(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a amplifié son rebond de la veille sans toutefois parvenir à clôturer au-delà des 6000 points. Tandis que les marchés actions semblent avoir intégré (au prix d'une forte baisse depuis 15 jours) le fait que les banques centrales étaient désormais engagées dans une lutte contre l'inflation quel qu'en soit le prix, le CAC 40 enregistre finalement ce mardi une progression limitée à 0,75%.
Pour les 6000 points, c'est raté. La Bourse de Paris a manqué de carburant en fin de journée pour confirmer son rebond sur ce seuil symbolique, après culminé à 6.032,24 points en matinée. Avec un gain réduit à 0,75% à 5.964,66 points, au lendemain d'une avance de 0,64% dans le sillage des résultats des élections législatives en France, la place parisienne tente de se refaire une santé après deux semaines consécutives de forte baisse, qui ont amené le CAC 40 jusqu'au seuil du "bear market".
À Wall Street, l'heure est également au rebond au sortir d'un nouveau week-end prolongé. A la clôture des places boursières européennes, le Dow Jones prenait 1,8%, le Nasdaq bondissait de 3,15% tandis que le S&P 500 crédité d'un gain de 2,5% tente de faire oublier sa pire semaine (-5,8%) depuis plus de deux ans...
L'actualité côté entreprises n'a pas été beaucoup plus animée que les jours précédents. En quête de bonnes affaires sur des titres devenus meilleur marché, les opérateurs ont délaissé les défensives qui avaient un peu mieux résisté depuis quinze jours (Carrefour, Sanofi perdaient plus de 1% mardi soir), et revenaient volontiers sur des titres plus exposés à la conjoncture comme Worldline ou STMicroelectronics qui gagnaient plus de 3% ou bien Saint-Gobain (+2,5%).
Air Liquide a rebondi de plus de 3% après avoir signé avec Vattenfall aux Pays-Bas son plus grand contrat d'achat d'énergie renouvelable à long terme dans le monde à ce jour, pour une capacité éolienne offshore en cours de construction d'environ 115 MW.
De son côté Pernod Ricard a limité ses gains à 0,5%, alors que le groupe va céder la distillerie Tormore à Elixir Distillers, la société de Sukhinder et Rajbir Singh. "Nous sommes ravis de confier Tormore à Sukhinder et Rajbir, deux amis et entrepreneurs extrêmement créatifs, et sommes impatients de collaborer de nouveau avec eux sur d’autres projets", a expliqué le PDG Alexandre Ricard. L'accord vient en effet renforcer les relations entre Pernod Ricard et les frères Singh, cofondateurs en 2017 d’Elixir Distillers et créateurs du plus grand site de vente en ligne de spiritueux -The Whisky Exchange- racheté l'an dernier par le groupe tricolore.
La signature du contrat de vente d'Aubert & Duval à un consortium français d'aéronautique profitait à Eramet (+7,4%), dans un contexte par ailleurs favorable comme on l'a dit aux cycliques.
Le fabricant de semiconducteurs Soitec a gagné 3,9% alors que le Fonds Stratégique de Participations (FSP) va investir 150 millions d'euros supplémentaires au capital.
Parmi les déceptions du jour figurait Aramis Group, qui a touché un nouveau plus bas un an après son introduction en Bourse. Le repli à la clôture était de 5,9% et plus de... 80% comparé à son prix d'introduction de 23 euros.
Prismaflex International a chuté de 19,8% alors que le groupe a affiché un exercice 2021-2022 déficitaire au niveau du résultat net (et tout juste à l'équilibre au niveau opérationnel) malgré un retour de la croissance (+29% de chiffre d'affaires par rapport à l'exercice 2020-2021 marqué par la crise sanitaire).
Dopé hier par son nouvel accord avec Pfizer, Valneva a poursuivi son rebond à hauteur de +17%, alors que Crossject, profitant en séance d'une hausse à deux chiffres, a réduit ses gains à 1,9% en clôture après les 94,5% gagnés lundi avec une commande de l'agence biosanitaire américaine BARDA, chargée de la préparation et de la réponse aux situations d'urgence - comme une attaque aux neurotoxiques, éventualité dans laquelle les Etats-Unis vont constituer un stock d'injecteurs du laboratoire bourguignon.
Au chapitre des devises, l'euro reste bien orienté et gagnait 0,5% à 1,0554 dollar.
Après le brusque reflux (plus de 7% de baisse) de la semaine passée, les cours pétroliers profitent également du relatif regain d'optimisme, le contrat à terme sur le Brent ralentissait ses gains à 0,3% à 114,50 dollars, quand le WTI gardait son avance à 109,22 dollars. Même Bitcoin, tombé nettement sous 18.000 dollars ce week-end, affichait un net regain de forme à 21.390 dollars soit 20% au-dessus du plus bas touché samedi.