(BFM Bourse) - Siemens Energy s'adjuge plus de 317% à Francfort sur l'ensemble de 2024, ce qui marque la plus forte hausse du Stoxx Europe 600. La société a redressé la barre après avoir souffert en 2023.
Alors qu'il ne reste que deux séances cette année (et encore, celle du 31 décembre sera abrégée), quels groupes signeront les meilleures performances au sein des grands indices mondiaux sur l'ensemble de 2024?
Sur le CAC 40, le suspense est encore de mise. Accor (+35,1% sur l'ensemble de 2024) n'a qu'une petite longueur d'avance sur Schneider Electric (+32,6%) et Safran (+32,3%).
Dans tous les cas de figure, le gagnant affichera une hausse bien modeste au regard des bonds de certaines grosses capitalisations européennes. À Londres, par exemple, le motoriste Rolls Royce prend plus de 90% sur l'ensemble de 2024, et la banque Natwest plus de 80%.
Sur le Stoxx Europe 600, un grand indice paneuropéen, gageons toutefois que personne ne délogera d'ici le 31 décembre Siemens Energy et son hallucinante progression de plus de 317%.
De "zéro à héros"
Siemens Energy incarne une belle histoire de revanche boursière. Si le titre progresse, donc, de plus de 317% en 2024, son action avait souffert en 2023, avec une chute de plus de 30%. L'action avait notamment accusé un plongeon de 37,34% sur la seule séance du 23 juin 2023. L'ex-branche énergie du conglomérat allemand Siemens (qui détient toujours 17% de capital) avait alors abandonné son objectif de rentabilité annuel à la suite de défaillances rencontrées par sa filiale d'énergies renouvelables, Siemens Gamesa, sur des composants d'éoliennes.
L'entreprise avait connu la plus lourde chute de sa jeune histoire boursière, Siemens Energy ayant été introduite en septembre 2020 à la Bourse de Francfort.
En novembre 2023, l'Etat allemand avait même volé au secours de la société en lui fournissant plus de 7 milliards d'euros de garanties bancaires.
Depuis, "le cours de l'action a été multiplié par sept, les investisseurs ayant parié sur le fait que les problèmes liés à l'énergie éolienne ne nécessiteraient pas de recapitalisation dilutive", tout en s'intéressant "davantage aux activités de l'entreprise dans le domaine des turbines à gaz et des réseaux électriques, qui bénéficient de l'augmentation de la demande d'électricité", écrit Bloomberg dans un éditorial. L'agence évoque une action qui est passée de "zéro à héros" sur le marché.
Encore du potentiel?
Les résultats de la société se sont redressés à la vitesse grand V. Sur l'ensemble de son exercice 2023-2024 clos en septembre dernier, Siemens Energy a vu ses commandes bondir de plus de 40%, ses revenus progresser de 16,6% , tandis que ses pertes ont été divisées par trois environ. La société a indiqué vouloir revenir à l'équilibre sur l'exercice actuel et viser un flux de trésorerie avant impôt de plus d'un milliard d'euros. Au passage, le groupe avait relevé son objectif de marge de bénéfice, tablant sur un taux compris entre 10% et 12% en 2028, contre plus de 8% précédemment. L'action a grimpé de 19% le jour de ces annonces.
À noter que GE Vernova, le comparable le plus direct de Siemens Energy, connaît aussi une belle année en Bourse. Introduite au début du printemps à Wall Street, cette société américaine produit également des turbines à gaz et des turbines pour les éoliennes. Issue d'une scission de General Electric, GE Vernova a vu son cours bondir de plus de 150% cette année. Elle s'échange par ailleurs sur des multiples plus généreux que Siemens Energy, avec un "P/E" (un ratio cours sur bénéfice par action) de 105 contre 37,6 pour le groupe allemand.
"Le redressement de Gamesa est en bonne voie et nous pensons que Siemens Energy est bien placée pour renforcer ses résultats à moyen terme, avec un écart de valorisation par rapport à son homologue le plus proche, GE Vernova, qui met en évidence un potentiel de 'rerating' (amélioration des multiples boursier, NDLR) plus important", notait au début du mois, HSBC.