(BFM Bourse) - La Bourse de Paris clôture finalement en baisse à l'issue d'une séance très volatile après les résultats du second tour des élections législatives. Le CAC 40 retourne sous les 7.700 points pour commencer la semaine.
La Bourse de Paris ne savait pas trop sur quel pied danser au lendemain du second tour des élections législatives. Après avoir ouvert en légère baisse, le CAC 40 s'est redressé dans la matinée, avant de reprendre le chemin de la baisse peu après 15h30. L'indice parisien cède finalement 0,63% à 7.627,45 points, ce lundi soir.
Les opérateurs s'interrogent quant à la suite des évènements politiques alors que la France aborde cette semaine avec une Assemblée nationale sans majorité absolue. A la surprise générale, le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en tête du scrutin avec autour de 180 députés à l'Assemblée nationale. La coalition de gauche a devancé celle de la majorité présidentielle Ensemble (autour de 160 députés) et le Rassemblement national, dont le nombre de député devrait se situer un peu au-dessus de 140 élus.
Une période "d'instabilité politique"
"Cette configuration pourrait conduire à une période d'instabilité politique, avec des négociations difficiles pour former un gouvernement. La constitution française ne fixe pas de délai précis pour la nomination d'un nouveau Premier ministre après les élections législatives, laissant ainsi une marge de manœuvre au président de la République", rappelle Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l'analyse de marchés chez eToro.
"La petite surprise de ce deuxième tour" vient "du nombre de sièges obtenus par le NFP et qui soulève automatiquement des questions sur les discussions fiscales et budgétaires à venir à l’Assemblée. Avec un déficit public supérieur à 5% du PIB l’année dernière et avec l’ouverture de la procédure pour déficit excessif contre la France (et d’autres pays) par Bruxelles, le résultat électoral du bloc de gauche pourrait soulever quelques craintes", souligne Alexandre Baradez d'IG France.
Ce lundi après-midi, l'agence de notation S&P a d'ailleurs pointé ce risque d'un manque de rigueur dans le pilotage des finances publiques. Elle a averti que la note de crédit de la France serait "sous pression" si le pays n'arrivait pas à réduire "son important déficit public".
TF1 et M6 progressent
Du côté des valeurs, certains secteurs ont été soutenus par le revers du Rassemblement national (RN). C'est le cas des groupes audiovisuels TF1 (+1,9%) et M6 (+1,8%), car le RN souhaitait privatiser l'audiovisuel public, ce qui aurait mis le marché publicitaire sous tension.
De même que certains groupes d'énergies renouvelables comme McPhy (+3,9%) ou Voltalia (+6,6%), le parti d'extrême-droite ayant adopté un ton défavorable à ce type d'énergies durant la campagne.
Hors actualité politique, Ubisoft a bondi de 7,8%, soutenu par un relèvement de recommandation à l'achat par Jefferies. La banque américaine se dit enthousiasmée par le catalogue de sorties, l'orientation du modèle du groupe vers davantage de revenus récurrents, une inflexion dans la génération de cash et sa faible valorisation.
Inventiva a plongé de 11,6%, la société de biotechnologies a déclaré être à la recherche de financements pour assurer la continuité de ses activités.
Sur les autres marchés, l'euro est stable face au dollar à 1,0833 dollar. Le pétrole recule, victime de prises de bénéfices et des craintes des marchés sur la demande américaine. Le contrat de septembre sur le Brent de mer du Nord redonne 0,7% à 85,95 dollars le baril tandis que celui d'août sur le WTI coté à New York cède 0,8% à 82,46 dollars le baril.