(BFM Bourse) - Le spécialiste de la restauration collective confirme ses perspectives annuelles révisées fin mars, après avoir publié ses résultats définitifs du premier semestre 2024-2025.

La publication semestrielle présentée par Sodexo en cette fin de semaine ne recèle pas de grande surprise. Le spécialiste de la restauration collective avait pré-annoncé le 20 mars dernier, ses résultats pour le semestre clos fin février.

La société avait alors reconnu avoir rencontré sur la période des difficultés importantes en Amérique du Nord, en particulier dans le segment "éducation".

Sur l'ensemble du premier semestre, Sodexo a donc dégagé des revenus de 12,475 milliards d'euros, avec une croissance en données comparables de 3,5%. Le groupe a notamment accusé un ralentissement de son activité au deuxième trimestre, avec une croissance organique 2,4% qui est à comparer avec une progression organique de 4,6% au premier trimestre.

Sodexo a souffert de décalages de nouveaux contrats dans le segment "santé" et surtout de la faiblesse des volumes dans le segment "éducation" et en particulier au niveau des universités.

Des liquidités qui déçoivent

Le résultat d'exploitation est confirmé à 651 millions d'euros, en hausse de 6,4%. La marge correspondante s'est établie à 5,2% contre 5,3% attendu par les analystes. La société donne cependant plus de détails, notamment sur l'évolution de la génération du free cash-flow (le flux de trésorerie libre) et de la structure bilancielle au cours de la période, signale Oddo BHF.

La dette nette ressort à 3,4 milliards d'euros contre 2,6 millions d'euros fin 2024, une progression qui reflète selon le groupe, la saisonnalité habituelle des flux de trésorerie avec paiement des dividendes et ses besoins en fonds de roulement au premier semestre.

Ainsi, le ratio dette nette/résultat brut d'exploitation (Ebitda) passe de 0,6x à fin 2024, à 2,3x, pour revenir à un niveau identique à celui du premier semestre 2024. Les liquidités générées par les opérations déçoivent le marché. Le free cash-flow reste négatif à hauteur de -234 millions d'euros contre -102 millions d'euros l'an passé. Sodexo attribue ce décaissement au "paiement exceptionnel d'impôt suite à la finalisation d'un contrôle fiscal en France".

Le résultat net recule de 12,5% sur un an, à 434 millions d'euros, principalement en raison d'une plus-value exceptionnelle au cours de l'exercice précédent. Le bénéfice net par action est de 2,98 euros,

A la Bourse de Paris, l'action Sodexo recule de 4,8% ce vendredi matin, vers 10h30 après ces annonces, portant son retard annuel à près de 30%.

Confirmation des perspectives révisées fin mars

"Il y a deux semaines, nous avons revu nos objectifs, reconnaissant que certaines de nos hypothèses initiales ne se sont pas matérialisées au rythme attendu" a admis la directrice générale de Sodexo, Sophie Bellon.

Effectivement, Sodexo avait profité de la pré-annonce de ses résultats semestriels le 20 mars pour abaisser ses perspectives annuelles pour son exercice clos fin août 2025. Son titre avait chutant de 20,4% vers 11h35, en réaction à ce lourd avertissement sur résultats.

Le spécialiste de la restauration confirme anticiper une progression de ses revenus comprise entre 3% et 4%, contre une fourchette de 5,5% à 6% auparavant, ainsi que sur une marge d'exploitation en hausse de 0,1 à 0,2 point de pourcentage, contre une progression de 0,3 point à 0,4 point auparavant visée.

"Nous avions déjà ajusté nos estimations pour retenir une croissance organique de +3,5% pour 2025 (contre 5,5% initialement) et une progression de marge à +15 points de base (0,15 point de pourcentage) contre +35 points de base initialement, écrit Oddo BHF.

A court terme, le bureau d'études identifie "peu de catalyseurs sur le titre". Pour autant, il maintient sa recommandation à "superformance", principalement "pour des raisons de valorisation et en vue de l’accélération de la croissance qui devrait être plus visible en 2026 avec le ramp-up (l'accélération) des contrats décalés". Oddo BHF reconduit aussi son objectif de cours de 89 euros, citant une "valorisation limitée" et qui "laisse apparaître une décote d’environ 55% par rapport à Compass", le concurrent britannique de Sodexo.

"A l’évidence, celle-ci s’explique par le différentiel de performance opérationnelle et de track- record (historique) mais reconnaissons également qu’elle est désormais particulièrement élevée par rapport à la décote historique moyenne (15%)", justifie le bureau d'études.

Sophie Bellon a aussi fait un point sur les droits de douane décidés par Donald Trump, alors que les Etats-Unis sont le premier marché du groupe de restauration collective.

"De par leur nature, nos services ne vont pas être soumis aux droits de douane et ils ne sont pas impactés directement par les droits de douane annoncés (...). Il peut y avoir peut-être une petite pression inflationniste mais aujourd'hui, on n'a pas du tout vu cet effet et même d'ici la fin de l'année, on ne prévoit pas beaucoup d'impact", a indiqué la dirigeante du groupe lors d'un point presse téléphonique, repris par l'AFP.