(BFM Bourse) - Privé de l'orientation donnée habituellement par Wall Street, fermé pour le Labor Day, le marché parisien s'est contenté de progresser mollement dans de très faibles volumes. Pernod Ricard ou Sanofi ont néanmoins brillé au palmarès.
Au contraire de la plupart des écoliers français, les investisseurs n'étaient pas prêts à faire leur rentrée, Wall Street étant fermée ce lundi à l'occasion du "Labor Day". Les volumes d'échanges se sont révélés particulièrement limités à moins de 1,6 milliard d'euros, et le CAC 40 s'est contenté de grappiller 0,23% à 5.493,04 points, après avoir limité son repli mensuel à -0,7% en août malgré d'importantes secousses liées au rebondissements de la guerre commerciale sino-américaine.
En dépit de l’entrée en vigueur dimanche de nouvelles taxes américaines sur des produits chinois (représentant 112 milliards de dollars de marchandises), et réciproquement de taxes chinoises sur des produits américains (pour 75 milliards de dollars) le rebond de 0,56% observé vendredi s'est donc timidement prolongé ce lundi, notamment à la suite de la publication de l'estimation finale des indices d'activité PMI pour le mois d'août.
L'activité du secteur manufacturier français a ainsi connu un léger rebond le mois dernier après un fort repli en juillet, soutenue par la reprise de la production et de nouvelles commandes, selon l'indice publié par la société IHS Markit, lequel s'est redressé à 51,1 points en août, après avoir chuté jusqu'à 49,7 points en juillet, un chiffre légèrement supérieur à la première estimation "flash" du 22 août dernier (51,0 points).
Dans l'ensemble de la zone euro (à l'exception notable de la France), en revanche, l'activité s'est bel et bien contractée, ressortant à 47 points comme en première estimation, en légère amélioration par rapport à juillet (46,5 points). Outre-Manche, l'activité manufacturière est tombée au plus bas depuis sept ans, pâtissant du ralentissement économique et des craintes liées à un "hard Brexit", tandis qu'elle s'est redressée de manière inattendue en Chine, à 50,4 points contre 49,9 en juillet.
Sur le plan politique, Hong Kong vivait lundi de nouvelles turbulences avec des appels à la grève générale et à un boycott des cours dans les universités, après un weekend marqué par des violences parmi les plus graves depuis le début du mouvement de contestation il y a trois mois. Si les marchés vont continuer à scruter l'évolution de la situation à Hong Kong dans les jours qui viennent, leur attention va également se porter, à partir de mardi, sur les nouvelles tractations à Westminster, où les parlementaires britanniques vont siéger quelques jours avant la suspension du parlement jusqu'au 14 octobre décidé par Boris Johnson.
Le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier a campé sur ses positions dimanche, en excluant de renégocier l'accord de sortie négocié le 31 octobre dernier, ce qui renforce l'hypothèse d'un Brexit dur. Enfin, en Italie, le Premier ministre (sortant et de nouveau) désigné Giuseppe Conte a déclaré dimanche qu'il avait l'intention de présenter son nouveau gouvernement de coalition d'ici à mercredi, refermant ainsi un épisode de la crise politique que traverse le pays.
CGG au plus haut de l'année
Dans le sillage de la révision à la hausse de ses perspectives annuelles, le titre du groupe parapétrolier CGG a bondi de 14% lundi. La firme tricolore, qui réalise l'évaluation de gisements d'hydrocarbures pour le compte de "supermajors", table désormais sur une marge d'Ebitda de l'ordre de 50% en 2019.Parmi les (rares) autres actualités d'entreprises, Engie a signalé avoir récemment établi un record en émettant récemment pour 750 millions d'euros d'obligations à 7,5 ans, moyennant un taux d'intérêt de... 0%. Jamais une entreprise n'avait obtenu un coupon aussi bas pour une échéance aussi éloignée. Le titre Engie a de son côté gagné 0,3%.
Pernod toujours plus haut, Sanofi ragaillardi
Pernod Ricard est décidément en très grande forme, dans le sillage de ses résultats 2018-2019 publiés la semaine dernière. Le titre a signé une sixième séance consécutive dans le vert, terminant en tête du CAC 40 (+2%). Le groupe de spiritueux pèse désormais plus de 47 milliards d'euros, plus que jamais solidement installé dans le top 15 des plus grandes capitalisations tricolores. Friand d'acquisitions, Pernod Ricard a par ailleurs bouclé le rachat du producteur de whisky texan Firestone & Robertson Distilling Co.
Le marché a également saluée l'arrivé du britannique Paul Hudson à la tête de Sanofi (+1,8%).
Sur le marché pétrolier, la mise en place effective des nouveaux tarifs douaniers entre la Chine et les États-Unis a fait reculer les cours des barils de brut. Le Brent cédait 1,45% à 58,37 dollars en fin de séance européenne et le WTI texan 0,91% à 54,60 dollars.