de 737", a affirmé à des journalistes le président de la division services de Boeing, Ted Colbert. Boeing dit prévoir un besoin de 1720 conversions d'avions passagers en avions cargo au cours des vingt prochaines années et avoir déjà obtenu "plus de 200 commandes et intentions de la part de 19 clients".
(avec AFP)
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