(BFM Bourse) - La Bourse de Paris termine cette rude semaine sur les rotules. Son indice phare a encore lâché 4,26% à la clôture de cette séance du vendredi 4 avril, portant son repli hebdomadaire à 8,10%.
Avec ses droits de douane, Donald Trump a créé une onde de choc sur les marchés financiers mondiaux. La Bourse de Paris qui était bien affaiblie dans la matinée, a accéléré son repli à la mi-journée après la riposte de Pékin qui va à son tour appliquer des surtaxes sur les importations américaines.
Le CAC 40 plonge de 4,26% à 7.274,95 points, à la clôture de ce vendredi 4 avril, accusant ainsi sa pire séance depuis le 4 mars 2022 (-4,97%). Ce lourd repli intervient au lendemain d'une chute de 3,31%.
Sur la semaine, l'indice vedette parisien a ainsi abandonné 8,10%, et consigne son pire score hebdomadaire depuis fin février 2022 (-10,23%) , selon les données d'investing.com Surtout, le CAC 40 a plus qu'effacé l'intégralité de son avance acquise en début d'année et s'affiche désormais en repli de 1,43% depuis le 1er janvier.
L'indice vedette parisien, comme l'ensemble des places boursières européennes a accusé le coup après la riposte de la Chine qui a annoncé des droits de douane de 34% sur les biens importés des Etats-Unis, qui s'ajoutent aux 20% déjà annoncés en mars dernier. Cette mesure de rétorsion commerciale sera effective à partir du 10 avril.
L'aversion au risque est aussi bien palpable à Wall Street, qui ne parvient pas aussi à se remettre de sa pire séance depuis 2020.
A la clôture des marchés européens, le Dow Jones lâche 3,1 % quand le Nasdaq et le S&P 500 abandonnent plus de 4%.
Un rapport sur l'emploi au second plan
Les opérateurs ont pris note du dernier rapport mensuel sur l'emploi privé américain. Au mois de mars, l'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu avec 228.000 postes alors que le consensus attendait beaucoup moins, soit 140.000 postes. En revanche, le taux de chômage a progressé à 4,2% alors qu'il était attendu stable à 4,1% de la population active.
"Le rapport sur l’emploi de mars n’est pas mauvais mais il se trouve difficile à réconcilier avec d’autres statistiques et il offre peut-être déjà une photo du marché du travail un peu caduque étant donné les événements récents", analyse Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
"Les hausses de droits de douane décidées par Donald Trump, si elles restent en place, devraient impliquer une dégradation significative du marché du travail au fil du temps, poursuit-il.
Le moment PARFAIT
C'est donc dans ce climat extrême d'aversion au risque que le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell s'est exprimé ce vendredi après-midi. Ce dernier a déclaré vendredi que les droits de douane mis en place par Donald Trump allaient "probablement augmenter l'inflation" et qu'ils risquaient d'accroître le chômage et de ralentir la croissance aux Etats-Unis.
Or, Donald Trump n'a pas tardé à répondre et a exhorté vendredi sur sa plateforme Truth Social le président de la Fed à baisser les taux d'intérêt, peu avant un discours de ce dernier.
"Ce serait le moment PARFAIT pour le président de la Fed, Jerome Powell, de réduire les taux d'intérêt", a écrit le président américain.
Aucune valeur du CAC 40 et du SBF 120 dans le vert
Toutes les valeurs du CAC 40 et du SBF 120 terminent dans le rouge ce vendredi soir.
Les valeurs cycliques sont en première ligne des plus fortes baisses de l'indice vedette parisien , Société Générale a lâché 10,45%, Unibail Rodamco Westfield a rendu 9,25% et Saint-Gobain a abandonné 7,8%.
Scor a rendu plus de 10%, le réassureur ayant annoncé sa mise en examen pour des faits reprochés à son ancien président, Denis Kessler, soupçonné d'avoir tenté de faire obstacle à l'acquisition de Partner Re par le groupe Covéa en 2022.
Sodexo a lâché de son côté 6,15%, après la publication de ses résultats semestriels définitifs laissant apparaître un niveau décevant de liquidités générées par les opérations du groupe de restauration collective.
Sur le marché des changes, l'euro cède 0,5% 1,1002 dollar. Du côté du pétrole, les cours sont en chute libre, ce vendredi avec la riposte chinoise. Le contrat de juin sur le Brent de mer du Nord, abandonne 6,7% à 65,46 dollars le baril tandis que celui de mai sur le WTI coté à New York s'enfonce encore de 7,5% à 61,91 dollars le baril.