(BFM Bourse) - Malgré une fin de semaine en repli, après avoir démarré 2022 par une suite de nouveaux records, le bilan reste globalement positif (+0,93%) pour le marché parisien en cette première semaine de l'année. Les craintes d'un resserrement monétaire plus vif qu'escompté de la part de la Fed ont néanmoins pris le pas à partir de jeudi sur l'optimisme des investisseurs vis-à-vis de la faible dangerosité d'Omicron.
Le CAC a montré trois visages en ce début d'année 2022. Un premier, enthousiaste, s'étant traduite par une séquence inaugurale de vives progressions consécutives et de nouveaux sommets historiques (en séance mardi et en clôture mercredi) sur fond de nouvelles rassurantes quant à la dangerosité d'Omicron. Un deuxième, jeudi, bien plus circonspect face à la perspective d'une normalisation monétaire accélérée que suggèrent les "minutes" de la Fed, avec une grosse correction à la clef (-1,72%). Et pour finir une attitude plus modérée ce vendredi, même si le marché tricolore a flanché en début d'après-midi après la publication d'un rapport moins bon que prévu sur l'emploi salarié aux Etats-Unis, et bien que celui-ci pourrait temporairement calmer les ardeurs de la banque centrale américaine concernant le nombre de relèvement de taux à effectuer en 2022 - le principal argument avancé par l'autorité monétaire pour hâter ces derniers étant justement les tensions sur le marché de l'emploi.
Le baromètre du marché tricolore a néanmoins limité la casse en fin de séance en ne cédant que 0,42% à 7.219,48 points, dans un volume d'échanges assez important de près de 4 milliards d'euros. En rythme hebdomadaire, le CAC 40 signe néanmoins sa 3e progression consécutive (+0,93%), après celles des deux dernières semaines de décembre (+2,31% puis +0,94%).
Alors que les économistes anticipaient environ 400.000 à 420.000 créations nettes de postes en décembre (hors secteur agricole), les données compilées par le Bureau of Labor Statistics ont révélé que l'économie américaine n'avait créé que 199.000 emplois sur le mois écoulé. La collecte des projections précédait toutefois en partie l'impressionnante accélération des cas de coronavirus, qui a probablement freiné les velléités d'embauche, ce qui peut expliquer l'ampleur de l'écart.
Après avoir ouvert dans le rouge, les indices new-yorkais évoluaient en ordre dispersé à la mi-journée (+0,2% pour le DJIA, -0,1% pour le S&P et -0,6% pour le Nasdaq à 18h05). L'indice élargi, et plus encore l'indice technologique, se dirigent néanmoins vers d'importantes pertes hebdomadaires.
Solides résultats pour STMicro et Trigano
Tandis que les banques américaines donneront à partir de la fin de la semaine prochaine le vrai signal d'ouverture de la saison des résultats (avec Citi, JPMorgan et Wells Fargo), à Paris STMicroelectronics est déjà entré dans la danse. Le groupe a fait état d'un chiffre d'affaires de 3,56 milliards de dollars au quatrième trimestre, au-delà de son objectif, et souligné certains signaux d'amélioration même si la pénurie de composants notamment pour ce qui est des produits destinés aux secteurs de automobile et de l'électronique grand public n'est pas encore résolue. Le titre STMicro a dominé le palmarès, s'adjugeant 3,5%.
Hors de l'indice phare, Obiz s'est détaché de plus de 13%, après avoir relevé à +135% sa prévision de croissance de chiffre d'affaires 2021, à plus de 36 millions d'euros, contre plus de 29 millions visés jusqu'à présent. Trigano a gagné 5,8%, le fabricant de camping-cars ayant dévoilé pour son premier trimestre 2021/2022 une progression de 9,2% de ses revenus à 786,5 millions d'euros, les hausses de tarifs n'ayant visiblement pas découragé les clients toujours friands d'évasion sur quatre roues.
Le repositionnement d'Europlasma paie
Au contraire, le cours d'Ecomiam a décliné de près de 8,9% alors que le groupe a vu son chiffre d'affaires à périmètre comparable décliner au premier trimestre 2021/2022 (par rapport à la période d'octobre à décembre 2020, dopée par le deuxième confinement). Pour autant, la poursuite du développement du réseau de magasins a permis une croissance globale de 32% des ventes du distributeur breton de produits frais surgelés, peu préparés, accessibles et 100% made in France.
Europlasma, l'un des dossiers les plus spéculatifs de la cote parisienne, a profité d'un nouveau rebond (+8,3%) alors que le groupe a annoncé le doublement du chiffre d'affaires attendu sur son premier contrat depuis son repositionnement. Dans l'après-midi, le groupe a aussi annoncé le projet de construction à Cébazat (63) d'une usine pour la production de contenants de stockage haute pression en aluminium, dont une partie recyclée grâce au nouveau procédé développé par Europlasma Environmental Technologies en Chine.
Du côté des changes, la publication du rapport sur l'emploi américain a entraîné une nette appréciation de la monnaie unique face au billet vert à 18h10 (+0,49% à 1,1352 dollar). Le bitcoin déclinait en revanche sensiblement (-2,5% à 41.990 dollars).
Encore en hausse dans la matinée, les tarifs pétroliers reculaient aussi légèrement (-0,3% à 81,8 dollars pour le baril de Brent, -0,7% à 78,9 dollar pour le WTI) après avoir atteint cette semaine des sommets depuis l'apparition d'Omicron, sur fond de craintes sur l'offre.