(BFM Bourse) - La Bourse de Paris enchaîne une seconde séance de repli, douchée par la perspective d'un maintien des politiques monétaires restrictives des principales banques centrales mondiales. Le CAC 40 clôture en baisse de 0,54% à 6243,28 points ce jeudi soir.
Les banques centrales ne vont pas desserrer la vis de sitôt. Et les marchés l'ont très bien compris à l'image de la Bourse de Paris qui clôture en baisse de 0,54% à 6243,28 points, au lendemain d'un repli de 0,81%.
Les récentes déclarations de Jerome Powell a douché les marchés. La sortie du patron de la Fed a anéanti tout espoir d'un "pivot" - c’est-à-dire la fin du cycle de resserrement monétaire - rapide de la part de la Réserve Fédérale américaine. Il notamment indiqué qu’il était "très prématuré" de penser à faire "une pause" sur les hausses de taux après un quatrième relèvement de ses taux directeurs de 75 points de base, soit 0,75 point de pourcentage.
"Le message qui est ressorti de la dernière réunion est que la Fed ne va pas lever le pied, ce qui signifie que les traders et les investisseurs ne devraient pas envisager que la Fed réduise le rythme de ses hausses de taux directeurs", estime Naeem Aslam d’AvaTrade.
La Fed ne va pas lever le pied et les autres banques centrales non plus
La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a estimé jeudi que la récession qui se profile ne sera pas suffisante pour contenir la hausse des prix. L’institution monétaire européenne entend elle aussi poursuivre ce cycle de hausse pour ramener à terme l'inflation à son objectif de 2%, contre 10% actuellement.
"La BCE ne doit pas s'abstenir de nouvelles hausses des taux, nous devons les augmenter davantage pour ramener l'inflation à notre objectif à moyen terme", a déclaré Joachim Nagel, membre de la BCE et président de la Bundesbank lors d'un événement organisé à Madrid.
La Banque d'Angleterre est confrontée au même défi, ce qui l'a conduit à relever ses taux directeurs jeudi de 0,75 point de pourcentage à 3%, soit sa plus forte hausse depuis 1989. Pour la suite, elle cherche un point de compromis, ce qui est perçu comme une stratégie moins agressive que celle proposée par la Fed ou de la BCE.
BNP Paribas en vedette, CGG sombre
Du côté des valeurs, la finance était à l’honneur. BNP Paribas tout comme Axa terminent en hausse de plus de 3% . La banque et l’assureur ont été portés par des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions des analystes.
En revanche, Legrand a perdu 5,4% après avoir fait état de résultats sur neuf mois en ligne avec les attentes. Mais ses marges se sont nettement effritées en raison de l’inflation.
Faurecia (-8,7%) est violemment sorti de route en Bourse, l'équipementier automobile compte accélérer la cadence sur son désendettement sous la menace des hausses de taux. L’ensemble du compartiment automobile a été pénalisé par les annonces de Faurecia, Renault a cédé 3,8% et Plastic Omnium a perdu 1,5%. Même Stellantis, qui a publié des ventes trimestrielles nettement au-dessus des attentes, termine en repli de 3,1%.
Le gadin du jour est toutefois signé CGG (-24,1%) qui a publié des résultats trimestriels décevants.
Du côté des petites capitalisations, Biophytis limite ses gains à 3% après avoir gagné près de 44% dans les premiers échanges. La société biotechnologique a fait part de résultats complets de l’étude clinique de phase 2-3 (étapes intermédiaire et finale des essais cliniques) COVA évaluant Sarconeos (BIO101) dans le traitement de l’insuffisance respiratoire liée au Covid-19.
Sur les changes, le regain d’aversion pour le risque favorise le dollar. L’euro perd ainsi 0,7% face au billet vert à 0,9749 dollar. Les contrats pétroliers restent en baisse. Le contrat de janvier sur le Brent de mer du Nord abandonne 0,8% à 95,37 dollars le baril, tandis que celui sur le WTI coté à New York cède 1,2% à 88,88 dollars le baril.