(BFM Bourse) - L'indice phare de la Bourse de Paris a terminé jeudi pratiquement inchangé (en hausse symbolique de 0,05%), l'augmentation du soutien de la BCE ayant été largement anticipé au préalable.
Non sans peine, le CAC 40 a mis fin jeudi à une série de trois baisses consécutives en terminant la séance à 5.549,65 points (soit une hausse de moins de trois points par rapport à la veille, ou +0,05%). Un score relativement anodin au bout du compte, alors que l'indice a ponctuellement flanché dans l'après-midi, les investisseurs se montrant quelque peu déçus d'annonces trop attendues de la part de Christine Lagarde en termes de soutien monétaire.
Comme c'était (trop) largement prévu, la Banque Centrale Européenne a encore assoupli sa politique monétaire, du fait de la reprise de l’épidémie de coronavirus depuis quelques semaines.
La BCE ne surprend pas le marché
L’enveloppe de son programme d’achats d’urgence est passée à 1.850 milliards d’euros, soit 500 milliards de mieux. La durée de ce programme d’achats (PEPP) est en outre prolongée de neuf mois, jusqu'à mars 2022). Les opérations de financement ciblé à destination des banques (TLTRO) sont également prolongées d’un an (jusqu'à juin 2022). Enfin, la BCE maintient son taux de refinancement à zéro, en expliquant qu’il restera à ce niveau tant que l’inflation ne convergera pas "durablement vers un niveau suffisamment proche de, mais inférieur à, 2% sur son horizon de projection", ce qui ne risque pas d'arriver avant un moment à en croire les dernières projections de l'institution (0,2% cette année, 1% l'an prochain, 1,1% en 2022 et 1,4% en 2023).La présidente Christine Lagarde a aussi souligné que la BCE surveillait "très attentivement" la parité euro/dollar, la rapidité du regain de vigueur de la monnaie unique commençant à inquiéter.
"Toutes ces mesures et annonces ne sont pas une surprise, ce qui pourrait expliquer la réaction mitigée des marchés" souligne Emmanuel Aboyneau, gérant associé d'Amplegest. "Mais, combinées à l’accord sur la relance budgétaire en Europe, ces mesures contribuent à maintenir un environnement d’investissement très favorable aux actifs risqués sur notre continent", souligne-t-il.
Outre-Atlantique, le marché américain semblait lui aussi patiner, après une vive hausse du nombre d'inscriptions au chômage la semaine dernière, signe préoccupant concernant l'emploi, mais qui pourrait inciter davantage les négociateurs au Congrès à enfin s'entendre sur un nouveau plan de relance budgétaire afin de secourir ménages et petites entreprises. Au moment de la clôture en Europe -0,2% pour le Dow Jones, une quasi-stabilité pour le S&P 500 (le plus représentatif de l'ensemble de la Bourse US) et tout de même +0,5% pour le Nasdaq Composite.
Calme plat sur le front des valeurs à Paris, où le titre Peugeot (+0,2%) n'a pas réagi à l'annonce du groupe qui a indiqué avoir repris 2% du capital de PSA en amont de sa fusion avec Fiat-Chrysler (FCA). STMicro a encore lâché encore 1,7% au lendemain d'un plongeon de près de 12%.
L'offre de retrait annoncée par Bouygues sur Bouygues Construction (au compartiment des valeurs radiées) a réveillé le serpent de mer d'une offre sur Colas, dont le cours a progressé de 3,8%.
L'éditeur de jeux vidéo Focus Home en grande forme
La cote a également été animée par les changements de recommandation. L'éditeur de jeux vidéo Focus Home Interactive a bondi de 7% en réaction à une note flatteuse de Berenberg, quand Legrand a pris 0,9% après un relèvement de cible de Citigroup.
Dans le domaine des sciences de la vie, Nanobiotix (qui a conçu un dispositif permettant d'amplifier la radiothérapie et ainsi d'en améliorer l'efficacité) a communiqué la fourchette de prix de son introduction sur le Nasdaq opération qui devrait lui apporter au moins 80 millions d'euros. Le titre a cédé 1,1%, l'IPO se doublant d'une émission d'actions nouvelles auprès d'investisseurs européens.
Sur le marché pétrolier, les cours des principales références s'enflammaient, à leur meilleur niveau depuis neuf mois, le démarrage des campagne de vaccination (au Royaume-Uni dès mardi et peut-être à la fin de la semaine aux Etats-Unis) renforçant l'espoir placé par les investisseurs en une reprise de la demande d'or noir. Le contrat à terme sur le Brent européen se négociait à 50,84 dollars, en augmentation de 4,05%, et le WTI américain à 47,48 dollars (+4,31%).
Au chapitre des devises, la monnaie unique accentuait sa progression face au billet vert (+0,31% à 1,2122 dollar), suggérant que les cambistes attendaient un geste plus massif encore.