(BFM Bourse) - Les banques centrales dictent la tendance. En forte hausse la veille rassurée par les actions de la BCE sur l'écart des taux souverains entre les pays membres de la zone euro, la Bourse de Paris perd plus de 2% à la mi-journée. La Réserve fédérale américaine a procédé à une hausse historique de ses taux mercredi soir, un durcissement de sa politique monétaire qui a pour effet de provoquer des tensions sur le marché obligataire.
Pour les aficionados des réunions des banques centrales, vous voilà servis. L'inflation galopante a fait sortir du bois les différents argentiers de la planète, fortement priés par les marchés d'intervenir pour éteindre l'incendie. Dans la nuit, la Banque centrale du Brésil a relevé ses taux pour la onzième fois d'affilée. La Banque auriverde a été suivie quelques heures plus tard de la Banque Nationale Suisse, qui vient de sortir de sa réserve en donnant le coup d'envoi de son cycle de resserrement monétaire. Elle a procédé pour la première fois en 15 ans, à un tour de vis monétaire en passant son taux directeur de -0,75% à -0,25%. D'autres hausses sont à l'ordre du jour pour tenter de dompter une inflation au zénith.
La réponse de la Banque centrale d'Angleterre à l'inflation sera attendue à 13h00 alors que le pays est également en proie à une hausse des prix incontrôlable. Elle devrait relever ses taux pour la cinquième fois consécutive. Mercredi, la Fed officialisait une hausse de 0,75 point de pourcentage de son taux directeur, après 0,50 point en mai, la plus forte depuis 1994. Jerome Powell a indiqué qu'une telle hausse n'était pas de nature à se reproduire, tout en avançant que la réunion de juillet donnerait lieu un relèvement de 0,5 ou 0,75 point de pourcentage en fonction de la météo conjoncturelle aux Etats-Unis.
Un peu plus tôt dans la journée, c'était à la Banque centrale européenne d'apporter des réponses aux marchés dans sa lutte contre l'inflation et l'écart des rendements entre les obligations allemandes et des pays plus fragiles de la zone à l'image de l'Italie. La semaine des banquiers centraux se clôturera vendredi avec la décision de la Banque du Japon qui suit une politique monétaire diamétralement opposée à celle en vigueur dans les autres pays du monde.
Le CAC 40 qui avait repris 1,35% mercredi, rassuré par les actions de la BCE, plonge de 2% à 5.904,91 points après avoir fléchi à 5 884.43 points. L'indice vedette parisien accroit ses pertes annuelles à plus de 17%.
Le durcissement des politiques monétaires alimente à nouveau les tensions sur le marché obligataire. Le bon du Trésor américain à 10 ans, culminait à 3,44% tandis que ses homologues européens n'étaient pas en reste : le Bund allemand de même échéance s'élevait à 1,80% tout comme le 10 ans français qui se tendait à 2,38%.
Euroapi en tête du provisoire CAC 41
Sur le front des entreprises, Euroapi prend la tête de l'indice provisoire CAC 41 avec un gain de 2,5%, suivi de Vivendi (+0,5%) et Thalès (+0,2%)
De l'autre côté de l'échiquier boursier parisien, Engie lâche près de 8% alors que le groupe annonce avoir constaté une baisse des livraisons de gaz après les restrictions sur l'or bleu russe.
Rexel, qui pourrait intégrer l'indice CAC 40 à terme, s'estime en position pour passer à la vitesse supérieure en matière de croissance rentable sur la période 2022-2025, en commençant par un relèvement de ses objectifs pour cette année. Le distributeur de matériel électrique cède toutefois 2,7%.
Atos poursuit sa série noire et cède encore près de 7% toujours dans le sillage du prochain départ de son directeur général et du projet de scission de l'entreprise en deux entités cotées distinctes. Depuis le début de l'année, il s'enfonce de plus de 66%.
Le pétrole en baisse
Du côté des petites capitalisations, Xilam Animation redonne 2% alors que le studio de Marc du Pontavice a été retenu par Disney+ pour la fourniture de deux nouvelles séries d'animation exclusives.
Les tarifs pétroliers poursuivent leur repli à 117,50 dollars le baril de Brent (-0,87%) et à 114,85 dollars pour le WTI, pliant sous les craintes d'un ralentissement de la demande sur fond de récession. La monnaie unique cède du terrain à 1,04 dollar pénalisée par la hausse du billet vert après les annonces de la Fed sur sa politique en matière de taux directeurs.