(BFM Bourse) - À la veille de la réunion de la Banque centrale européenne, le CAC 40 boucle la séance sur un léger recul de 0,22%, les opérateurs faisant le tri parmi les nombreuses publications trimestrielles.
La Bourse de Pairs a ouvert à l'équilibre, mercredi, avant de céder progressivement du terrain au cours de la matinée (jusqu'à -0,6% vers 12h) puis d'effacer une bonne partie de ces pertes au cours de l'après-midi pour boucler la séance en repli de 0,22% à 5.605,87 points. La nouvelle salve de résultats trimestriels redonne un peu d'allant au marché, même si le volume d'échanges reste moyen, à 3 milliards d'euros.
Responsable de la recherche économique chez Saxo Bank, Christopher Dembik expliquait dans sa note matinale que "la baisse des taux n'était plus le sujet principal (mercredi, ndlr)" car l'attention des opérateurs s'est reporté sur les publications trimestrielles des entreprises. "Un discours très accommodant (de la BCE) jeudi pourrait être le relais suffisant aux bons résultats -qui restent néanmoins à confirmer- afin de soutenir des marchés qui ne montrent pour le moment pas de signes inquiétants d'essoufflement", a-t-il ajouté.
Après une ouverture proche de l'équilibre, la Bourse de Paris s'est retournée à la baisse en réaction aux premiers résultats de l'enquête mensuelle d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats en Allemagne. Ses indices PMI "flash" ont montré une récession du secteur manufacturier en juillet. Publiée une demi-heure plus tard, l'enquête pour la zone euro a également révélé une contraction du secteur manufacturier et les indicateurs d'anticipation laissent présager une nouvelle détérioration en août. L'indice PMI composite, considéré comme un baromètre fiable de la croissance en zone euro, a ainsi reculé à 51,5 en version "flash" contre 52,2 en juin, se rapprochant ainsi de la barre de 50 qui sépare croissance et contraction. Les économistes interrogés par Reuters l'attendaient en moyenne à 52,1. "C'est un tableau assez sombre", commente Chris Williamson, chef économiste chez IHS Markit.
Outre-Manche, Boris Johnson est sans surprise devenu le chef du parti conservateur et a officiellement été nommé Premier ministre britannique en lieu et place de Theresa May. Dans la foulée, il a prononcé son premier discours devant le 10 Downing Street et promis de faire sortir le Royaume-Uni de l'UE le 31 octobre, quoi qu'il arrive. Le nouvel homme fort du gouvernement britannique ne s'est pas arrêté en si bon chemin puisqu'il a également promis un "meilleur accord" de Brexit, quand bien même Bruxelles a exclu de nouvelles négociations
Dans le reste de l'actualité économique internationale, les experts de Mirabaud Securites relèvent dans leur note matinale que "les groupes américains de la technologie sont sous pression ce matin après que le gouvernement américain a officiellement lancé une vaste enquête sur les géants technologiques américains, réseaux sociaux, moteurs de recherche comme sites de commerce (Google, Facebook et Amazon publient leurs résultats trimestriels demain et vendredi, ndlr) soupçonnés d'avoir recours à des pratiques anticoncurrentielles".
Wall Street dans le désordre
La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, affaiblie par les annonces d'une enquête de la Justice sur le secteur technologique et d'une amende imposée à Facebook, auxquelles s'ajoutent des résultats décevants de Caterpillar et Boeing (pire perte trimestrielle depuis 10 ans pour l'avionneur) qui aggravent les inquiétudes sur le ralentissement de l'économie. Peu avant 18h, si le Dow Jones lâche toujours 0,5%, le S&P évolue à l'équilibre et le Nasdaq grappille même 0,2%. Wall Street devrait être plutôt animé avec les publications des géants de la tech, à commencer par Facebook après Bourse mercredi, avant Amazon et Alphabet jeudi.Total et LVMH plombent le CAC
Si l'indice vedette du marché parisien termine la séance dans le rouge, il le doit principalement aux replis des poids lourds de la cote que sont Total et LVMH -dont les pondérations combinées contribuent à environ 18,5% de la valorisation du CAC 40- qui cèdent 0,8% chacun. Le géant du luxe devrait toutefois vivement rebondir jeudi en Bourse en réaction à sa publication trimestrielle largement supérieure aux attentes des analystes. Le groupe dirigé par Bernard Arnault voit en effet sa croissance organique décoller de 20% quand le consensus anticipait 14%, pour des ventes qui s'établissent à 25 milliards d'euros entre avril et juin (contre 24,6 milliards attendus).
De l'autre côté du palmarès, de nettes progressions sont à mettre à l'actif des groupes qui ont publié, à l'image de Peugeot (+1,5%) qui a enregistré une rentabilité record lors du premier semestre 2019, dans un contexte de marché pourtant dégradé. En très forte croissance, l'éditeur de logiciels Dassault Systèmes enregistre la meilleure performance de la séance sur l'indice phare avec un bond de 4,7%. Le groupe a notamment relevé son objectif annuel de bénéfice par action. TechnipFMC brille également en Bourse (+2,8%) après l'annonce d'un contrat gazier colossal remporté par le groupe parapétrolier en Russie. Celui-ci porte sur l'ingénierie, la fourniture des équipements et la construction auprès de Novatek et de ses partenaires pour le projet Arctic LNG 2 situé dans la péninsule de Gydan en Sibérie, pour un montant total de quelque 7,6 milliard de dollars (6,72 milliards d'euros).
Sur le reste de la cote, le spécialiste tricolore des services de paiement Ingenico décolle (+6,4%) dans le sillage de ses résultats trimestriels tirés par un sursaut de l'activité "terminaux" du groupe. Également à souligner, la flambée du titre Nexity (+10%, meilleure performance du SRD), porté par un relèvement de ses prévisions de chiffre d'affaires et d'Ebitda pour 2019. Le groupe profite également d'un relèvement de sa recommandation à "acheter" contre "conserver" auparavant par Société Générale.
Le spécialiste tricolore des revêtements de sols Tarkett abandonne en revanche près de 18%, le bénéfice net du groupe ayant presque été divisé par quatre sur an, alors que les ventes ont continué à croître.
Du côté de l'or noir, les cours des barils de pétrole brut repartent à la baisse mercredi matin, celui de Brent européen cédant 0,73% à 63,74 dollars vers 18h05 quand celui de WTI américain lâche 1,42% à 56,38 dollars. Enfin, l'euro a atteint mercredi un nouveau plus bas (à 1,1127 dollar vers 9h30) en huit semaines face au dollar, après celui de la veille, pénalisé par des indicateurs décevants à une journée de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE). Peu après 18h, la monnaie unique n'abandonne plus que 0,10% à 1,1141 dollar.