(BFM Bourse) - Malmenés le mois dernier avec la dégradation de la situation sanitaire, les indices d'actions repartent de l'avant dans l'hypothèse d'un résultat tranché lors de l'élection américaine, qui permettrait la mise en œuvre d'un plan de relance massif.
Après la chute de 4,4% au cours du mois d'octobre (la plus mauvaise performance mensuelle du CAC 40 depuis le krach printanier), l'indice phare met les bouchées doubles depuis le début de la semaine alors que les investisseurs parent sur une "vague bleue" (à la fois une victoire de Joe Biden et la prise de contrôle du Congrès par les Démocrates) qui permettrait la mise en œuvre relativement rapide d'un plan très ambitieux d'investissements publics. Les chiffres cités par les économistes donnent le tournis: selon Stéphane Monier, directeur des investissements chez Lombard Odier, imaginer une enveloppe supplémentaire de 3.000 milliards de dollars est de l'ordre du possible... En revanche, une opposition majoritaire au Sénat rendrait l'adoption d'un tel plan plus délicate.
Au lendemain d'un gain de 2,11%, le principal indicateur du marché parisien s'est donc encore adjugé 2,44% mardi, remontant ainsi à 4.805,61 points dans un volume plutôt solide de 3,6 milliards d'euros. En pourcentage, c'est la plus forte hausse depuis le 16 juin dernier pour le CAC 40.
Outre-Altantique, alors que les électeurs se rendaient en masse aux urnes, les principaux indices accéléraient au moment de la clôture européenne, soit +2,3% pour le S&P 500, +2,45% pour le Dow Jones et +2,1% pour le Nasdaq.
La focalisation des opérateurs sur le scrutin américain, dont on attend les premières indications dans la nuit, passé 02h00, a fait passer au second plan les nouvelles mesures de re-confinement décidées ces derniers jours dans toute l'Europe (France, Allemagne, Royaume-Uni, Irlande, Autriche, Belgique, Portugal à des degrés divers). L'assurance de la part de la Banque Centrale Européenne que toutes les liquidités nécessaires à relancer l'économie de la zone euro seront mise à disposition des Etats atténue aussi une partie des inquiétudes quant aux retombées économiques de ces mesures restreignant l'activité. Néanmoins, une nouvelle contraction du PIB de la zone au quatrième trimestre semble acquis, prévient Gilles Moëc, chef économiste chez AXA Investment Managers.
Les publications du troisième trimestre se sont poursuivies parmi les valeurs françaises, et les comptes meilleurs qu'attendus de BNP Paribas, en particulier, ont permis au titre de la banque de survoler le palmarès (+6,7%, 2e au final de l'indice phare derrière Renault qui a gagné 6,77%).
Plutôt meilleur qu'attendu, le chiffre d'affaires d'EssilorLuxottica ne conduit qu'à une stabilité du titre, révélant la préférence des opérateurs pour les valeurs cycliques (d'autres titres défensifs comme Orange ou Carrefour finissaient dans le rouge).
L'action du groupe Lagardère (+5,9%) a de nouveau été recherchée, après les informations révélées par BFM Business quant à l'ouverture de négociations entre Lagardère Capital (73% Arnaud Lagardère et 27% Groupe Arnault) et Vivendi (associé à Amber) sur un partage d'Hachette.
Les cours pétroliers restaient soutenus, avec 1,67% de gains pour le baril de Brent à 39,62 dollars et 2,04% pour le WTI à 37,56 dollars. Ce qui permettait un coup d'accélérateur sur TechnipFMC (+2,2%) ou Total (+2,45%).
Au chapitre des devises, l'euro reprenait 0,76% à 1,1728 dollar.