(BFM Bourse) - La Bourse de Paris termine cette dernière séance d'avril en nette baisse, après des données contradictoires sur les prix et des publications d'entreprises moins convaincantes. Le CAC 40 plie de 1% mardi soir, portant son repli à 2,7% sur l'ensemble du mois d'avril.
"En avril, ne te découvre pas d'un fil". Et pour la Bourse de Paris, ce quatrième mois de l'année s'est traduit par une tendance fébrile. Entre les nombreuses publications d’entreprises et les statistiques macroéconomiques, les investisseurs ont eu beaucoup de données à digérer.
Lesté par le dérapage incontrôlé de ses valeurs automobiles, le CAC 40 clôture cette dernière séance du mois d'avril en forte baisse de 0,99%, sous les 8.000 points à 7.984,93 points.
Sur l'ensemble du mois d'avril, l'indice accuse aussi le coup, perdant 2,69%. Il s'agit de la première baisse mensuelle de l'année pour l'indice parisien, mais aussi depuis le mois d'octobre 2023. C'est donc avec un net repli que le CAC 40 reprendra ses échanges jeudi, la place parisienne étant fermée mercredi pour le 1er mai.
Les investisseurs ont eu fort à faire ce mardi, à savoir analyser une salve de publications d'entreprises tout comme les dernières statistiques relatives aux prix de part et d'autre de l'Atlantique.
Des trajectoires divergentes
Sur le Vieux continent, l'inflation montre des signes d'apaisement au mois d'avril. En données harmonisées, pour faciliter les comparaisons entre pays, les prix ont progressé de 2,4% sur un an sur le quatrième mois de l'année, stable par rapport au mois précédent et en ligne avec les attentes. La croissance a elle dépassé les attentes au titre du premier trimestre, progressant de 0,3% dans la zone euro, grâce notamment à l'Espagne (+0,7%).
La lutte contre l'inflation est bien engagée, ce qui devrait conduire la Banque centrale européenne (BCE) à amorcer sa première baisse de taux en juin. "Les données du PIB du premier trimestre plus élevées que prévu publiées aujourd'hui signifient que la zone euro est sortie de la récession, et l'inflation de base tout comme l'inflation des services ont toutes deux diminué en avril, mais cela n'empêchera pas la Banque centrale européenne d'entamer son cycle d'assouplissement de politique monétaire en juin", juge Capital Economics.
Aux Etats-Unis, l'inflation reste tenace, en témoigne une vive accélération du coût de l'emploi, de 1,2% au premier trimestre. Il s'agit de son rythme le plus rapide depuis un an et demi. Cette nouvelle statistique fait désordre à la veille de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, et renforce ainsi le sentiment que la Fed ne sera pas pressée pour enclencher les premières baisses de taux.
D'ailleurs, le marché obligataire a été le théâtre des crispations des investisseurs sur la trajectoire des taux de la Réserve fédérale américaine. Le taux de la dette américaine à 10 ans s'est rapidement tendu à 4,663% contre 4,61% lundi soir.
Sortie de route pour Stellantis et Renault
Du côté des publications d'entreprises, l'automobile est en difficulté. Stellantis accuse la plus forte baisse du CAC 40, et a dévissé de 10% en raison de revenus inférieurs aux attentes. Stellantis entraîne dans sa chute Renault (-5,5%).
Mercedes et Volkswagen ont perdu respectivement 5,6% et 4,7% à Francfort, les deux groupes automobiles allemands ayant été pénalisés par des rentabilités décevantes au premier trimestre.
Air France-KLM a perdu 4,3% plombé par des résultats inférieurs aux attentes, dus notamment à des soucis de maintenance chez KLM.
VusionGroup (ex-SES imagotag) a bondi de 15,5% après avoir annoncé un avenant à son contrat avec le géant américain Walmart, représentant des prises de commandes d'environ 1 milliard d'euros.
Sur les autres marchés, l'euro perd 0,3% face au dollar à 1,0688 dollar, après les dernières statistiques américaines. Le pétrole recule. Le contrat de juillet sur le Brent de mer du Nord perd 1,1% à 86,26 dollars le baril, tandis que celui de juin sur le WTI coté à New York redonne 1% à 82,99 dollars le baril.