(BFM Bourse) - Délaissé en début de semaine à la perspective d'une nouvelle augmentation de capital, le titre Navya est de nouveau très recherché ce jeudi en réaction à l'annonce d'un accord avec le ministère des transports saoudien pour accompagner le déploiement -à grande échelle- de véhicules autonomes dans le pays.
La navette redécolle. Ballotté et tombé à un creux depuis l'été 2020 en début de semaine après une interview de sa dirigeante dans Lyon Décideurs laissant présager une importante augmentation de capital à venir, le titre Navya se reprend, et de belle manière ce jeudi. Il bondit en effet de 30% à 1,92 euros peu avant 9h40, à contre-courant d'un marché parisien qui efface une partie de son impressionnant rebond de la veille.
Mercredi justement, le titre Navya avait déjà repris plus de 16% en clôture à l'annonce de la signature de deux protocoles d'entente entre les ministres français et saoudien des transports Jean Baptiste Djebbari et Saleh Bin Nasser Al-Jasser, le communiqué publié par l'ambassade de France en Arabie Saoudite précisant que "le premier protocole engage la coopération des deux pays dans les nouvelles mobilités (véhicule autonome et connecté, mobilité intelligente, ...)".
Ce jeudi, c'est au tour de Navya de communiquer et d'annoncer la signature d'un protocole d'accord avec le ministère saoudien des transports pour accompagner le déploiement des véhicules dans l'ensemble du royaume.
Déploiement à grande échelle
"Les projets concernent le déploiement de navettes autonomes, électriques et partagées pour le transport de personnes, ainsi que le déploiement de tracteurs industriels logistiques pour le transport de biens dans les aéroports et les sites industriels" est-il indiqué dans le communiqué. Rappelons qu'outre les navettes, Navya (système autonome) collabore depuis 2018 avec Charlatte Manutention (base roulante) sur le développement d'un tracteur autonome (AT135), qui a obtenu la certification CE en octobre dernier et fait déjà l'objet d'un partenariat avec Air France notamment.
Structurant, l'accord conclu avec le ministère des transports saoudien "vise à mettre en œuvre des projets pilotes, à valider des cas d'usage, à définir la réglementation et à renforcer les compétences locales afin de préparer et d'accélérer le déploiement à grande échelle de flottes de véhicules autonomes de niveau 4 sur l'ensemble de la péninsule arabique". "Il permettra au Royaume d'Arabie Saoudite, qui est déjà un pionnier des "smart cities", de devenir l'un des premiers marchés au monde à déployer d'importantes flottes de navettes sur son territoire" peut-on également lire dans le communiqué.
"Ces flottes de navettes partagées, sans émission, joueront un rôle essentiel dans la construction des villes du futur, en offrant une meilleure qualité d’air et une meilleure qualité de vie, conformément à la "Vision 2030" du Royaume d'Arabie Saoudite" est-il également indiqué. La construction des villes du futur fait notamment référence au projet pharaonique amorcé par le prince Mohammed ben Salmane d'une ville futuriste en plein cœur du désert au nord-ouest du pays, baptisée Neom, dans laquelle 500 milliards de dollars devrait être investis.
Déjà 6 navettes en service dans le pays
Navya souligne en outre qu'il "détient déjà 75% du marché de la mobilité autonome dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), avec notamment 6 navettes en service en Arabie Saoudite". "L'accord final, ainsi que le soutien apporté par l'Arabie Saoudite, permettra à Navya d’accélérer ses travaux de recherche et développement et de développer de nouveaux cas d’usage pour le premier et le dernier kilomètre dans les centres-villes, les "smart cities", les aéroports, les parcs à thème et les sites industriels".
Le ministre français des Transports Jean-Baptiste Djebbari, présent pour la signature officielle de cet accord, se dit "particulièrement enthousiaste par la collaboration renforcée" entre Navya et l'Arabie Saoudite, et ajoute avoir "hâte de voir les projets concrets qui résulteront de cet accord".
"La signature de ce protocole d'accord est un nouveau témoignage de la force de la collaboration franco-saoudienne dans le secteur du transport et de la logistique" estime pour sa part le vice-ministre saoudien de la planification et de l'information, Dr. Mansour Alturki. "Cette collaboration avec Navya permettra à des entreprises de premier plan d'aider l'Arabie Saoudite à mettre en place un cadre réglementaire approprié et opportun pour assurer l'adoption à grande échelle et le pilotage à court terme de transports autonomes et connectés dans tout le Royaume" ajoute-t-il.
"Nous sommes impatients de démarrer une collaboration fructueuse avec l'Arabie Saoudite pour accélérer le déploiement de nouvelles flottes de navettes pour le transport de personnes et de biens et contribuer ainsi à la construction d'un avenir partagé et autonome" se félicite enfin la présidente du directoire de Navya Sophie Desormière. "Cet accord nous rapprochera de la réalisation de notre vision de la mobilité du futur à grande échelle" conclut-elle.
Si l'information passe relativement inaperçue compte tenu de l'annonce de ce protocole d'accord, attendu depuis des mois par ceux qui suivent assidûment la valeur, la nouvelle patronne du groupe a par ailleurs annoncé mercredi, dans une interview accordée à l'Usine Digitale, qu'une "relation avec un très grand constructeur automobile" a été nouée afin de mettre au point une plateforme de conduite autonome de niveau 4 pour équiper des bus. Sur ce front, Navya avait pour rappel signé une lettre d'intention avec Bluebus (filiale de Bolloré) en vue d'un futur partenariat pour le développement d'un bus autonome de 6 mètres. Alors que son rythme de déploiement de navettes avait ralenti ces deux dernières années, Navya semble donc désormais passé la seconde, en termes de navettes, de tracteurs et donc également de bus autonomes.
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