(BFM Bourse) - L’indice phare de la place de Paris a achevé la séance de vendredi en progression de 0,58%, encouragé par l’allègement par Pékin de certaines restrictions sanitaires. La veille, l’inflation américaine bien plus faible que prévu avait enthousiasmé le marché. Sur l'ensemble de la semaine l'indice a pris près de 3%.
La Bourse de Paris a transformé l’essai ce vendredi. Le CAC 40 a terminé en hausse de 0,58% à 6.594,62 points ce qui lui a permis de gagner sur l’ensemble de la semaine 2,78%.
Après avoir progressé de près de 2%, des prises de bénéfices auraient pu pénaliser la place parisienne. Mais la Bourse de Paris a pu consolider ses gains grâces aux annonces provenant de Chine.
Selon l’AFP, Pékin a en effet annoncé plusieurs mesures dans une note publiée vendredi sur internet par la télévision publique CCTV. Chinois et étrangers arrivant en Chine effectueront désormais une quarantaine de seulement huit jours, contre dix auparavant, indique l’agence. Par ailleurs, Pékin a mis fin à un mécanisme de "coupe-circuit" qui annulait les vols internationaux pour une à deux semaines vers la Chine en cas de découverte, à l'arrivée des vols précédents, d'un nombre jugé trop élevé de passagers contaminés à bord.
L’ouverture en baisse de Wall Street n’a pas changé la donne. Les indices américains peinent d'ailleurs à trouver une tendance et évoluent en ordre dispersé à la clôture de Paris. Le Dow Jones cède 0,8%, le S&P 500 est quasi stable tandis que le Nasdaq Composite avance de 0,6%.
Vers une Fed plus accommodante?
L’enthousiasme provoqué jeudi par une inflation américaine plus faible qu’anticipé par les économistes n’est donc pas totalement retombé. Cette donnée a alimenté les espoirs que le pic d’inflation aux Etats-Unis soit passé et que la Réserve fédérale (Fed) américaine commence à calmer un peu le jeu sur les futures hausses de taux.
"Les attentes concernant la réunion du FOMC [le comité de politique monétaire de la Fed, NDLR] de décembre ont fortement évolué après le rapport sur l'IPC [l’indice des prix à la consommation, la mesure de l’inflation]. Le marché est maintenant fermement dans le camp d'une hausse de 50 points de base", ce qui "serait un rythme plus lent que les quatre précédentes hausses de taux (75 points de base) ... ", observe John Plassard de Mirabaud.
"Nous pourrions voir la confiance du marché se refroidir à nouveau dans les semaines à venir, une fois que la poussière sera retombée et que le discours aura changé : l'inflation a atteint son pic et la Fed va ralentir ses efforts de resserrement, mais nous avons besoin de plus de données pour le confirmer", prévient toutefois Craig Erlam, analyste de marché d'Oanda.
Le luxe brille
Le regain d’appétit pour le risque et les faibles volumes de cette séance, jour férié en France, ont provoqué d’importantes rotations vers les valeurs les plus mises à mal par les investisseurs depuis le début de l’année.
Casino (+14,3%), Orpea (+7,9%) et Atos (+11%) ont ainsi enregistré de très nettes hausses, probablement soutenues par des rachats de shorts, c’est-à-dire des investisseurs qui débouclent des positions de ventes à découvert sur les titres, ce qui crée un courant acheteur. Casino et Orpea, fortement endettés, ont également pu profiter de la baisse des taux obligataires.
Teleperformance a connu une séance très volatile ,après avoir repris sa cotation ce matin, gagnant finalement 8% à la clôture. L’action avait été suspendue jeudi vers 11h alors qu’elle plongeait de 33% en raison de l’annonce de l’ouverture d’une enquête du gouvernement colombien sur les pratiques sociales du groupe.
LVMH et Kering ont pris de leur côté 2,8% et 2,2% aidés par les annonces de Pékin mais aussi par les bons résultats semestriels du suisse Richemont, propriétaire de la marque Cartier.
Teleperformance très volatile
A l’inverse les valeurs à caractère défensive ont subi des dégagements. C’est le cas des groupes de Défense Thales (-8,6%) et Dassault Aviation (-3,2%) ou du spécialiste des solutions de paiement dans le monde du travail Edenred (-7,5%). Il en est de même pour les groupes pharmaceutiques Sanofi (-5,2%) et Ipsen (-3,7%).
Thales a par ailleurs indiqué que certaines de ses données avaient été publiées par le groupe russophone LockBit 3.0 sur le darkweb. L'entreprise française a assuré qu’il n’y avait pas d’intrusion dans ses systèmes d’information ni d’impact sur ses activités. "Les experts en sécurité de Thales ont identifié l’une des deux sources probables du vol d’informations. Il s’agit du compte d’un partenaire sur un portail d’échange dédié qui a conduit à la divulgation d’un volume limité d’informations. Thales poursuit ses investigations pour identifier l’autre source", a déclaré la société dans un communiqué.
Schneider Electric (+1%) a par ailleurs annoncé avoir relevé de 4% le prix de son OPA pour racheter les 41% de sa filiale Aveva qu’il ne possède pas.
Sur les autres marchés , l’euro poursuit son ascension face au dollar et gagne 1,3% à 1,0324 dollar. Le billet vert tombe ainsi à un plus bas de plusieurs mois face à la devise de la zone euro. Les contrats pétroliers évoluent en nette hausse. Le Brent de mer du Nord pour livraison en janvier prend 2,5% à 96,04 dollars le baril tandis que celui de décembre sur le WTI coté à New York avance de 3% à 89,04 euros.