(BFM Bourse) - Le CAC 40 évolue nettement dans le rouge à la mi-séance ce jeudi, alors que la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux de 50 points de base ainsi que sa projection de taux pour l’an prochain. Les investisseurs attendent également la réunion de la Banque centrale européenne.
La Bourse de Paris évolue dans le rouge vif ce jeudi. Le CAC 40 abandonne 1,3% à la mi-séance à 6.641,04 points.
Les investisseurs ont été pris à revers par la Réserve fédérale américaine. Si l’institution monétaire a, comme anticipé, relevé ses taux directeurs de 50 points de base, (soit 0,5%), pour les porter dans une fourchette de 4,25% à 4,5%, ses projections et les commentaires de son président, Jerome Powell, se sont avérés bien moins accommodants que prévu.
Les membres de la Fed ont ainsi relevé leurs projections de taux, tablant sur 5,1% pour 2023 et 4,1% pour 2024, contre respectivement 4,6% et 3,9% lors de leur réunion de septembre. Ils anticipent par ailleurs une inflation plus élevée, à 3,1% pour 2023, contre 2,8% précédemment, et à 3,5% pour l’inflation "core", c’est-à-dire hors prix de l’énergie et alimentaires, contre 3,1% en septembre.
"Il est difficile de savoir si les responsables de la Fed croient réellement leurs propres projections économiques et de taux, ou s'ils s'efforcent d'inverser l'assouplissement des conditions financières au cours du mois dernier", commente Capital Economics.
Une "surprise"
Jerome Powell, lui, a fait preuve de fermeté en déclarant lors de sa conférence de presse qu’il "faudra nettement plus de preuves pour être confiants dans le fait que l’inflation est bien sur une tendance à l’apaisement".
"Qu’on le veuille ou non, la réunion de la Fed d’hier soir est une surprise pour le consensus. En effet, si ce dernier attendait un discours dovish [accommodant, NDLR] de Jerome Powell c’est tout le contraire qui s’est produit", souligne John Plassard, de Mirabaud.
"Le président de la Fed a en effet rappelé ce qu’il a martelé depuis la réunion de Jackson Hole : la Fed gardera ses taux élevés aussi longtemps qu’il le faudra pour casser une inflation qui est largement trop élevée. Pour les historiens qui parient sur une baisse de taux en 2023, il faudra repasser", développe-t-il.
Les investisseurs attendent désormais l’issue des réunions de politique monétaire de la Banque d’Angleterre et de la Banque centrale européenne (BCE), en début d’après-midi. Pour la BCE, les marchés tablent sur une hausse de 50 points de base de ses taux directeurs. La banque centrale doit aussi donner les grandes lignes de ses mesures destinées à réduire la taille de son bilan ("quantitative tightening").
La Banque nationale suisse (BNS) et la Banque de Norvège ont, elles, déjà relevé leurs taux, de respectivement 50 et 25 points de base.
La Tech et le Luxe dans le dur
La fermeté de la Réserve fédérale déclenche une baisse de l’appétit pour le risque qui bénéficie au dollar. L’euro cède ainsi 0,5% face au billet vert à 1,0628 dollar. Les cours du pétrole eux, évoluent peu. Le Brent de mer du Nord pour livraison en février est stable à 82,71 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York pour livraison en janvier est stable également à 77,21 dollars le baril.
Sur les valeurs, le luxe souffre particulièrement, LVMH perdant plus de 2%, Hermès 2,5% et Kering plus de 5%, accusant la plus forte baisse du CAC 40. JPMorgan a réduit son objectif de cours sur la valeur à 620 euros contre 690 euros précédemment, maintenant son conseil à "neutre" sur le dossier, ce qui peut contribuer à tirer le titre vers le bas.
Les valeurs technologiques, très sensibles à l’évolution des taux, évoluent également en nette baisse. Worldline perd 4,6%, Atos abandonne 3,8% , STMicroelectronics recule de 2%.
Parmi les rares valeurs dans le vert sur le SBF 120, bioMérieux prend 0,8% après avoir relevé ses objectifs pour 2022, ses ventes de panels respiratoires étant portées par l’épidémie actuelle de grippe.
Sur les plus petites capitalisations, l’équipementier automobile Plastivaloire abandonne 9% après avoir publié une perte nette au titre de son exercice 2021-2022 clos en septembre dernier.