(BFM Bourse) - Après un vent d'optimisme (qui l'avait porté de 4,5% la semaine précédente), le CAC 40 lâche près de 1,1% ce vendredi et boucle la semaine juste en-dessous du seuil de 6000 points, pénalisé par une rechute des valeurs cycliques et par la visite des "quatre sorcières".
Parvenu à préserver le seuil des 6000 points sur la quasi-intégralité de la séance, le baromètre du marché parisien a flanché à la cloche, cédant finalement 1,07% à 5.997,96 points, dans un volume de transactions exceptionnel de près de 9 milliards d'euros en raison du phénomène dit "des 4 sorcières". Le CAC 40 rechute ainsi sous les 6000 points en clôture pour la première fois depuis le jeudi 11 mars.
La variation hebdomadaire ressort à -0,8%, un reflux qui peut s'interpréter comme une pause bien méritée après l'envolée de 4,56% de la semaine précédente (au cours de laquelle le CAC 40 a symboliquement renoué avec son niveau d'avant la flambée de l'épidémie de coronavirus, effaçant le krach de février-mars 2020). Mais on peut au choix y lire un signe de nervosité face aux difficultés de certains pays à endiguer une troisième vague du Covid-19 (inutile de donner d'exemple) et à la rapide progression des rendements obligataires.
L'indice parisien a tout de même été moins secoué que le Nasdaq Composite. Ce dernier a perdu jeudi plus de 3%, sa plus forte baisse depuis le 25 février (alors que l'essor des rendements obligataires pénalise mécaniquement les actions les plus richement valorisées, comme le sont souvent les technologiques). Après une nouvelle ouverture dans le rouge, l'indice technologique reprenait cependant près de 1% vers 17h50 à Wall Street, profitant de la relative détente sur les taux d'emprunts d'Etat. Au même moment le Dow lâchait 0,4%, freiné par la décrue des valeurs cycliques. Le S&P grappillait de son côté 0,3% à ce stade.
Les valeurs bancaires, aéronautiques et automobiles rechutent à Paris
Par delà les mouvements individuels par ailleurs nombreux, la tendance s'est alourdie pour les secteurs cycliques et/ou "value" à l'honneur depuis quelques semaines, portés par l'optimisme des opérateurs vis-à-vis de la reprise économique. Enthousiasme clairement tempéré par les nouvelles restrictions imposées ces derniers jours par plusieurs pays européens, à commencer par la France, qui s'est traduit par un lourd reflux des secteurs automobile (-3,6% pour Stellantis, -3,2% pour Renault), aéronautique (-3,7% pour Airbus, -3,5% pour Safran, -2,2% pour Thales) et bancaire, BNP Paribas rétrocédant 3,3% quand Société Générale a lâché2,8%. De l'autre côté du palmarès, le compartiment technologique a -timidement- profité du rebond du Nasdaq (+1,4% pour STMicro, +1,2% pour Atos, +0,8% pour Dassault Systèmes).Parmi les autres valeurs de la cote parisienne, plusieurs notes d'analystes et certaines publications ont amené certains titres à se démarquer.
Cegedim a pris 4,6% après ses résultats annuels, marqués par quadruplement du résultat net et une marge opérationnelle courante améliorée de 3,5 points à 11,8%.
Sur Alternext le toujours très volatil Europlasma (qui a touché mercredi un nouveau plancher historique) a rebondi de plus de 40% vendredi à l'annonce d'un premier contrat pour transformer des déchets résiduels en combustible.
Améliorant son gain de 1% jeudi, bioMérieux a pris 4,6%, dans le sillage d'une homologation de la FDA pour son pan de tests Biofire 2.1 et notamment son test de diagnostic du coronavirus (homologation dite de novo, c'est-à-dire au terme de la procédure classique d'autorisation, hors autorisation d'utilisation en urgence bien évidemment déjà obtenue).
Les bureaux d'études continuent à s'intéresser au secteur de l'hydrogène, Berenberg débutant à l'achat le suivi de McPhy (+3,2%) tandis qu'Air Liquide a terminé en légère baisse (-0,7%) malgré l'avis positif adopté par Cowen, qui cite notamment le rôle du géant des gaz industriels dans le développement d'infrastructures dédiées à l'hydrogène. Michelin a profité de l'avis de Barclays, passé à surpondérer, pour grappiller 0,2%. Inversement la banque britannique a dégradé à neutre Valeo, qui a perdu 3,8%
Le pétrole au rebond après sa pire séance en plusieurs mois
Après avoir connu jeudi en raison d'inquiétudes sur le niveau de la demande mondiale leur plus grosse chute journalière depuis fin 2020, les cours pétroliers repartaient de l'avant, le baril de Brent se réappréciant de 2,37% (à 64,78 dollars) et le WTI de 2,58% (61,55 dollars).Sur le "forex", ou marché des devises, l'euro redescendait de 0,10% à 1,1907 dollar. Relativement stable par rapport à la veille, le Bitcoin s'échangeait autour de 58.700 dollars vers 18h10.