(BFM Bourse) - Le retard pris par Sanofi et GSK dans le développement du vaccin contre le Covid, auquel s'ajoutent les perspectives d'un après-Brexit sans accord et des incertitudes sur le plan de relance aux Etats-Unis, au lendemain d'une réunion de la BCE trop prévisible, fait nettement reculer le CAC.
Pas de sixième progression hebdomadaire pour le CAC, qui flanche nettement ce vendredi face aux incertitudes et aux déceptions qui s'accumulent. Après avoir signé un spectaculaire "rallye" (+22% sur les cinq dernières semaines), l'échantillon principal de la cote parisienne marque nettement le pas et lâche 1,41% à 5.471,27 points vers 12h10, ce qui porte son recul à près de 2,5% sur la semaine à ce stade.
Après avoir ouvert en léger recul (-0,3%) "au lendemain d’une réunion de la BCE décevante car trop prévisible et sans surprise" selon les termes du directeur des investissements de Mirabaud John Plassard, les investisseurs ont pris connaissance du revers subi par Sanofi et GlaxoSmithKline dans le développement de leur vaccin contre le coronavirus. En raison d'une réponse immunitaire insuffisante chez les personnes de plus de 50 ans, les deux géants pharmaceutiques ont repoussé à fin 2021 la perspective d'un nouveau vaccin, et le titre Sanofi en pâtit (-2,7%). Cette déception éclipse le feu vert donné par un comité d'experts indépendants de la Food and Drug Administration (FDA) américaine au vaccin de Pfizer-BioNTech.
"Les investisseurs restent maintenant focalisés sur un potentiel accord entre républicains et démocrates aux Etats-Unis concernant un plan de relance" pour endiguer les répercussions économiques de la deuxième vague de coronavirus, ainsi que sur "les nouvelles tensions sur le Brexit", deux points de blocages qui pèsent nettement sur la tendance, observe John Plassard.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson a ainsi évoqué jeudi soir une "forte possibilité" d'une rupture sans accord avec l'UE après l'échec du dîner avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen -qui a de son côté estimé qu'il y avait "plus de probabilité pour un no deal que pour un deal" dans un bref compte rendu dudit dîner. Parallèlement, à Washington, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a laissé entendre que les négociations sur le plan de relance pourraient finalement se prolonger au-delà de Noël, douchant l'espoir des investisseurs qui espéraient une issue rapide.
Les secteurs bancaire, automobile et pétrolier en souffrance
Peu de valeurs surnagent au sein d'un CAC où seuls Worldline (+1,3%), Alstom (+0,3%) et Dassault Systèmes (+0,2%) évoluent dans le vert à la mi-journée, contrairement à plusieurs secteurs sanctionnés ce vendredi. Au premier rang de ceux-ci on retrouve ceux qui ont le plus rebondi au cours des dernières semaines, à savoir les banques (-3,1% pour Société Générale, 2,1% pour Crédit Agricole), les pétrolières (-2,6% pour Total) ou encore les compartiments automobile (-3,4% pour Renault, -2,2% pour Peugeot) et télécom (-4% pour Orange, -2,4% pour Bouygues).À noter que la révision trimestrielle des indices par un comité indépendant d'Euronext permet à McPhy Energy (-2,9%), Verallia (+0,2%) Kaufman et Broad (-0,4%) et Carmila (-2,9%) d'intégrer le SBF 120, tandis que Tarkett (-2,3%) et Genfit quittent l'indice élargi.
Parmi les petites valeurs, Solutions 30 a demandé à être suspendu de la cote après avoir perdu 26% en deux séance sur fond de lourdes accusations concernant notamment la fiabilité de ses comptes.
Après avoir franchi le seuil des 50 dollars jeudi pour la première fois depuis mars, le baril de Brent repasse très légèrement en-deçà vendredi à la mi-journée (-0,6% à 49,95 dollars), rattrapé par la prudence des opérateurs. Le WTI rétrocède aussi 0,41% à 46,62 dollars.
Sur le Forex, la monnaie unique recule de 0,16% à 1,2122 dollar vers 12h50.