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Nasdaq Composite

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Nasdaq composite : Une société malaisienne dans les élevages de crevettes, un publicitaire basé aux îles Caïmans ... Le Nasdaq attire aussi les petites sociétés au profil douteux

Aujourd'hui à 07:00
Le Nasdaq place phare de la tech mais aussi des sociétés douteuses

(BFM Bourse) - L'indice phare de la tech américaine, connu pour abriter les plus importantes sociétés cotées en Bourse au monde, est aussi une terre promise pour des petites entreprises au profil plus qu'opaque.

L'indice Nasdaq est régulièrement cité par les commentateurs boursiers - nous y compris - et notamment ses composantes connus sous la dénomination parapluie des "Sept Magnifiques" de Wall Street (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia, Tesla).

Il faut dire que depuis plusieurs années, les valeurs de la tech américaine ont pris un poids non négligeable à Wall Street. Les sept actions précitées cumulent une capitalisation boursière totale de 19.390 milliards de dollars, selon companiesmarketcap.com. Soit plus de six fois la totalité du CAC 40, dont la capitalisation globale est de 2.503 milliards d'euros.

Il n'y a pas que la tech... des petites sociétés aussi

Mais de l'autre côté du spectre, des petites entreprises étrangères au profil financier douteux alimentent le cortège des nouvelles cotations sur le Nasdaq, a remarqué le Wall Street Journal.

Parmi les dernières entrées en Bourse, le Wall Street Journal cite Megan Holdings, une société enregistrée aux îles Caïmans, fournissant des services de maintenance pour des élevages de crevettes en Malaisie et ne comptant que quatre employés. Cette entreprise est récemment parvenue à lever 5 millions de dollars.

En juillet 2024, c'était QMMM Holdings, une société de publicité numérique hongkongaise, qui avait fait ses premiers pas sur l'indice technologique le plus connu au monde. Cette entreprise, elle aussi basée aux îles Caïmans, affichait des pertes de plus de 1 million de dollars au moment de son entrée en Bourse. Elle était cependant parvenue à lever près de 9 millions de dollars.

Pendant plus d'un an, le cours de cette société évoluait en dessous de son prix d’introduction de 4 dollars, avant d'exploser début septembre 2025. Sur la séance du 9 septembre, QMMM avait alors gagné 1.700%, après avoir annoncé un virage stratégique basé sur l'achat de cryptomonnaies.

Le 29 septembre, la Securities and exchange commission (SEC), soit le gendarme de la Bourse américaine a suspendu la cotation des actions QMMM jusqu'au 10 octobre, évoquant une" manipulation potentielle des titres" par le biais de recommandations boursières émises par "des personnes inconnues via les réseaux sociaux".

La SEC a aussi sévi ces dernières semaines, demandant la suspension de la cotation des actions du voyagiste indonésien Nusatrip, des groupes de cosmétiques Empro Group ou Pitanium Limited, eux aussi d'origine asiatique. Les motifs de ces suspensions sont exactement les mêmes que pour les actions QMMM, à savoir des soupçons de manipulation de cours.

Des performances bancales

Au cours des deux dernières années, de nombreuses sociétés étrangères de taille très modeste ont privilégié le Nasdaq pour entrer en Bourse. Les conditions d'entrée dans l'indice sont souples, avec un prix minimal fixé à 4 dollars pièce. Ce qui place le Nadsaq comme une place accueillante pour ces entreprises au profil opaque.

Rappelons que la SEC définit les "penny stocks" comme des actions dont le cours est inférieur à 5 dollars par action. À Paris, ce seuil est bien plus bas, puisqu'une action qui cote sous l'euro symbolique est étiquetée "penny stock".

En 2025, ce sont pour l'heure 82 sociétés "à 4 dollars pièce" qui ont fait leur entrée en Bourse sur le Nasdaq, contre seulement 8 sur le NYSE, selon un décompte du Wall Street Journal. En 2021, elles n'étaient que 10 à avoir osé franchir la porte du Nasdaq.

Et les performances en Bourse de ces sociétés sont à leur image : bancales. Selon une étude menée par Jay Ritter, professeur émérite de finance à l'université de Floride, citée par le Wall Street Journal, parmi les introductions en bourse de penny stocks en 2024 pour lesquelles les rendements sur un an étaient disponibles au 30 septembre, les cours des actions ont en moyenne baissé de 37% par rapport au prix d'offre. Pour les introductions en bourse de "penny stocks" entre 2001 et 2023, la baisse moyenne sur trois ans était même de 62%.

"Le marché de ces actions est constitué d'investisseurs particuliers peu avertis. Aucune institution n'achète ces titres", a déclaré Jay Ritter. "Il est assez rare que l'une d'entre elles ait une capacité de résistance à long terme", a-t-il poursuivi.

Des garde-fous à l'avenir?

Ces actions à bas prix séduisent en effet les investisseurs les moins aguerris, sûrement séduits par la perspective de copieux gains avec une faible mise de départ. Début septembre, l'opérateur boursier Nasdaq a demandé à la SEC de serrer la vis sur ses critères d'admissions à la cote, notamment pour les petites sociétés chinoises.

Cette réflexion fait suite aux critiques des investisseurs et des législateurs, qui estimaient que ces cotations étaient devenues un terrain fertile à la technique du "pump and dump", ou de la "bouilloire" en français. Cette arnaque boursière consiste à faire la promotion d'actions dans des publicités ou des boucles de messageries privées en vue de faire gonfler artificiellement leur cours.

Le FBI fait état d'une augmentation de 300% des plaintes pour fraude boursière en 2025, a rapporté Investopedia. Rien qu'en juillet 2025, les investisseurs ont perdu 3,7 milliards de dollars lorsque sept actions chinoises cotées en cents ont chuté de plus de 80% après avoir fait l'objet d'une promotion agressive en ligne, selon le Financial Times.

L'opérateur propose d'instaurer des normes de cotation au Nasdaq beaucoup plus strictes qu'actuellement. Elles pourraient concerner la taille minimale des offres et les levées de fonds de certaines entreprises lors des introductions en Bourse. Il propose aussi également des procédures de radiation plus strictes pour les entreprises qui ne satisfont pas aux normes de cotation continue du Nasdaq et dont la valeur marchande des titres cotés est inférieure à 5 millions de dollars.

L'autre axe de travail concerne une exigence d'une taille de l’opération minimale de 25 millions de dollars pour les nouvelles cotations de sociétés opérant principalement en Chine.

Le gendarme financier américain ne se prononcera pas avant des mois, ce qui explique que le Nasdaq a autorisé dans l'intervalle de nouvelles cotations de microcapitalisaitons. La dernière étant Neutrans, une entreprise de 12 employés. Elle fournit des infrastructures de fibre optique en Malaisie. La société, qui vise à lever jusqu'à 9 millions de dollars dans le cadre de son introduction en Bourse, propose ses actions à un prix compris entre 4 et 6 dollars pièce.

En milieu de la fourchette proposée, Neutrans afficherait une capitalisation boursière de 119 millions de dollars. Soit 39 fois ses revenus annuels pour son exercice clos fin mars 2025.

Une reprise estivale des introductions en Bourse aux États-Unis

Plus globalement, les États-Unis ont enregistré entre juillet et fin septembre 2025, leur meilleur trimestre en matière d'introductions en bourse depuis le quatrième trimestre 2021, selon la dernière étude "EY Global IPO Trends Q3 2025" du cabinet EY. Ce marché des introductions en Bourse avait été ankylosé au printemps dernier à cause des droits de douane de Donald Trump.

Cette reprise a été alimentée par 24 opérations qui ont permis de lever 100 millions de dollars ou plus, dont cinq introductions en Bourse qui ont permis de lever plus d'un milliard de dollars chacune, note EY. Rien que sur le mois de septembre, 8 milliards de dollars ont été levés à l'occasion d'introductions en Bourse, ce qui en fait le mois le plus actif depuis novembre 2021.

Parmi ces entreprises qui ont osé franchir le pas le mois dernier, Klarna, qui avait différé son projet un peu plus tôt cette année en raison des soubresauts sur les marchés provoqués par les droits de douane de Donald Trump. La patience du spécialiste suédois du paiement différé a été récompensée. Klarna a réussi son introduction en Bourse, levant 1,37 milliard de dollars soit plus que son objectif initial, de 1,27 milliard de dollars.

Un dynamisme qui a donné des idées à Strava, l'entreprise qui se cache derrière l'application éponyme très prisée des sportifs pour suivre leurs performances. La direction du groupe américain a confirmé cette semaine vouloir entrer en Bourse pour financer de nouvelles acquisitions, sans pour autant s'avancer sur un calendrier précis.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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