(BFM Bourse) - Plus imprévisible que jamais, le président des Etats-Unis a décidé de cesser les négociations avec le camp Démocrate en vue de débloquer un nouveau plan de soutien, avant d'atténuer ce jusqu'au-boutisme en évoquant la possibilité de signer des mesures en faveur des ménages, des petites entreprises et du secteur aérien.
Difficile une nouvelle fois de savoir sur quel pied danser. Au terme d'une matinée en dents-de-scie, et après une série de quatre séances dans le vert, l'indice phare du marché parisien s'inscrit en repli relativement modéré de 0,19% à 4.886,30 points vers 12h15 mercredi, à la suite d'une belle glissage de Wall Street la veille en raison de la brutale décision de Donald Trump de stopper les négociations au parlement sur un nouveau plan de relance.
Via Twitter, le président a taxé de mauvaise foi les Démocrates menés par cette cinglée de Nancy Pelosi et demandé aux négociateurs Républicains de cesser les négociations jusqu'aux élections, assurant que dès qu'il serait réélu serait approuvé un projet majeur de relance (pour résumer la tonalité de ses propos). Une décision qui a d'autant plus surpris les observateurs que Donald Trump, en retard dans les sondages, semble plutôt avoir besoin d'un accord rapide pour ne pas s'aliéner une partie de l'électorat privé de ressources. Et qui a entraîné des replis d'environ 1,5% sur les principaux indices américains mardi soir.
Après une autre série de tweets, visant sous divers motifs les principales personnalités Démocrates, l'hôte de la Maison Blanche a cependant quelque peu infléchi son discours, se disant prêt à signer "maintenant" des mesures ciblées, par exemple une nouvelle vague de chèques de soutien directement aux ménages, un package dédié au secteur aéronautique sinistré ou un autre en faveur des petites entreprises.
S'accrochant à l'idée d'un stimulus ciblé, Wall Street pourrait ainsi se reprendre légèrement à l'ouverture, au vu du niveau actuel des contrats à terme.
En l'absence de grand rendez-vous macro-économique (jusque dans la soirée, avec la publication vers 20h00 du procès-verbal de la dernière réunion de la Fed) l'ambiance reste donc passablement électrique et invite les investisseurs à la prudence.
Valeur par valeur, on note cependant quelques progressions spectaculaires à Paris comme celle de Tarkett (+7,2%) propulsé depuis la semaine dernière par l'annonce de perspectives de rentabilité finalement supérieures aux attentes du marché pour 2020.
Lagardère prend encore 4,5%, à un plus haut depuis novembre 2017, le cours profitant de la course que se livrent Groupe Arnault et Vivendi pour obtenir la plus grosse part possible du capital avant le probable abandon du statut de la commandite.
Au sein du CAC 40, la plus forte hausse revient à Pernod Ricard (+2,2%), Jefferies ayant significativement relevé son objectif de cours en ayant revisité le dossier.
Parmi les petites capitalisations, Voluntis connaît une nouvelle séance d'euphorie (+25%) après celle du 30 septembre, cette fois-ci grâce à l'obtention d'un nouveau brevet américain protégeant l'algorithme de sa plate-forme Theraxium.
Au chapitre des devises, l'euro s'apprécie de 0,24% à 1,1762 dollar, comblant une partie du recul subi mardi soir après l'annonce tonitruante du président américain d'un gel des discussions avec les Démocrates, annonce qui avait paradoxalement profité au billet vert perçu comme une valeur refuge (même et y compris lorsque c'est des Etats-Unis que viennent les mauvaise nouvelles).
Mais du côté de l'énergie, le baril de Brent accuse encore 1,83% de repli à 41,87 dollars, tandis que le WTI cède 2,19% à 39,78 dollars.