(BFM Bourse) - Un sommet annuel au-dessus des 5.700 points avant un plongeon en début d'après-midi en réaction à la publication d'un mauvais indicateur manufacturier outre-Atlantique: le baromètre parisien a vécu une première séance du 4e trimestre mouvementée. Le CAC 40 a lâché finalement 1,41% pour clôturer sous 5.600 points.

Porté par une bouffée d'optimisme liée à la reprise des négociations commerciales dans la matinée, au point de toucher un sommet annuel à plus de 5.700 points dès les premiers échanges, le CAC 40 a d'abord effacé ses gains matinaux pour afficher à la mi-journée un repli marginal (-0,13%) avant de céder brusquement 1% à la publication de l'indice manufacturier américain, nettement en-deçà du consensus. Le baromètre du marché parisien abandonne finalement 1,41% à 5.597,63 points en clôture de cette première séance du quatrième et dernier trimestre de l'année 2019, dans un volume d'échanges moyen de 3,2 milliards d'euros.

Au cours de la matinée, la confirmation par IHS Markit d'une forte contraction de l'activité industrielle dans la zone euro avait déjà, il est vrai, quelque peu dégrisé les esprits.

Le coup de semonce est donc intervenu à 16h, avec la publication, toujours par le cabinet indépendant IHS Markit d'un indice manufacturier nettement inférieur au consensus des analystes. L'activité du secteur manufacturier aux États-Unis a encore reculé en septembre, tombant à son plus bas niveau depuis 10 ans, sous l'effet notamment des incertitudes entourant le commerce international. Il est ainsi tombé à 47,8 points en septembre, contre 49,1 en août et alors que les analystes anticipaient une légère remontée au-dessus des 50 points, seuil qui sépare contraction et expansion de l'activité. Le chiffre publié par IHS témoigne d'un nouveau ralentissement de l'économie américaine.

Soutenue par les valeurs technologiques, la Bourse de New York a également ouvert en hausse mardi (+0,4% environ pour les trois principaux indices) avant de se retourner dès la publication de l'ISM manufacturier. Vers 17h50, le Dow lâchait 0,78%, le S&P 500 0,70% et le Nasdaq 0,5%.

Plus que jamais, face à ce flot de mauvaises statistiques, les regards vont de nouveau se tourner vers la reprise des discussions sino-américaines, Washington devant a priori accueillir une délégation chinoise à compter du 10 octobre. En parallèle, Pékin a réaffirmé son intention d'ouvrir son marché aux investissements étrangers, tandis que le Trésor des Etats-Unis a démenti tout projet de restreindre l'accès des entreprises chinoises (nombreuses sur le Nasdaq, entre autres) aux marchés de capitaux américains.

Dans l'autre dossier brûlant, celui du Brexit, le scénario d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord préalable, au 31 octobre prochain, reste le "plus plausible", a déclaré mardi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. "Aujourd'hui l'hypothèse d'une sortie sans accord est la plus plausible mais il faudra néanmoins que les Britanniques disent comment ils voient le futur", a ajouté Jean-Yves Le Drian lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale

À Hong Kong, les manifestations pro-démocratie ont été émaillées de violences mardi, des batailles de rue ayant éclaté entre manifestants armés de cocktails Molotov et forces de l'ordre, qui ont tiré à balle réelle sur un jeune contestataire, au moment où étaient organisées à Pékin des festivités pour les 70 ans de la fondation de la République populaire de Chine.

Les événements à Hong Kong pèsent sur les valeurs du luxe

Portées par le rebond du marché en France au mois de septembre, les valeurs automobiles étaient mises à l'honneur mardi matin mais la progression des titres des constructeurs et équipementiers tricolores n'a pas résisté à la publication des statistiques américaines. Renault cède 1,1% en clôture quand Peugeot recule de 1,8%. Faurecia (-1,8%), Valeo (-1%) et Plastic Omnium (-0,8%) ont suivi le mouvement.

Déjà bien orienté lundi -en hausse de 2,17%- après avoir atteint, grâce à la vente de son activité verre pour bâtiment en Corée du Sud, son objectif de 3 milliards d'euros de cessions d'actifs avec quelque avance, Saint-Gobain ne s'arrête pas en si bon chemin. Le groupe a annoncé avant Bourse une nouvelle cession, celle de Saint-Gobain Building Distribution Deutschland, sur la base d'une valeur d'entreprise de 335 millions d'euros, et s'adjuge encore 1%, meilleure performance de l'indice phare.

Dans le sillage des recommandations du jour, Air France-KLM prend 2,2% grâce au nouveau conseil d'achat de Merrill Lynch, qui escompte 12 euros par titre. Distingué par Liberum, qui intègre le titre à sa liste de valeurs favorites, STMicroelectronics limite son recul à 0,2%.

En revanche, Kaufmann & Broad cède 5%, revenant quasiment au plus bas depuis trois mois, après la publication -au lendemain de la clôture du trimestre- de ses résultats au terme des neuf premiers mois d'exercice. Le promoteur immobilier a confirmé ses objectifs annuels, mais subit la dégradation d'achat à neutre du conseil d'Oddo BHF. Le bureau d'études note la forte baisse des réservations, ce qui pourrait freiner la revalorisation du titre à court terme selon lui.

Parmi les très petits dossiers spéculatifs, Biom'Up qui arrivera à court de trésorerie début novembre, sauf nouvelle solution, après avoir brûlé plus de 100 millions d'euros depuis 2017, flanche de 28%. Faute de pouvoir établir ses comptes sur le principe d'une continuité d'exploitation à ce stade, la firme a reporté l'arrêté des comptes semestriels.

Du côté des devises, l'euro rebondit légèrement face au billet vert (+0,3%) à 1,0931 dollar à 18h.

Sur le marché pétrolier, le contrat sur le baril de Brent lâche encore 0,62% à 58,88 dollars quand celui sur le WTI recule de 1,02% à 53,52 dollars.