(BFM Bourse) - En mauvaise posture depuis plusieurs semaines, le CAC 40 n'a pas réussi à relever la tête ce lundi, perdant au contraire encore plus de 2% face aux tensions exacerbées à l'est de l'Ukraine.
Manic Monday: le titre des Bangles semble s'appliquer aux débuts de semaine qui se succèdent et se ressemblent en Bourse de Paris. A l'image du lundi de la semaine dernière, ou de celui du 24 janvier (où la baisse avait été encore plus marquée), le marché a connu une nouvelle séance frénétique ce lundi.
Au sortir de sa 5e performance hebdomadaire négative sur les 6 dernières semaines, sur fond de craintes d'une invasion imminente de l'Ukraine par la Russie, l'indice tricolore a encore flanché de 2,04% (jusqu'à -2,68% en séance) à 6.788,34 points, dans un volume de 3,8 milliards d'euros ce qui est plutôt étoffé en considérant l'absence des investisseurs aux Etats-Unis à l'occasion d'un jour férié.
Alors que l'Elysée a annoncé dans la nuit de dimanche que Vladimir Poutine et Joe Biden avaient "accepté le principe" de se rencontrer lors d'un sommet, proposé par Emmanuel Macron, Moscou a refroidi l'optimisme né de cette possible rencontre, jugeant "prématuré de parler d'un sommet". "Il y a une entente sur le fait de devoir continuer le dialogue au niveau des ministres des Affaires étrangères [mais] parler de plans concrets d'organisation de sommets est prématuré", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Celle de la Maison Blanche Jen Psaki avait auparavant affirmé que les Etats-Unis s'engageaient à poursuivre sur la voie diplomatique, du moins tant qu'une invasion n'a pas débuté. "Nous sommes également prêts à infliger des conséquences rapides et sévères si la Russie choisit la guerre" a-t-elle également ajouté.
Face à cette situation toujours extrêmement tendue, ponctuée d'accusations de la part de la Russie qui a dit avoir neutralisé des saboteurs ukrainiens dans les provinces pro-russes, les investisseurs ont donc opté pour la prudence, ne permettant pas au CAC 40 de profiter d'un indicateur PMI "flash" de l'activité du secteur privé en France nettement supérieur aux attentes en févier (à 57,4, au plus haut depuis juin 2021, contre un consensus à 55,5). À 57,9, la composante mesurant l'activité dans les services ressort plus de 4 points au-dessus de l'estimation des analystes (53,6) et "à un plus haut de 49 mois" relève Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
Une saison des résultats sur la fin
L'activité propre aux entreprises se tarissait quelque peu ce lundi après une semaine faste en publications annuelles, globalement positives de la part des fleurons tricolores dont Kering, Schneider Electric, Carrefour ou encore Teleperformance. Après avoir pris près de 5% vendredi en réaction à ses probants résultats, ce dernier a d'ailleurs redonné la quasi-totalité de cette progression ce lundi (-5,2%, plus forte baisse du CAC). URW (-2,8%), Schneider Electric et L'Oréal (-2% chacun) refluent également sensiblement. De l'autre côté, les mouvements sont bien moins prononcés, Eurofins Scientific et Carrefour dominant à ce stade le palmarès avec des gains de... 0,4%.
Les résultats 2021 de Faurecia (bientôt baptisé Forvia) ont reçu un accueil glacial, l'équipementier ayant notamment fait part d'une 2e perte nette consécutive, malgré la confirmation de ses objectifs ambitieux à horizon 2025. Après une ouverture en hausse de plus de 3%, le titre a finalement dégringolé de 5,4%. Initialement en progression, Air France - KLM a aussi laissé échapper ses gains (-0,04% en clôture) alors que Les Echos avancent que l'Etat néerlandais, Delta Airlines et China Eastern seraient prêts à participer à sa recapitalisation.
L'ex-pensionnaire du CAC, Worldline, qui reprenait près de 3% à l'ouverture après l'annonce de son entrée en négociations exclusives avec Apollo sur la vente de ses activités de terminaux, a lui aussi basculé dans le rouge (-2,9%).
L'Ecosse soutient Valneva
La biotech franco-autrichienne Valneva a pu grappiller 1,6% alors que l'agence de développement économique écossaise a affiché sa volonté de l'accompagner dans la durée, tant sur la fabrication des vaccins que sur ses activités de recherche.
Au chapitre pétrolier, les cours des principales références mondiales de brut poursuivaient leur progression ce lundi, après avoir globalement lâché du lest lors de la semaine écoulée, notamment sur fond d'un possible retour sur le marché du pétrole iranien. Le baril de Brent se négociait à 94,93 dollars (+1,39%). Sur le Forex, la monnaie unique regagnait 0,2% face au billet vert à 1,1344 dollar.