(BFM Bourse) - L'intensité de la volatilité qui affecte le marché parisien, et la plupart des grandes places boursières, n'est pas près de décroître alors que se multiplient les menaces pour l'économie. A un gain de 1,75% lundi succède déjà un vif repli mardi.
Pas de répit pour la volatilité. Au lendemain d'une avancée de 1,75%, l'indice CAC 40 a reperdu jusqu'à près de 2,6% mardi en matinée, avant de diviser son recul par deux à la mi-séance en s'établissant à 6.283,79 points (-1,35%) vers 12h00.
Déjà hier soir outre-Atlantique l'atmosphère s'est tendue, Wall Street échouant à confirmer son rebond initial pour terminer dans le rouge. En Asie ce matin, la correction s'est poursuivie et même largement amplifiée pour le CSI, indice phare de la Bourse de Shanghai, qui a flanché de -4,95% en raison de la flambée épidémique qui amène les autorités à réimposer de stricts confinements. Après Shenzen, la province de Jilin et certains quartiers de Shanghai sont désormais concernés, ce qui ne fait qu'ajouter aux inquiétudes sur les chaînes d'approvisionnement mondiales.
Alors que l'artillerie russe continue à ravager les grandes villes ukrainiennes, sans considération pour les pertes civiles, les discussions de lundi semblent n'avoir abouti à aucun progrès. Autre point de tension sur la planète, les forces américaines stationnées en Corée du Sud renforcent l'intensité des exercices de leur système de défense anti-missile, dans la crainte d'un nouvel essai de missile longue portée de la Corée du Nord.
C'est dans ce tableau préoccupant que s'ouvre la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui devrait annoncer mercredi soir une première hausse de taux.
Les valeurs cycliques pénalisées
A Paris les opérateurs prennent logiquement leurs distances avec les segments cycliques du marché comme ArcelorMittal (-3,9%) ou Alstom (-3,4%), lequel avait bien rebondi ces deux derniers jours. Le luxe (-3% pour Kering, -2,7% pour Hermès et -2,1% pour LVMH), l'aéronautique (Safran -3% Airbus -2,1%) ou la banque (-2,4% pour Société Générale) sont aussi pénalisés.
Le cours du pétrole continue à se replier alors que les opérateurs réduisent désormais massivement leurs paris haussiers, après avoir moissonné d'importantes plus-values au pic depuis 2008 atteint le 7 mars dernier au moment où les Etats-Unis évoquaient des discussions avancées pour interdire les exportations de brut russe par l'Europe (les cours avaient toutefois commencé à se replier le jour même après le démenti de l'Allemagne). Ce mardi matin le contrat à terme sur le WTI baisse encore de 6% à 96,83 dollars tandis que le Brent perd 5,89% à 100,60 dollars (soit -27% depuis huit jours). Parallèlement, la production des principaux bassins de pétrole de schiste aux Etats-Unis apparaît nettement ré-accélérer, selon l'EIA. TotalEnergies reperd 2,4%.
Seule une solide actualité fondamentale permet à de rares valeurs de se distinguer dans un contexte très spécifique. Ainsi l'équipementier de l'industrie des semi-conducteurs Riber, lauréat lundi du plan France relance et dévoilant ce mardi une nouvelle commande (la sixième depuis le début de l'année, ce qui est considérable à l'échelle de cette firme val-d'oisienne de hautes technologies) progresse de plus de 7%. En outre l'élan donné jeudi à Navya par la signature d'un protocole d'accord avec le ministère des Transports d'Arabie Saoudite ne se dément pas, l'action du spécialiste lyonnais des navettes autonomes prenant encore plus de 4%.
L'euro reprend un peu d'altitude de son côté à 1,0998 dollar (+0,52%), tandis que le bitcoin reste cantonné sous les 40.000 dollars à 38.665 dollars.