(BFM Bourse) - La Bourse de Paris enchaîne une deuxième séance de baisse après des commentaires de membres de la Réserve fédérale américaine qui éloignent tout espoir de voir un changement de ton sur les hausses de taux.
La Bourse de Paris cède du terrain pour la deuxième fois consécutive. Le CAC 40 termine en baisse de 0,47% à 6.576,02 au lendemain d'un repli de 0,52%. L'indice vedette limite toutefois la casse, puisque qu'il a cédé jusqu'à 1,3% à l'ouverture de Wall Street.
Le marché est refroidi par plusieurs indicateurs macro-économiques mitigés. Si les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage témoignent d'une robustesse du marché du travail américain, les permis de construire quant à eux ont souffert de la remontée des taux d’intérêt. Du côté de l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie, celui-ci révèle une l'activité manufacturière en forte baisse en novembre, pour le troisième mois consécutif. Il s'est ainsi contracté à -19,4 points en novembre à un plus bas depuis mai 2020 après -8,7 en octobre.
Les propos jugés restrictifs de plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine (Fed), à savoir la présidente de la Fed de Kansas City, Esther George, et celle de San Francisco, Mary Daly, ont alimenté l'aversion au risque.
La première a notamment mis en garde, dans un entretien accordé au Wall Street Journal, sur le danger de stopper prématurément les hausses des taux directeurs. Mary Daly a, elle, estimé qu’un atterrissage des taux directeurs de la banque centrale entre 4,75% et 5,25% semblait "raisonnable".
"Il faut garder à l'esprit que le pic de taux maximal anticipé par les contrats à terme est toujours de 4,92 %, de sorte que l'essentiel de la fourchette de Daly se situe au-dessus du niveau actuel", intégré par les marchés, soulignent les stratégistes de Deutsche Bank. Ces remarques des membres de la Fed ont provoqué des tensions sur le marché obligataire, le taux du 10 ans américain grimpait à 3,781%, contre 3,69% mercredi.
Renault pied au plancher, Bouygues s'effrite
Du côté des valeurs, Renault termine en tête du CAC 40 (+2,3%) suivi de Société Générale (+0,84%) et BNP Paribas (+0,8%).
Atos a gagné 2,7% après avoir annoncé la cession de ses activités en Italie.
JCDecaux s'est adjugé 1,8%. Le groupe bénéficie d’un relèvement à l’achat de la banque UBS, qui juge le couple "rendement-risque" de l’action attrayant, et observe que le marché valorise à 0 les activités en Chine, alors que l’intermédiaire financier s’attend à une reprise partielle dans ce pays.
FDJ clôture à l'équilibre alors que le groupe a confirmé ses objectifs 2025 en amont d’une journée dédiée aux investisseurs.
Le pétrole sous les 90 dollars
De l'autre côté du spectre, Bouygues a perdu 6,5% notamment en raison de l’avertissement sur la marge opérationnelle courante de sa filiale de travaux sur route Colas pour 2023.
Alstom a subi quelques prises de bénéfices (-3,2%) après avoir gagné plus de 7% la veille.
Sur les autres marchés, l’euro perd 0,5% face au dollar à 1,0334 dollar. Les contrats pétroliers, eux, chutent lourdement. Le Brent de la mer du nord pour livraison en janvier lâche 3,3% à 89,80 dollars le baril tandis que celui de décembre sur le WTI plonge de 4,6% à 81,64 dollars le baril.