(BFM Bourse) - La Bourse de New York est en forte baisse dans les premiers échanges de ce vendredi 4 avril, alors que la Chine a riposté à son tour aux droits de douane annoncés mercredi par Donald Trump.
Wall Street se dirige encore vers une nouvelle journée difficile, au lendemain de la pire séance pour les indices américains depuis 2020. Dans les premiers échanges ce vendredi 4 avril après-midi, les indices majeurs de la place new-yorkaise souffrent. Le Dow Jones lâche 2,5% et le S&P 500 redonne aussi 2,5%, quand le Nasdaq se replie de 3% .
La tension monte encore d'un cran alors que la Chine a annoncé des droits de douane de 34% sur les biens importés des Etats-Unis, qui s'ajoutent aux 20% déjà annoncés en mars dernier. Cette mesure de rétorsion commerciale sera effective à partir du 10 avril.
Les entreprises fortement exposées à la Chine s'affichent encore en baisse ce vendredi, dont Apple qui fabrique la majeure partie de ses produits dans l'Empire du milieu et qui perd encore 3% dans les premiers échanges.
Jeudi, le Dow Jones avait lâché près de 4%, l'indice Nasdaq avait abandonné près de 6%, sa pire séance depuis mars 2020. L'indice S&P 500 a rendu 4,8%, soit son pire score en clôture depuis juin 2020. Selon Reuters, 2.400 milliards de dollars de capitalisation sont partis en fumée lors de ce jeudi noir.
"La réaction initiale du marché aux annonces tarifaires a été claire. Avec une chute des prix des actions à travers le monde et une baisse des rendements des obligations d'État, un scénario s'est clairement dessiné où les craintes d'un ralentissement économique brutal ont pris le dessus sur les craintes d'inflation", explique Vincenzo Vedda, Chief Investment Officer chez DWS.
Un super-héros?
Les opérateurs ont réagi au dernier rapport mensuel sur l'emploi privé américain. Au mois de mars, l'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu avec 228.000 postes alors que le consensus attendait beaucoup moins, soit 140.000 postes. En revanche, le taux de chômage a progressé à 4,2% alors qu'il était attendu stable à 4,1% de la population active.
"Le rapport sur l’emploi de mars n’est pas mauvais mais il se trouve difficile à réconcilier avec d’autres statistiques et il offre peut-être déjà une photo du marché du travail un peu caduque étant donné les événements récents", analyse Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
"Les hausses de droits de douane décidées par Donald Trump, si elles restent en place, devraient impliquer une dégradation significative du marché du travail au fil du temps, poursuit-il.
C'est donc dans ce climat extrême d'aversion au risque que le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell va prendra la parole ce vendredi. Il donnera de précieuses indications sur la santé de l'économie américaine et la trajectoire des taux d'intérêt.
"Tous les bons best-sellers hollywoodiens ont besoin d'un super-héros. Et franchement, il en va de même pour les marchés financiers après la semaine qu'ils viennent de passer. La Fed viendra-t-elle à la rescousse et combien de temps les droits de douane vont-ils durer ?", s'interroge James Smith d'ING.