(BFM Bourse) - Les investisseurs relativisent la menace de Trump de ne pas signer le plan de relance et le CAC 40 a de nouveau les 5.500 points en ligne de mire.
À moins de 30 jours de la prise de pouvoir effective de Joe Biden et à la veille du réveillon de Noël, le marché ne réagit plus aux saillies verbales de Donald Trump, refusant de se départir de l'optimisme qui règne depuis l'adoption du plan de relance par le Congrès mardi. Les menaces de l'actuel locataire de la Maison Blanche de ne pas signer ce plan à 900 milliards, si elles constituent bien "le blocage du jour" selon John Plassard, sont visiblement relativisées par les investisseurs, puisqu'après une ouverture en timide hausse de 0,1%, le CAC 40 reprend un peu de hauteur. Après avoir reconquis au cours de la matinée le seuil des 5.500 points abandonné lundi sur fond de craintes liées à la nouvelle souche, l'échantillon principal limite néanmoins sa progression à 0,45% à 5.491,46 points vers 12h35.
Si le président américain a donné un peu de grain à moudre aux marchés à l'approche des fêtes, qualifiant de "honteux" l'accord obtenu sur le plan de soutien longtemps attendu par les investisseurs -jugeant notamment "ridiculement basses" les aides aux particuliers qu'il prévoit- l'influence de Donald Trump sur les marchés apparaît désormais limitée. "Nous pensons personnellement qu'il signera au dernier moment", commente Andrew Brenner, responsable de la gestion obligataire chez NatAlliance, en sachant que les marchés américains fermeront jeudi pour la trêve de Noël au terme d'une séance écourtée. Les contrats à terme sur les indices de Wall Street, qui se sont retournés à la hausse, semblent lui donner raison puisqu'ils indiquent pour l'heure une ouverture en légère hausse.
Derniers arbitrages de fin d'année
La Bourse de Paris fermera également ses portes à compter de 14h05 ce jeudi, et ce jusqu'à lundi. D'ici là, les (rares) investisseurs encore présents sur les marchés en cette trêve des confiseurs s'appliquent à effectuer de derniers arbitrages, à l'issue d'un mois où le CAC 40 a été quasi-stable. Le volume de transactions particulièrement resserré (570 millions à ce stade) témoigne de l'absence de nombreux opérateurs.
En l'absence d'actualité parmi les poids lourds de la cote, les valeurs "cycliques" poursuivent leur rebond entamé la veille avec des gains de 2,9% pour URW, 2,1% pour Airbus ou 1,2% pour Total peu avant 13h. Les banques restent également bien orientées (+1% pour Société Générale, +0,9% pour Crédit Agricole), tandis que le géant mondial des cosmétiques L'Oréal avance de 0,8% en réaction à l'annonce d'un accord signé en vue de l'acquisition de Takami, une société japonaise de cosmétiques, spécialisée dans les soins pour la peau. Le montant de l'opération n'a pas été précisé.
Le traitement d'Abivax "priorité nationale de recherche"
Sur le reste de la cote, les compartiments sanitaire et biotechnologique sont à l'honneur ce mercredi, avec notamment un bond de 38% du titre Abivax dans le sillage de l'obtention du statut de "priorité nationale de recherche" pour son traitement anti-Covid. Carmat a de son côté annoncé que son cœur artificiel a obtenu le marquage CE, ce qui ouvre la voie à une commercialisation en Europe à compter de mi-2021. La cotation du titre, suspendue ce jour, reprendra demain. D'autres sociétés biotechnologiques sont recherchées, à l'image de Safe Orthopaedics (+91%, après une envolée de 124% mardi), AB Science (+13%) ou encore Pixium Vision (+13%).
Le spécialiste franco-autrichien des vaccins Valneva (+0,6%), qui travaille sur un remède contre le Covid-19, a annoncé mardi l'approbation par ses actionnaires, lors d'une assemblée générale extraordinaire, d'une résolution permettant une introduction en bourse aux Etats-Unis. La biotech, dont le siège est à Nantes, est déjà cotée à la Bourse de Paris.
Le groupe français d'analyses Eurofins Scientific a pour sa part annoncé mercredi le lancement en Europe de kits permettant d'effectuer soi-même et chez soi un prélèvement en vue d'effectuer un test PCR et de détecter le Covid-19, et grappille 0,5%.
Les cours pétroliers évoluent peu en l'absence d'actualité majeure. Le baril de Brent grignote 0,2% à 50,17 dollars et celui de WTI 0,19% à 47,11 dollars.
Enfin, sur le Forex, la monnaie unique repart de l'avant et reprend 0,21% à 1,2193 dollar après avoir lâché 0,6% mardi.