(BFM Bourse) - Le groupe de transport aérien a publié des revenus un tout petit peu supérieurs aux attentes, au contraire du résultat d'exploitation et du résultat net. Le groupe se prépare toutefois à une saison estivale "prometteuse" avec les Jeux olympiques en ligne de mire.

Pour la troisième fois consécutive, les résultats financiers d'Air France-KLM atterrissent sous les attentes. Le groupe de transport aérien franco-néerlandais a livré ses comptes pour le premier trimestre, une période traditionnellement assez peu dynamique pour les compagnies aériennes.

De janvier à mars, les revenus de la société dirigée par Ben Smith ont progressé de 5% en données publiées, et de 6,2% hors effets de changes, pour atteindre 6,65 milliards d'euros, un tout petit mieux que le consensus compilé par la société (6,62 milliards pour la moyenne).

"Malgré un début d'année difficile, marqué par des tensions géopolitiques persistantes, Air France-KLM a enregistré une nouvelle hausse de son chiffre d'affaires ce trimestre, profitant d'une demande de voyages structurellement robuste", a expliqué Ben Smith, le directeur général du groupe dans un communiqué.

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Problèmes dans les activités de maintenance

La rentabilité de la société a, par contre, décroché sur la période. La perte d'exploitation s'est nettement creusée à 489 millions d'euros contre une perte de 306 millions d'euros sur la même période de 2023. La perte nette s'est alourdie à 480 millions d'euros contre 337 millions d'euros un an plus tôt.

Les analystes attendaient un peu mieux, anticipant une perte d'exploitation de 424 millions d'euros et une perte nette de 407 millions d'euros.

Air France-KLM a vu ses coûts être pénalisés par le paiement exceptionnel de salaires chez KLM, pour un impact négatif d'environ 50 millions d'euros. Autre impact: des coûts de "perturbation opérationnelle", qui ont aussi pesé à hauteur de 50 millions d'euros.

Ces perturbations ont été causées par des problèmes de disponibilités d'avions chez KLM, en raison de soucis dans les activités de maintenance de la société néerlandaise qui ont immobilisé plus longtemps que prévu les appareils. Ce qui a perturbé les calendriers de vols et a contraint le groupe à payer des compensations à ses clients.

Les problèmes de maintenance que connaît KLM ne sont pas isolés, et s'explique par des soucis sur la chaîne logistique avec des difficultés d'approvisionnement en pièces détachées.

Un porte-parole d'Air France-KLM a toutefois expliqué que KLM a pris des mesures dès avril pour neutraliser les perturbations. La société néerlandaise a notamment transféré de la charge de travail de son site de maintenance à Schiphol vers un atelier au Royaume-Uni. Le porte-parole a également indiqué que les tensions sur la chaîne d'approvisionnement arrivaient à un point où elle semblaient se détendre.

Perspectives rassurantes sur les coûts

Air France-KLM a également été pénalisé par une météo défavorable à Schiphol (Amsterdam), ce qui a miné son activité mais pas sa rentabilité, et surtout par la chute de sa recette unitaire dans la division cargo, en baisse de 27%. Oddo BHF explique que ce repli est lié à "une réduction de l'offre en Asie, qui est le marché le plus dynamique, ainsi que de la mise en œuvre difficile d'un système informatique".

In fine, UBS estime que le groupe a fait face à "un début d'année difficile". Concernant ses perspectives, Air France-KLM a confirmé viser en 2024 des capacités (le nombre de vols offerts) en hausse de 5% sur un an et un coût unitaire en hausse de 1% à 2%, grâce notamment à un gel des embauches administratives.

Oddo BHF juge que cette dernière indication sur les coûts s'avère "rassurante" car elle témoigne d'une "accélération" de la part de la société sur le contrôle des coûts.

A la Bourse de Paris, l'action Air France-KLM baisse sans s'effondrer, perdant 3,8% vers 10h30.

"Nous nous préparons activement à une saison estivale prometteuse avec, à Paris, les très attendus Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024", a déclaré Ben Smith.

Dans une note transversale publiée la semaine dernière, Oddo BHF soulignait qu'Air France-KLM et Easyjet devraient être les deux groupes aériens à bénéficier le plus des Jeux olympiques (et de l'Euro 2024 pour Easyjet).

En raison de tensions importantes sur l'offre, avec des capacités déjà tendues et des soucis de disponibilités de certains avions, le courtier estimait que l'impact sur les volumes serait limité. En revanche les Jeux olympiques devraient soutenir les prix et le "yield", le prix moyen. Oddo BHF calculait un impact positif de 3 points de pourcentage à 6 points de pourcentage pour le troisième trimestre.