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Tf1 : Le spectre d'une privatisation de l'audiovisuel public fait chuter TF1 et M6 en Bourse

mardi 11 juin 2024 à 15h29
TF1 et M6 trébuche en Bourse

(BFM Bourse) - Les deux groupes audiovisuels reculent nettement en Bourse alors que le Rassemblement national entend privatiser l'audiovisuel public s'il arrivait au pouvoir. Ce qui mettrait le marché publicitaire sous pression.

La dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron plombe plusieurs secteurs en Bourse. Lundi, les banques et les groupes de concessions autoroutières ont particulièrement souffert, le marché redoutant que certaines mesures, comme la renationalisation des concessions, soient prises par le Rassemblement national s'il arrivait au pouvoir en juillet prochain.

Ce mardi, les groupes audiovisuels privés TF1 et M6 souffrent particulièrement en Bourse. La Une abandonne 6,3% en début d'après-midi tandis que M6 recule de 2,8%.

"Cette baisse est liée au projet de privatisation de l'audiovisuel public par le Rassemblement national", souligne un analyste. Une telle privatisation, sur le papier, obligerait à remplacer des fonds publics par des fonds privés et donc financer le fonctionnement des médias publics par des recettes publicitaires. "Cela ne me semble pas très réaliste, car le budget de France Télévision se situe autour de 2,6 milliards d'euros alors que le marché de la publicité TV en France dans son ensemble est évalué à 3 milliards d'euros", ajoute l'analyste précédemment cité.

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Une privatisation qui fragiliserait fortement le marché français

Cet intermédiaire financier rappelle aussi que TF1 et M6 dégagent quasiment 100% de leurs revenus en France, alors que le contexte politique actuel "ajoute de l'inquiétude sur le marché publicitaire". Par ailleurs, l'analyste considère que TF1 chute peut-être plus que M6 tout simplement parce que l'entreprise signait jusque-là un bien meilleur parcours boursier (+14,6% depuis le 1er janvier contre +1% pour M6).

Un cadre du Rassemblement national, Sébastien Chenu, avait confirmé lundi matin sur BFMTV-RMC que le RN comptait sur "la privatisation du service public de l'audiovisuel" pour désendetter la France en cas d'accession au pouvoir, même si cela ne se ferait pas "en quinze jours". Ce projet était déjà au programme du parti d'extrême-droite en 2022.

Dans une note détaillée, Oddo BHF revient sur cette hypothétique privatisation. Notant qu'Arte avait été exclu du périmètre de cession dans le projet de 2022, le courtier chiffre à environ 28% la part d'audience de l'ensemble des antennes de France Télévisions.

"Si ce projet était mené, il serait naturellement très négatif pour les acteurs privés. Le marché français ne serait pas capable d’absorber une telle hausse de la concurrence. Toutefois, il nous semble très difficile à entreprendre et la situation du marché pourrait rendre impossible une telle privatisation totale", développe Oddo BHF.

Une privatisation impossible?

Outre le fait que la victoire du RN n'est pas acquise, le courtier estime que la demande pour racheter les chaînes publiques pourrait s'avérer "plus faible que prévu", sur des "bases de valorisation très faible".

Le courtier fait valoir d'une part que "la restructuration pour l’acheteur devrait être massive avec des effectifs importants". Ensuite, "compte tenu de son positionnement local, France 3 nous semble invendable et pourrait être obligatoirement attachée à France 2 mais le prix serait alors très bas", ajoute-t-il.

D'autre part, en cas de vente, "la structure du marché français serait peu attractive (très forte concurrence) et induirait une forte exigence sur le prix", fait encore valoir Oddo BHF. "Si la demande pour (la mise en vente de, NDLR) M6 a été forte c’est parce que l’environnement concurrentiel était stable, or ici il augmenterait", souligne le courtier.

En conséquence, "nous ne serions pas surpris que les enchérisseurs proposent un prix nul pour certains, comme c’est parfois le cas pour les sociétés difficiles à restructurer", déduit Oddo BHF.

In fine, la demande pourrait ainsi s'avérer faible au point de décourager une privatisation totale. Oddo BHF cite d'autres options possibles, telles qu'une privatisation limitée à France 2 ou France 5 ou un encore un statu quo mais accompagné d'une restructuration importante pour France Télévisions et Radio France. "En première approche, un mix de ces deux scénarios nous semble la perspective la plus crédible en cas de victoire du RN", explique le courtier.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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