(BFM Bourse) - Après son modeste gain engrangé mercredi soir, la Bourse de Paris repart à la baisse. Le CAC 40 s'affiche en repli avant les chiffres de l'inflation en Allemagne pour septembre. Le regain de tensions sur le marché obligataire incite également à la prudence.
La hausse de mercredi relevait de l'anomalie compte tenu du contexte de marché. L'inflation continue de hanter les esprits des investisseurs alors que ses effets se concrétisent dans les économies mondiales. L'Allemagne devrait en effet basculer en récession l'an prochain, les économistes tablant sur un recul du PIB de 0,4% et une inflation à 8,8% outre-Rhin en 2023. Les chiffres de l'inflation pour septembre seront dévoilés dans l'après-midi.
Le CAC 40 perdait encore 1,24% à 5.693,43 points vers 12h40, portant ses pertes à plus de 20% depuis le début de l'année. La veille, la cote parisienne avait symboliquement rebondi de 0,19%, à l'issue d'une séance très volatile après les annonces de la Banque d'Angleterre pour calmer les marchés et soutenir sa devise.
De nouvelles tensions sur le compartiment obligataire
Elle a annoncé procéder à des achats d'obligations à long terme à compter d'aujourd'hui et ce jusqu'au 14 octobre prochain. La livre britannique qui avait bénéficié de cette intervention, replongeait de 1% ce jeudi à 1,0787 dollar, après être tombée un peu plus tôt à 1,0763 dollar. Les marchés s'interrogent sur ces mesures de soutien à l'économie, notamment le Fonds monétaire international qui a d'ailleurs fustigé ce coûteux plan de soutien économique tout comme l'agence de notation Moody's qui a mis en garde Londres contre un dérapage de sa dette à un niveau insoutenable.
Les banques centrales font donc la pluie et le beau temps sur les marchés. Les membres de la Banque centrale européenne militent de leur côté pour une forte hausse des taux directeurs tout comme certains de leurs homologues américains. Plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine se sont en effet prononcés en faveur d'une poursuite de la hausse des taux directeurs. Dont le président de la Réserve fédérale de St. Louis, James Bullard connu pour ses positions de "faucon". Il milite pour des réponses appropriées à une inflation toujours hors de contrôle quitte à faire basculer l'économie américaine en récession.
Du côté du marché obligataire, les taux sont repartis à la hausse à l'image du rendement du Bund allemand à 10 ans, la référence dans la zone euro qui se tend à 2,247%. Son comparable américain, le T-Bond de même échéance, progresse à 3,834% après avoir franchi mercredi la seuil des 4% pour la première fois depuis 2008.
Beneteau prend le large, Solutions 30 sombre
Sur le front des entreprises, Accor reprend près de 1% après avoir relevé ses prévisions de bénéfices pour 2022.
Beneteau rebondit de 6,8%, le constructeur de bateaux venant de relever ses projections annuelles après une "excellente performance" au premier semestre.
A l'inverse, Orpea lâche encore plus de 13%. L’exploitant de maisons de retraite a publié une perte nette à l'issue de son premier semestre, les comptes du groupe ont été fortement affectés par des dépréciations d'actifs.
Solutions 30 sombre de 16%, après la publication de comptes sévèrement dégradés au premier semestre.