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REWORLD MEDIA

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Reworld media : La monétisation des contenus dope les marges de Reworld Media, le titre enregistre un sommet

lundi 22 mars 2021 à 17h50
Certaines des 48 marques appartenant à Reworld Media

(BFM Bourse) - Premier groupe de presse magazine français par le nombre de journaux détenus, grâce au rachat de Mondadori, Reworld Media se hisse à un nouveau sommet historique en Bourse au vu de solides résultats financiers en 2020.

Reworld Media s'est taillé dès 2013 une place de choix dans la presse magazine française depuis le rachat de l'indéboulonnable Marie France, et la poursuite de sa politique d'acquisitions l'a amené désormais au rang n°1 du secteur avec une cinquantaine de grandes marques françaises.

Après avoir racheté certains titres d'Axel Springer France (Télé Magazine, Vie Pratique Féminin, etc.) puis en 2014 des actifs appartenant à Lagardère (Maison&Travaux, Auto-Moto, Be, Le Journal de la Maison, etc.), le groupe a poursuivi sa stratégie agressive de croissance externe en rachetant notamment Mondadori France (Science & Vie, Closer, Grazia, Télé Star, Autoplus, Biba, Dr Good, etc.) en février 2019 pour 70 millions d'euros.

Accusé de brouiller les frontières entre journalisme et publicité -Reworld Media est notamment connu pour inciter les journalistes des titres rachetés à accepter les clauses de cession pour les remplacer par des "chargés de contenus" amenés à produire des publicités prenant l'apparence d'articles- le groupe qui se définit comme "acteur média et groupe de communication français à la dimension internationale" est en revanche à la fête en Bourse.

Lundi, le titre Reworld Media s'est adjuge ainsi 7,76% à 4,58 euros, au plus haut depuis son introduction sur Alternext en 2014.

Rappelons que le groupe actuel avait été fondé en 2012 par Pascal Chevalier (ex-PDG de Netbooster) et Gautier Normand (ex‐DG de La Tribune), en reprenant "coquille vide", la société Reworld qui était en sommeil sur le marché libre, avant de transférer la nouvelle structure sur Alternext. Au-delà du nom, "Il n’y a rien en commun, ni d’histoire que se suit, entre Reworld et Reworld Media au-delà de cette partie du nom liée à la cotation" précise un porte-parole du groupe.

Cette nouvelle avancée porte à plus de 25% la hausse du titre depuis la publication, mercredi dernier après Bourse, des résultats annuels du groupe. Analyste chez EuroLand Corporate en charge du dossier, Cécile Aboulian a mis en avant la "belle année 2020" de Reworld Media, ainsi que ses "perspectives solides".

"Reworld Media a annoncé des résultats annuels au-dessus de nos attentes avec un chiffre d'affaires de 424,7 millions d'euros et un excédent brut d'exploitation (EBE) de 41,4 millions -contre 426 et 38,5 millions estimés", un différentiel qui provient du "net redressent en séquentiel (d'un trimestre sur l'autre, NDLR) de la marge d'EBE sur le BtoB" constate l'analyste. Le résultat net du groupe est ressorti à 9,1 millions d'euros sur l'ensemble de l'année écoulée, contre une perte nette de 10,1 millions en 2019.

Dans le détail, le pôle BtoC, qui représente 60% du chiffre d'affaires consolidé du groupe en 2020, s'est montré "résilient" selon Cécile Aboulian qui note l'augmentation du prix du panier moyen (de 4,10 euros à fin juin 2020 à 4,28 euros à fin décembre) compensant partiellement la baisse des volumes de vente (117 millions d’exemplaires en 2020 contre 140 millions en 2019). "Le pôle a également commencé à bénéficier de l’enrichissement de son offre (sites à contenu payant (Science & Vie, Auto Plus), dix chaînes thématiques SVOD, 250 émissions de podcasts…)" et l'EBE de cette division s'est ainsi établi à 22,2 millions d'euros (multiplié par 2 par rapport à 2019, avec une marge d'EBE passé de 4 à 9% en un an) grâce à "la rationalisation des coûts de production (logistique, rédaction) et la maîtrise des charges variables" souligne l'analyste. Le strict contrôle des coûts fixes, qui se répercute positivement sur les marges, est en effet au cœur de la stratégie de Reworld qui tente de faire tourner ses "marques" avec des effectifs réduits au strict minimum. En attestent les licenciements massifs, notamment au sein des huit titres rachetés à Lagardère où la rédaction a été réduite à peau de chagrin (de 90 journalistes en 2014 à ... 5 aujourd'hui).

Quant au pôle BtoB, il "prépare l'avenir" juge Cécile Aboulian, qui pointe "la poursuite des investissements pour enrichir l'offre de contenus monétisables". Elle cite notamment "le lancement d’évènements digitaux, la prise de participation au sein du groupe de conseil en communication Hopscotch (évaluée à 7,4 millions d'euros pour 27,75% du capital) ou le lancement d’Edisound (plateforme de distribution de podcasts)", des développement à même selon elle de compenser l'érosion des ventes de magazines à l'avenir. La croissance organique du groupe sera également alimentée par l'enrichissement des offres en BtoC, avec entre autre des offres de formation, de voyages, d’édition (25 produits publiés en 2020) et de services (1,4 millions de clients sur Allo Pleine Vie).

À la suite de cette publication et "au vu du niveau de maturité des offres en BtoB", Cécile Aboulian ajuste ses attentes d'EBE à plus de 50 millions d'euros pour l'exercice 2021, contre 42,2 millions d'euros précédemment, et réitère son conseil à l'achat avec une cible nettement rehaussée, de 4,20 à 7,30 euros, ce qui témoigne d'un potentiel de hausse de près de 60%. Et ce alors qu'il affiche déjà une progression de plus de 40% depuis le 1er janvier.

Reste à voir si le modèle économique du groupe restera viable à long terme, sachant la perte de valeur réputationnelle des titres qu'il rachète à tour de bras. Reworld Media s'engage ainsi dans une sorte de course contre la montre qui consiste, pour lui, à faire croître suffisamment vite ses revenus issus du "brand content" et du marketing numérique -là aussi via la croissance externe avec notamment une participation de 19% acquise en 2015 au capital du suédois Tradedoubler en 2015, progressivement augmentée jusqu'à atteindre plus de 50% en avril 2020- avant d'épuiser la valeur de leurs marques.

Le PDG Pascal Chevalier, ancien patron de Netbooster (société de marketing numérique désormais rebaptisé Artefact) n'a jamais caché sa stratégie. "Ce qui m'intéresse, c'est la notoriété de la marque. Il est beaucoup plus simple de rajeunir, de valoriser une marque existante, que de la créer" affirmait le dirigeant 2014 dans une interview donnée à Décideurs TV en 2014.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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