(BFM Bourse) - La détente des rendements obligataires a conduit les opérateurs à se repositionner sur les valeurs richement valorisées du marché américain favori des groupes technologiques, le Nasdaq, ce qui a aussi profité à certains acteurs tricolores comme STMicro. De quoi atténuer le repli du marché à -0,5%.

Face à de nouvelles incertitudes, le marché parisien a globalement reculé lundi, mais la baisse est toutefois demeurée contenue. Passé juste en dessous des 6000 points vendredi, le CAC 40 a décliné de 0,49% à 5.968,48 points, pratiquement à mi-chemin entre son plus bas et son plus haut du jour. Et alors que la précédente séance (la fameuse séance de grand remue-ménage trimestrielle surnommée "journée des quatre sorcières") avait vu les volumes d'échanges s'envoler à plus de 8 milliards, ils ont fondu à tout juste 3 milliards d'euros ce lundi.

Avec une baisse de 9,79% de l'indice turc BIST 100, c'est la Bourse d'Istanbul qui s'est retrouvée sous les feux de l'actualité à la suite du limogeage du dernier gouverneur de la banque centrale (le troisième à être remercié en moins de deux ans) pour laisser la place à un successeur qui envisage de réduire les taux d'intérêt. L'effet de contagion reste cependant limité à ce stade, la plupart des investisseurs étrangers ayant cesser de placer des fonds dans le pays depuis plusieurs années.

En Europe, le vaccin d'AstraZeneca a de nouveau marqué des points avec les résultats impressionnants d'une étude sur l'efficacité en conditions réelle aux Etats-Unis (le titre du laboratoire a pris plus de 2% à Londres). Mais d'un autre côté, la perspective d'une prolongation pour un cinquième mois des mesures de confinement en vigueur en Allemagne et une déclaration pas très encourageante du ministre des Affaires sociales suggérant finalement aux Britanniques d'attendre encore avant de réserver des vacances d'été au soleil (alors que le gouvernement espère en principe une réouverture totale des voyages internationaux mi-mai) n'incitent guère à l'optimisme dans l'immédiat.

Powell ne quitte pas le devant de la scène

Par ailleurs, alors que la Réserve fédérale a tenu la semaine dernière sa réunion de politique monétaire, son président Jerome Powell aura encore largement l'occasion de se faire entendre avec des interventions à différentes occasions prévus ce lundi, mardi puis mercredi. En attendant, Wall Street entamait la semaine sur une note tout à fait positive, alors que le gouvernement vise désormais d'atteindre 200 millions de personnes vaccinées en trois mois, le double de l'objectif initial atteint vendredi, et que le rendement des bons du Trésor décroît quelque peu. Le Nasdaq Composite (+1,6%) en profitait tout particulièrement, mais le Dow (+0,24%) et le S&P 500 (+0,8%) s'affichaient également dans le vert au moment de la clôture en Europe.

Le regain d'appétit pour les valeurs technologiques profitait d'ailleurs à quelques acteurs tricolores du segment à l'image de STMicroelectronics (leader du CAC 40 aujourd'hui avec +3,9%), suivi de Dassault Aviation (+1,9%) et Teleperformance (+1,1%).

Atari en pleine forme

Hors de l'indice phare, pour le moment, le groupe d'analyses Eurofins s'est adjugé 3,4% avec le lancement de nouveaux tests détectant plus efficacement les variants du coronavirus.

Le si passionnant feuilleton (si français en tous cas) Suez-Veolia, le premier a regagné 0,9% après sa proposition de discuter de la vente d'une partie de ses actifs à Veolia, modulo la reprise d'une autre partie de l'entreprise par les fonds Ardian et Global Infrastructure Partners. Faute d'avancée sur d'hypothétiques discussions en ce sens, Suez menace de vendre quoi qu'il en soit certains actifs clés (actifs intéressant particulièrement Veolia). Veolia refuse catégoriquement, et a vu son cours se replier de 2,1%.

Enfin, Atari a flambé de 18%, les investisseurs s'enflammant pour les dernières initiatives de diversification - notamment dans les crypto-actifs mais également dans... l'hôtellerie, avec l'extension du partenariat avec la holding ICICB en vue de construire des "hôtels Atari" (sous licence donc) en Europe, en Afrique ou encore en Australie.

Parmi les plus fortes baisses, Plastic Omnium a flanché de 4% après la dégradation de surpondérer à neutre du conseil de JPMorgan. Dégradé vendredi par Barclays -le cours avait déjà perdu 3,8%- Valeo a tout sauf rebondi, puisque le titre a perdu cette fois presque 5%.

Les entreprises liées au transport aérien à l'image d'ADP (-2,7%) et dans une moindre mesure Air France-KLM (-1,4%) ont pâti des risques de délai de la réouverture des économies européennes.

La livre turque freine difficilement sa chute

Sur le marché des changes, la livre turque tentait de freiner sa chute à environ 7,9130 livre pour 1 dollar, après avoir chuté de 7,219 livre par dollar vendredi à 8,28 livre par dollar en matinée à la suite du nouveau changement de gouverneur à la tête de la banque centrale turque. De son côté l'euro remontait encore de 0,25% à 1,1937 dollar.