(BFM Bourse) - Les deux groupes audiovisuels privés progressent nettement ce lundi en début de séance. Le Rassemblement national a terminé seulement troisième du second tour des élections législatives. Ce qui éloigne le risque d'une privatisation de l'audiovisuel public, et donc de pressions sur le marché publicitaire.
Petit "ouf" de soulagement du coté des actionnaires de TF1 et M6. Les deux groupes audiovisuels privés grimpent ce lundi au lendemain des résultats du second tour des élections législatives.
Vers 10h45, l'action TF1 progresse de 5,3% et celle de M6 de 3,9%.
Les deux titres avaient souffert après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Le marché redoutait que le Rassemblement national (RN) accède au pouvoir et applique une mesure de son programme à savoir la privatisation de l'audiovisuel public.
Une telle privatisation, sur le papier, obligerait à remplacer des fonds publics par des fonds privés et donc à financer le fonctionnement des médias publics par des recettes publicitaires. "Si ce projet était mené, il serait naturellement très négatif pour les acteurs privés. Le marché français ne serait pas capable d’absorber une telle hausse de la concurrence", avait expliqué Oddo BHF dans une note.
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Une menace bien éloignée
Ce spectre d'une privatisation de l'audiovisuel public s'était déjà éloigné après le premier tour des législatives, lorsqu'une majorité absolue pour le RN semblait difficile à atteindre. Le second tour a fait voler en éclat ce risque, du moins à court-moyen terme. Le RN n'est arrivé qu'en troisième position du scrutin, avec un peu plus de 140 députés, très loin des 298 élus nécessaires pour avoir une majorité absolue.
"Il y avait encore un peu d'incertitude après le premier tour des législatives. Il est probable que tous les investisseurs n'avaient pas intégré la très forte probabilité que le RN ne soit pas en mesure de former un gouvernement", explique Alexandre Desprez, analyste chez le bureau d'études indépendant AlphaValue.
"La violence de l'échec du RN au second tour n'avait par ailleurs probablement pas été escomptée par le marché et peut peut-être expliquer la réaction des titres", poursuit-il.
"Les titres TF1 et M6 devraient toutefois continuer à s'échanger avec une décote par rapport à leurs cours antérieurs à la dissolution de l'Assemblée nationale. D'abord parce que le RN, in fine, progresse par rapport à 2022. Et que donc la privatisation de l'audiovisuel public ne peut être que partie remise. Ensuite, en raison des effets de second ordre sur l'économie. TF1 et M6 tirent la très grande majorité de leurs revenus de la France. Or, les incertitudes sur la capacité à former un gouvernement pourrait impacter la confiance chez le consommateur et amener les entreprises à réduire leurs budgets marketing liés à la télévision", développe l'analyste.
Toutefois, Alexandre Desprez voit pour le très court terme un léger effet positif. "Les élections législatives ont entrainé une augmentation des audiences sur les émissions à caractère politique, comme le débat organisé par TF1, ce qui devrait être légèrement positif sur la top line (les revenus, NDLR) de TF1. Nous nous attendons donc à une bonne surprise sur les résultats semestriels (avec une préférence pour TF1) en plus des recettes publicitaires générées par l’Euro qui sont attendues à un niveau élevé", fait-il valoir.
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