(BFM Bourse) - Après avoir perdu plus de 1,7% dans la matinée, la Bourse de Paris limite son repli après l'annonce de la Banque d'Angleterre sur des achats d’obligations d'Etat. La tendance reste toutefois très fragile, les investisseurs restent sur leurs gardes avec le durcissement des politiques monétaires et la dégradation des perspectives économiques.
La Bourse de Paris limite ses pertes à 1,23% à 5.682 points vers 13h15, après avoir inscrit un plancher de février 2021 à 5.656,10 points en fin de matinée. Le sursaut vient de la Banque d'Angleterre qui vient de déclarer qu'elle achèterait autant d'obligations d'Etat britanniques que nécessaires pour rassurer les marchés financiers confrontés à une flambée des taux d'emprunt du Royaume-Uni depuis l'annonce vendredi de mesures budgétaires très coûteuses.
Même si cette nouvelle a vocation à apaiser les marchés, la tendance de fond reste toutefois baissière. Le CAC 40 se dirige vers une onzième séance de repli sur douze journées boursières. Les investisseurs doivent composer avec la montée continue des taux d'emprunt, conséquence de la lutte des banques centrales mondiales contre l'inflation.
Le bond des obligations
Le taux d'emprunt américain à dix ans est passé au-dessus de 4%, de retour sur des niveaux plus observés depuis 2008. Le rendement de l'obligation phare américaine se tend dans un contexte global de remontée des taux des banques centrales mondiales pour juguler une inflation au plus haut. Plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine se sont prononcés en faveur d'une poursuite de la hausse des taux directeurs. Dont le président de la Réserve fédérale de St. Louis, James Bullard connu pour ses positions de "faucon". Il milite pour des réponses appropriées à une inflation toujours hors de contrôle quitte à faire basculer l'économie américaine en récession.
Cette menace d'une récession pèse également sur le moral des marchés tout comme la montée des tensions sur le front géopolitique, avec comme dernier épisode en date des soupçons de sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique mardi. Les fuites touchant ces gazoducs ravivent donc le spectre d'une grave crise énergétique en Europe à l'approche de l'hiver.
Sur le marché des changes, la détermination de la Fed à poursuivre une politique monétaire agressive pèse sur les devises. L'euro vient d'inscrire un nouveau plus bas de 20 ans face au billet vert à 0,9536 dollar, plombé par la vigueur du dollar et aussi les craintes pesant sur la santé économique de la zone. Le dollar a également battu un record absolu contre la livre britannique, celle-ci reste pénalisée par les mesures de relance annoncées par le gouvernement du pays. Le Fonds monétaire international à d'ailleurs fustigé ce coûteux plan de soutien économique tout comme l'agence de notation Moody's qui a mis en garde Londres contre un dérapage de sa dette à un niveau insoutenable.
Trigano pied au plancher
Du côté des valeurs, les publications d'entreprises sont au rendez-vous à l'image de Trigano qui bondit de plus de 12% mercredi midi après la publication de son chiffre d'affaires annuel 2021-2022. Le spécialiste des véhicules de loisirs signale une amélioration des livraisons de bases roulantes qui devrait se matérialiser à partir de la fin de l’année 2022.
Sanofi gagne plus de 1%, le laboratoire pharmaceutique anticipe un effet de change positif sur ses résultats du troisième trimestre, de 10% à 11% pour le chiffre d’affaires et de 12% à 13% pour le bénéfice par action.
En revanche, STMicroelectronics redonne 5%, pénalisé par des informations de Bloomberg selon lesquelles Apple aurait abandonné son projet d’augmenter sa production d’iPhone 14, la demande n'étant pas autant au rendez-vous qu’espéré pour la marque à la pomme.