(BFM Bourse) - Le CAC 40 termine cette dernière séance de 2024 sur une note positive. Mais l’ensemble de l'année, l’indice phare de la Bourse de Paris a perdu 2,15%. Du côté de ses pensionnaires, certains groupes comme Accor, Schneider Electric ou Safran ont tiré leur épingle du jeu, quand STMicroelectronics, Kering ou Stellantis ont connu une année boursière difficile.
"C'était la dernière séance", pour citer la chanson d'Eddy Mitchell. A la différence près que le chanteur ne faisait pas référence à la Bourse, mais au cinéma qui a bercé son enfance. Et pour cette séance exceptionnellement écourtée, le CAC 40 a finalement terminé l'année sur une note positive en s'adjugeant 0,92% à 7.380,74 points.
Cette montée s'est cependant opérée à vide. Comme très souvent lors de la dernière séance de l'année, le marché a dû faire face à un certain calme en l'absence de nombreux opérateurs à l'occasion de cette période de fêtes. Rappelons que la Bourse de Paris sera fermée le 1er janvier pour le Nouvel An, et rouvrira ses portes le jeudi 2 janvier pour la première séance de 2025.
L’actualité des entreprises a été, sans surprise, très peu chargée ce mardi. Icade a progressé de 3,4% après avoir annoncé la signature d'un accord ferme pour racheter à Casino (+4,4%) un portefeuille immobilier de 11 sites pour un montant total de 50 millions d'euros.
Phaxiam a gagné 1,1% après avoir bondi plus de 10% dans les premiers échanges, en réaction à l'annonce de résultats cliniques encourageants pour son étude l'étude pilote PhagoDAIR I chez des patients présentant une infection sur prothèse de hanche ou de genou.
Sur les autres marchés, l'euro cède 0,05% ce mardi après-midi à 1,0401 dollar. Le pétrole, lui, gagne du terrain. Le contrat de mars sur le Brent de mer du Nord avance de 0,7% à 77,66 dollars le baril tandis que celui de février sur le WTI coté à New York prend 0,6% à 72,19 dollars le baril. Mais sur l'ensemble de 2024 les deux contrats terminent dans le rouge pour la deuxième année consécutive, pénalisés par les craintes sur la demande dans les principaux pays consommateurs, Chine en tête.
Une année 2024 à oublier
Sur l'ensemble de l'année 2024, le bilan n'est aussi vraiment pas fameux pour le CAC 40. L'indice parisien a ainsi cédé 2,15%, pénalisé par l'instabilité politique depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, en juin, et à la mauvaise performance des valeurs du luxe plombées par le ralentissement économique de la Chine. Une évolution totalement à l’opposé de 2023, lorsqu’il avait bondi de 16,5%.
Surtout, la place parisienne a fait largement moins bien que ses consœurs. Le S&P 500 à Wall Street affiche pour l'heure des gains de 24% sur l’ensemble de 2024, soutenu par ses valeurs technologiques, tandis que le DAX 40 à Francfort a gagné près de 19% en dépit d'une économie allemande dans le dur. . L'indice vedette allemand a pu compter sur ses valeurs vedettes telles que l'industriel Siemens Energy qui a gagné 320% sur l'ensemble de l'année 2024, profitant de l'électrification de l'économie, une mégatendance. Il s'agit d'une belle revanche boursière pour le groupe allemand dont l'action avait souffert en 2023, avec une chute de plus de 30%. Le fabricant d'armes Rheinmetall (+114%) et le spécialiste des logiciels professionnels SAP (+69%), - la plus importante capitalisation de la Bourse allemande- complètent ce brillant podium.
Les places boursières chinoises ont pris leur revanche en 2024 après plusieurs années de baisses. L'indice CSI 300, qui regroupe les plus importantes capitalisations des bourses de Shenzhen et de Shanghai, a progressé de 14,7% tandis que l'indice Hang Seng de Hong Kong a rebondi de 17,7%, mettant fin à quatre années consécutives de pertes.
"Il est probable que la contre-performance du CAC 40 subsiste sur les premiers mois de 2025, tout comme un écart de spread (la différence sur le rendement de l'obligation souveraine à 10 ans, NDLR) important face à l’Allemagne", jugeait Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.
Des parcours contrastés
Soulignons aussi des résultats d'entreprises mitigés. À titre d'illustration, 21 sociétés ont accusé une baisse du cours de leur action dans la foulée de leur publication de leurs résultats pour les premiers mois de 2024.
Signe que l'année 2024 n'a pas été brillante, seules 17 des 40 valeurs de l'indice vedette parisien affichent des gains annuels. En tête des meilleures performances du CAC 40, on retrouve le groupe hôtelier Accor (+35,95%), qui a dépassé les attentes au troisième trimestre, une période clef, car se déroulant au cours de l'été, et s'est offert le luxe de relever ses objectifs.
Safran (+33,01%) occupe la deuxième place de ce podium même si l'action a connu un coup d'arrêt, début décembre, à la suite de la communication d'objectifs prudents à moyen terme. Deutsche Bank y a toutefois vu un point d'entrée, passant à l'achat sur le dossier quelques jours plus tard.
Schneider Electric (+32,52%), signe aussi une belle année après avoir également rehaussé ses objectifs pour 2024 cet été, et a affiché une forte croissance (+6,8% en données comparables sur neuf mois). Un beau parcours qui n'a pas souffert du changement surprise de directeur général, en novembre.
A contrario, l'année 2024 est à oublier pour Stellantis qui accuse l'une des plus fortes baisses du CAC 40 (-40,20%). Meilleure performance de l'indice parisien en 2023, l'action du constructeur automobile a vu son destin boursier basculer à partir du printemps 2024, enchaînant les contre-performances opérationnelles, jusqu'à émettre un lourd avertissement sur résultats fin septembre. Une série noire qui a précipité le départ de Carlos Tavares, son emblématique patron qui avait été alors l'artisan du redressement d'un PSA qui se remettait difficilement de ses difficultés de 2012, lorsque la société brûlait pour plusieurs centaines de millions d'euros de cash par mois.
Kering a perdu 40,29%, plombé par des résultats dégradés en raison d'un redressement qui tarde à se matérialiser chez Gucci, la marque phare du groupe de luxe, et d'un net ralentissement de la demande en Chine.
Edenred (-41,49%) est aussi l'un des grands perdants en Bourse de l'année 2024. Les investisseurs ont été échaudés par des publications décevantes, notamment celle du troisième trimestre et le titre a été pénalisé par le risque réglementaire en France (où un rapport de la Cour des comptes avait pointé les avantages fiscaux sur les titres restaurants et chèque-cadeaux) ainsi qu'en Italie.
Mais la plus forte baisse de l'année 2024 revient à STMicroelectronics, avec un repli de 46,35%. Le spécialiste franco-italien des semi-conducteurs a dû faire face à une faible dynamique sur ses différents segments, notamment dans l'automobile, et a dû abaisser ses objectifs annuels à plusieurs reprises.
Pour terminer sur une note plus festive, nous profitons de cette dernière séance pour vous souhaiter, très chers lecteurs, une bonne année 2025 au nom de toutes les équipes de BFM Bourse !
Voici le palmarès 2024 du CAC 40 en variation :
- Accor +35,95%
- Safran +33,01%
- Schneider Electric +32,52%
- Essilorluxottica +29,74%
- Saint-Gobain +28,56%
- Bureau Veritas +28,29%
- Renault +27,49%
- Publicis +22,69%
- Hermès +21,01%
- Axa +16,38%
- Société Générale +13,05%
- Danone +10,97%
- Airbus +10,73%
- Unibail-Rodamco-Westfield +8,67%
- Sanofi +4,43%
- Thales +3,51%
- Crédit Agricole +3,41%
- Legrand -0,06%
- Air Liquide -2,03%
- Michelin -2,25%
- Engie -3,82%
- Veolia Environnement -5,08%
- BNP Paribas -5,38%
- Orange -6,56%
- Vinci -12,28%
- Arcelormittal -12,64%
- LVMH -13,37%
- Totalenergies -13,52%
- Capgemini -16,21%
- Bouygues -16,35%
- Eurofins Scientific -16,40%
- Carrefour -17,11%
- L'Oréal -24,10%
- Dassault Systèmes -24,40%
- Pernod Ricard -31,67%
- Teleperformance -37,05%
- Stellantis -40,20%
- Kering -40,29%
- Edenred -41,49%
- STMicroelectronics -46,35%