(BFM Bourse) - Mettant de côté l'escalade des tensions diplomatiques entre Pékin et Washington ainsi que les craintes sur la propagation de la pandémie, le marché parisien a ouvert en légère hausse avant d'accroître ses gains au cours de la matinée, préférant se concentrer sur des résultats d'entreprises globalement meilleurs qu'escompté.

Au lendemain d'un net repli (-1,32%) sur fond de regain de tensions diplomatiques et de craintes sanitaires, le marché parisien est au rebond jeudi. Après une ouverture en timide hausse de 0,4%, le baromètre de la place parisienne a légèrement accru ses gains dans la matinée pour afficher une progression de 0,55% à 5.064,70 points à 12h40, une avance qui permet au CAC de revenir à l'équilibre depuis lundi.

"Les modestes gains sur les marchés américains (+0,6% pour le Dow, +0,2% pour le Nasdaq mercredi, NDLR)" aident les indices européens qui "ont reculé hier, affaiblis par une combinaison d'inquiétudes sur la propagation des contaminations et l'escalade dans les tensions entre la Chine et les Etats-Unis", a souligné Michael Hewson, un analyste de CMC Markets. Wall Street a progressé mercredi, saluant la décision du gouvernement américain d'investir dans un projet de vaccin et mettant de côté le nouveau pallier franchi par Washington dans l'escalade avec Pékin mardi en lui ordonnant de fermer son consulat à Houston. Les autorités chinoises ont aussitôt menacé de "représailles".

Si ce regain de tensions s'est "un peu répercuté" sur les marchés européens mercredi, Christopher Dembik estime que cette nouvelle escalade n'est pas vraiment inquiétante comme elle intervient en plein été". "Cela créé un peu de volatilité" ajoute le responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. Il ajoute que "le plan de relance européen continue de soulever l'enthousiasme bien que beaucoup reste à faire puisqu'il doit être soumis au Parlement de Strasbourg".

La session plénière sera dédiée jeudi au plan de relance et le budget à long terme alors que la situation reste très difficile sur le front sanitaire avec plus de 15 millions de cas du nouveau coronavirus, dont plus de la moitié aux Etats-Unis et en Amérique latine.

Du côté des indicateurs, le climat des affaires en France a poursuivi son redressement en juillet (+7 points à 85), même s'il reste "nettement en deçà" de son "niveau relativement élevé d'avant le confinement (108 points)" souligne l'Insee.

Publicis flambe

Soitec prend 2,7% alors que le marché s'attache au maintien de sa prévision d'une stabilité des ventes sur l'ensemble de l'exercice, malgré un chiffre d'affaires en recul de 4,9% sur le premier trimestre de son exercice décalé 2020-2021. Ingenico grappille également 1,3% grâce à une rentabilité en hausse malgré des ventes en baisse de 13% au premier semestre. Le groupe reste sur ses prévisions faites au début de la crise.

Au sein du CAC, Dassault Systèmes cède 2,1%, les investisseurs s'inquiétant d'une prévision de rentabilité légèrement revue à la baisse alors que le groupe a par ailleurs annoncé une croissance de son chiffre d'affaires de 11% au deuxième trimestre. Quant à STMicroelectronics, ses résultats supérieurs aux prévisions lui permettent d'avancer de 2,2%, même si le fabricant de semi-conducteurs a publié un bénéfice net quasiment divisé par deux (-43,7%) au deuxième trimestre de son exercice, rattrapé par la crise.

Toujours parmi les groupes ayant publié, Elior évolue proche de l'équilibre après avoir fait état de ventes supérieures aux attentes pour le 3e trimestre de son exercice décalé, même si le chiffre d'affaire du groupe a fondu de 46% sur la période. Le réassureur Scor souffre (-1,8%) alors que ses comptes ont viré au rouge au deuxième trimestre. (-2,87% à 24,40 euros). Encore peu affecté par la crise au premier trimestre, le réassureur français Scor est passé dans le rouge au deuxième trimestre.

Ubisoft bénéficie (+4,1%) de son premier trimestre décalé marqué par une progression de 17,6% de son chiffre d'affaires supérieure aux attentes, notamment grâce à un niveau d'engagement important des joueurs sur plusieurs licences. Plastic Omnium est en revanche légèrement sanctionné (-1,4%) après avoir fait état d'une perte nette de 400 millions d'eruos et d'une chute de 30% de son activité liée à l'effondrement du marché automobile mondial. La société pétrolière Maurel et Prom cède également 1% alors que ses revenus ont chuté de près de 40% malgré une production en hausse de 6%, souffrant de la chute des prix des hydrocarbures.

Sur le marché pétrolier justement, le cours de l'or noir reculent légèrement (-0,36% à 44,13 dollars pour le Brent et -0,29% à 41,73 dollars pour le WTI), sous l'effet d'une nouvelle hausse surprise des stocks américains mercredi.

Du côté des devises, l'euro prend 0,07%, à 1,1585 dollar vers 13h30, après avoir franchi mercredi le seuil des 1,16 dollar pour la première fois depuis octobre 2018 à la suite de l'adoption la veille par les dirigeants européens d'un plan de relance de 750 milliards d'euros.

(avec AFP)