(BFM Bourse) - A peine bouclé, l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne entraîne l'implosion du gouvernement britannique. Les chances de ratification semblent minces. La livre chute et l'ensemble des marchés européens fléchissent.
Le marché parisien accuse une deuxième séance consécutive de repli jeudi, tandis que les développements politiques au Royaume-Uni au lendemain de l'élaboration d'un accord sur le Brexit accaparent l'attention. Le CAC 40 cède ainsi 0,37% à 5005,27 points vers 13h00.
Après avoir joué la montre en laissant s'approcher l'échéance du 29 mars 2019, Theresa May est apparue sur le point de remporter une première victoire en obtenant mercredi soir l'accord de son cabinet pour signer un accord entre Londres et Bruxelles sur les conditions de la sortie de l'Union européenne. Mais remporter une bataille n'est pas gagner la guerre puisqu'il lui faut encore "gagner la bataille de l'opinion publique britannique pour espérer gagner celle de Westminster [siège du Parlement]", souligne La Banque Postale Asset Management. Or plusieurs des propres ministres de Theresa May, jugeant la teneur de l'accord inacceptable, viennent de démissionner en quelques heures, à commencer par Dominic Raab, chargé du... Brexit !
Vers un vote de confiance ?
Dans se contexte, la capacité de la Première ministre à rallier le parti conservateur ainsi que le DUP (Parti unioniste démocrate) d'Irlande du Nord au plan négocié avec Bruxelles est clairement mise en doute. Il faut également compter avec l'opposition de l'Ecosse au projet présenté, souligne Saxo Banque. "Même si le marché semble s'être habitué aux remous politiques britanniques liés au Brexit, il n'est pas exclu qu'on puisse assister à un affaiblissement du Premier ministre l'obligeant à convoquer des élections législatives anticipées puisqu'il est déjà question de la possibilité qu'un vote de confiance ait lieu", indique le courtier.
La question du retrait du Royaume-Uni apparaît ainsi loin d'être réglée, et ne fait que s'additionner à la liste copieuse des dossiers politiques chauds qui préoccupent les marchés, dont la délicate reprise du dialogue commercial entre les Etats-Unis et la Chine et les dissensions entre l'Italie et l'Union européenne.
Capelli et Bouygues grimpent
L'actualité des valeurs individuelles tend à être quelque peu occultée, mais les investisseurs ont tout de même délivré quelques satisfecit à certaines publications d'entreprises. Le promoteur immobilier Capelli, parvenu à accélérer encore son rythme de croissance au semestre écoulé malgré un marché en ralentissement, bondissait ainsi de 13,8% vers 13h00, entraînant par ricochet un autre intervenant également en phase d'expansion, Réalités (+1,5%). Parmi les plus grosses capitalisations, Bouygues grappillait 0,5% après des bénéfices à fin septembre relativement solides, grâce à la vigueur de sa branche télécom. Dans le même secteur, Iliad amplifiait sa hausse de mercredi (+9,64%) en s'adjugeant encore 0,8%, dans le sillage également du point d'activité à fin septembre.
A la suite de l'annonce d'un repli de 7,4% du marché automobile européen le mois dernier, les valeurs du secteur s'inscrivaient parmi les plus fortes baisses de la mi-séance, Peugeot prenant la dernière place du CAC 40 à -4,9%, et -1,5% pour Plastic Omnium ou encore -1,4% pour Michelin comme pour Renault.
Parallèlement, les cours du baril s'inscrivaient en ordre dispersé, avec une hausse de 0,6% du Brent (66,52 dollars) et un WTI quasi-stable (-0,09% à 56,20 dollars).
Du côté des changes, l'euro s'affichait peu changé à 1,3114 dollar, la chute de la livre constituant le principal mouvement parmi les devises, de l'ordre de 1,5% face au dollar et presque autant face à l'euro.