(BFM Bourse) - Le CAC 40 perd encore plus de 1% à la mi-séance ce vendredi, le marché continuant de corriger pour intégrer des politiques plus restrictives de la part des grandes banques centrales.
La Bourse de Paris se dirige vers une nouvelle baisse. Le CAC 40 abandonne 1,3% à la mi-séance ce vendredi, à 6.440,43 points, après avoir déjà lâché 3,1% la veille. Sur l’ensemble de la semaine l’indice parisien ne recule pour l’heure "que" de 3,5% grâce à la bonne session de mardi (+1,2%) où le marché avait été soutenu par une inflation américaine inférieure aux attentes.
Le marché reste grippé ce vendredi par les messages affichés ces derniers jours par les grands banquiers centraux. Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, a envoyé un signal de fermeté mercredi soir dans la lutte de son institution contre l’inflation, prévenant que les taux élevés risquaient de durer.
Christine Lagarde, le "Grinch" de Noël
Surtout la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a, elle, pris de court les investisseurs en indiquant que les anticipations de marché sur le taux terminal – le taux maximal qu’atteindra l’institution de la zone euro au cours de son cycle de hausse – étaient trop basses pour ramener l’inflation vers 2% dans un laps de temps satisfaisant.
"Tout espoir d'assister à un rallye du Père Noël a subi un revers important hier, les marchés européens ayant fortement chuté après que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a joué son rôle de Grinch pour présenter des perspectives très sombres pour l'économie européenne en 2023", souligne Michael Hewson de CMC Markets.
"Alors que l’annonce de la Fed est en ligne avec nos attentes, la direction que prend la BCE semble bien plus agressive. Nous pensons que le taux directeur pourrait atteindre 3,25% voire 3,5% s’il n’y a pas d’embellie notable sur le front de l’inflation", souligne de son côté Sebastian Paris Horvitz, de La Banque Postale Asset Management.
Légère amélioration des PMI
Les investisseurs digèrent par ailleurs la publication de la première estimation des indices PMI de la zone euro pour le mois de décembre. L’indice composite, qui mesure l’activité de l’ensemble du secteur privé, s’est redressé pour atteindre 48,8 contre 47,8 en novembre, restant sous le seuil de 50 qui marque une frontière entre une expansion et une contraction de l’activité.
"Les indices PMI flash de décembre montrent que les entreprises de certaines parties de la zone euro sont un peu moins pessimistes quant à leur situation actuelle. Mais ils indiquent toujours une contraction au quatrième trimestre et suggèrent que les pressions inflationnistes n'ont que très peu diminué", nuance Capital Economics.
La très grande majorité des valeurs continuent de souffrir, 38 des 40 valeurs du CAC 40 cédant du terrain.
Sensibles à la remontée des taux d’intérêts, les foncières souffrent. Covivio perd 4%, Klépierre 3,6%, Carmila 3,3%, Unibail-Rodamco-Westfield 3,5%.
Elior fait un peu de résistance, prenant 4,8% grâce à un relèvement de recommandation à "surperformance" de la part d’Exane BNP Paris.
Du côté des plus petites capitalisations, Navya plonge de 50,7% après avoir été contraint de retirer une information sur un prêt de 30 millions d’euros qui avait été communiquée par erreur. Il s’est avéré que ce prêt, qui n’avait pas été finalisé, constituait une tentative d’escroquerie.
Lacroix de son côté est quasi stable après avoir annoncé plusieurs gains de contrat à l’international.
Sur les autres marchés, l’euro évolue peu face au dollar, à 1,0633 dollar. Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en février recule de 2,5% à 79,23 dollars le baril tandis que celui sur le WTI coté à New York pour livraison en janvier perd 2,4% à 74,33 dollars le baril.