(BFM Bourse) - Perdant jusqu'à 1,7% au plus fort de la séance, la Bourse de Paris a réduit ses pertes à 0,26% à la clôture. L'aversion au risque reste toutefois d'actualité, les investisseurs demeurant sur leurs gardes à la veille du début de la réunion de la Réserve fédérale (Fed).
Les dernières minutes auront été de trop pour la Bourse de Paris qui était parvenue à revenir en territoire positif, soutenue par une résistance des indices à Wall Street. Finalement, le CAC 40 clôture une nouvelle fois en baisse, de 0,26% à 6 061,59 points après avoir cédé jusqu’à 1,7% sous les 6.000 points en fin de matinée. La place parisienne enchaîne une cinquième séance de repli, portant à 4,3% ses pertes sur la période.
L'aversion au risque a dominé les échanges ce lundi dans la continuité de la tendance imprimée la semaine passée au cours de laquelle le CAC 40 avait rétrocédé 2%, miné par les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, qui étaient ressortis supérieurs aux attentes.
Les marchés s’inquiètent de la dégradation de la conjoncture et de la décision de la Réserve fédérale américaine, point d'orgue de cette semaine chargée en rendez-vous notamment sur le front des banques centrales. A l’issue d'une réunion de deux jours (mardi et mercredi), la Fed relèvera ses taux directeurs, hausse dont l’ampleur suscite les interrogations des investisseurs. Ces derniers attribuent pour l’heure une probabilité de 80% à un relèvement de taux de 75 points de pourcentage (0,75%) et de 20% pour une hausse de 100 points de base (1%), selon l'outil FedWatch du CME Group. Son président, Jerome Powell, a martelé que la lutte contre l'inflation était sa priorité, quitte à ce que sa politique dirige l'économie américaine en récession.
"Les marchés devraient rester sous pression en début de semaine, puis lors du jour de la Fed, les investisseurs pourraient tenter de faire rebondir les marchés. Durant les précédents FOMC [comité de politique monétaire, NDLR], le marché rebondissait, peu importe la situation avant ou la teneur du discours du président de la Fed. Par la suite, l’évolution des marchés devrait dépendre de la teneur du discours de mercredi soir", juge Vincent Boy, analyste marchés chez IG France.
Au-delà de la Fed, les marchés seront attentifs aux décisions de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) et de celle du Royaume-Uni, jeudi. "Au Japon, la politique devrait rester très accommodante, mais nous attendrons les remarques concernant l’évolution du yen et les éventuelles interventions de la BoJ sur le Forex, comme évoquées la semaine dernière" poursuit Vincent Boy.
Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre est également attendue sur sa politique monétaire. Engagée dans un cycle de hausse de taux depuis fin 2021, elle peine pour l'instant à endiguer l'inflation, la plus élevée des pays du G7 à plus de 10%. L’institution mise en effet sur une poursuite de la hausse des prix, l'inflation étant attendue à plus de 13% en octobre, qui selon elle plongera le Royaume-Uni en récession jusqu'à fin 2023.
Valneva en très mauvaise posture
Du côté des valeurs, TF1 et M6 ont perdu chacun entre 2,3% et 3,4% après l’annonce de l’échec de leur fusion. La baisse du jour est finalement limitée, le marché ayant intégré cette issue avec les dernières annonces au sujet de ce projet d'union entre les deux chaînes.
GenSight flambe de 20% à la clôture après l'annonce du succès de la production du premier lot pilote intégrant les améliorations dans le processus de fabrication de Lumevoq, une thérapie cellulaire visant à corriger une maladie dégénérative responsable d'une cécité brutale.
Valneva de son côté a accru ses pertes pour clôturer en net repli de 19,5% après avoir mis fin à sa collaboration avec l’autrichien IDT Biologika pour son vaccin contre le Covid-19, ce qui se traduit par une compensation totale allant jusqu’à 40,7 millions d’euros dont un maximum de 36,2 millions d’euros en numéraire.
Hoffmann Cement a redonné 5,5%, le spécialiste français du ciment bas carbone a vendu moins de ciment que prévu sur le semestre écoulé, pénalisé par des décalages de chantiers de construction.
Du côté des autres actifs, l’euro cède 0,14% à 1,0009 dollar. Les contrats pétroliers repartent à la baisse. Le contrat sur le Brent de mer du nord pour livraison en novembre perd 0,7% à 90,91 dollars tandis que le WTI pour livraison en octobre perd 0,75% à 84,90 dollars.