(BFM Bourse) - Ayant intégré dans la douleur le fait que les banques centrales étaient désormais engagées dans une lutte contre l'inflation quel qu'en soit le prix pour l'économie, ou presque, les marchés d'actions bénéficient d'un répit en ce début de semaine, permettant au CAC 40 de refranchir les 6000 points.
Après deux semaines consécutives de forte baisse, qui ont amené le CAC 40 jusqu'au seuil du "bear market" en parallèle d'une série de décisions restrictives de la part des principales banques centrales de la planète, le marché parisien a accueilli lundi dans le calme (+0,64%) le résultat des élections législatives en France. Ce mardi l'indice phare tricolore poursuit son redressement alors que Wall Street, au sortir d'un nouveau week-end prolongé, semble sur le point d'ouvrir en net rebond. Le S&P 500 vient il est vrai de signer sa pire semaine (-5,8%) depuis plus de deux ans... À la mi-séance, le CAC 40 s'adjuge 1,61% à 6.015,27 points vers 12h15, sans que l'actualité côté entreprises ne se montre beaucoup plus animée que les jours précédents.
En quête de bonnes affaires sur des titres devenus meilleur marché, les opérateurs délaissent les défensives qui avaient un peu mieux résisté depuis quinze jours (Sanofi, Orange, Carrefour et Danone forment le carré baissier au sein de l'indice phare) et reviennent volontiers sur des titres plus exposés à la conjoncture comme Saint-Gobain (+4,05%) ou ArcelorMittal (+3,4%).
De son côté Pernod Ricard progresse de 1,7%, alors que le groupe va céder la distillerie Tormore à Elixir Distillers, la société de Sukhinder et Rajbir Singh. "Nous sommes ravis de confier Tormore à Sukhinder et Rajbir, deux amis et entrepreneurs extrêmement créatifs, et sommes impatients de collaborer de nouveau avec eux sur d’autres projets", a expliqué le PDG Alexandre Ricard. L'accord vient en effet renforcer les relations entre Pernod Ricard et les frères Singh, cofondateurs en 2017 d’Elixir Distillers et créateurs du plus grand site de vente en ligne de spiritueux -The Whisky Exchange- racheté l'an dernier par le groupe tricolore.
La signature du contrat de vente d'Aubert & Duval à un consortium français d'aéronautique profite à Eramet (+8%), dans un contexte par ailleurs favorable comme on l'a dit aux cycliques.
Le fabricant de semiconducteurs Soitec gagne 3,3% alors que le Fonds Stratégique de Participations (FSP) va investir 150 millions d'euros supplémentaires au capital.
Parmi les déceptions du jour figure Aramis Group, qui touche un nouveau plus bas historique un an après son introduction en Bourse. Le repli depuis la dernière clôture atteint 5,6% et plus de... 80% de recul comparé à son prix d'introduction de 23 euros.
Prismaflex International chute de son côté de 17% alors que le groupe a affiché un exercice 2021-2022 déficitaire au niveau du résultat net (et tout juste à l'équilibre au niveau opérationnel) malgré un retour de la croissance (+29% de chiffre d'affaires par rapport à l'exercice 2020-2021 marqué par la crise sanitaire).
Dopé hier par son nouvel accord avec Pfizer, Valneva poursuit son rebond à hauteur de +17%, tout comme Crossject ajoute 13,4% aux plus de 94% gagnés lundi avec une commande de l'agence biosanitaire américaine BARDA, chargée de la préparation et de la réponse aux situations d'urgence - comme une attaque aux neurotoxiques, éventualité dans laquelle les Etats-Unis vont constituer un stock d'injecteurs du laboratoire bourguignon.
Au chapitre des devises, l'euro accélère de 0,61% à 1,0575 dollar.
Après le brusque reflux (plus de 7% de baisse) de la semaine passée, les cours pétroliers profitent également du relatif regain d'optimisme, le contrat à terme sur le Brent s'appréciant de 1,49% à 115,83 dollars, quand le WTI s'adjuge 2,09% à 11,85 euros. Même Bitcoin, tombé nettement sous 18.000 dollars ce week-end, affiche un net regain de forme à 21.214 dollars soit près de 20% au-dessus du plus bas touché samedi.