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Ces 6 groupes cotés bien placés pour profiter des JO et de l'Euro 2024

dimanche 28 avril 2024 à 07h00
Les JO auront de nombreux impacts

(BFM Bourse) - Alors que deux grands évènements sportifs marqueront la France et l'Allemagne dans quelques semaines, Oddo BHF a dressé une liste de six groupes européens à privilégier pour tirer parti de ces deux grands rendez-vous.

Alors que les Jeux olympiques (JO) et paralympiques 2024 d'une part, et l'Euro 2024 de football d'autre part, approchent à la vitesse grand V, quelles valeurs faut-il privilégier pour tirer parti de ces deux évènements?

Le courtier franco-allemand Oddo BHF s'est penché sur cette question dans une grande étude transversale à destination de ses clients. Pas moins de 17 analystes et économistes ont travaillé sur ce dossier, avec 43 valeurs passées au crible. In fine, le courtier a retenu six valeurs à privilégier sur lesquelles il a également un avis à "surperformance", équivalent d'un conseil à l'achat dans sa terminologie.

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JCDecaux, médaille d'or dans les médias

Dans les médias, le spécialiste de l'affichage extérieur JCDecaux a été retenu. "Ils sont surexposés au marché français (18% des revenus), au marché parisien, et qui dit trafic (dû aux JO, NDLR) dit audiences, qui dit audience dit chiffre d'affaires publicitaire sur une activité qui leur est particulièrement favorable, à savoir le mobilier urbain (publicité dans les centres-villes, NDLR). S'il y a bien une valeur dans l'univers médias qui va profiter des JO c'est JCDecaux", a résumé Jérôme Bodin, analyste du secteur et qui a dirigé l'étude transversale, lors d'une conférence de presse.

D'autant que l'exposition de JCDecaux à l'Allemagne et donc à l'Euro 2024, n'est par ailleurs pas anodine, Jérôme Bodin la chiffrant à 7% des revenus totaux. Dans la mesure où le mobilier urbain est la division du groupe qui possède le plus grand levier opérationnel, c'est-à-dire une capacité à faire progresser les bénéfices davantage que le chiffre d'affaires, Oddo BHF considère que "l'impact sur la marge" de la société sera "particulièrement positive" au regard du surplus d'activité.

Le courtier a estimé à 15 millions d'euros le surplus de résultat brut d'exploitations (Ebitda) dû aux JO et à l'Euro 2024, soit 2% du total de 2023. Quant au chiffre d'affaires, l'impact se chiffrerait à 30 millions d'euros pour les JO au troisième trimestre et à 10 millions d'euros pour l'Euro. Les seuls JO apporteraient un coup de pouce appréciable à la croissance en données comparables, de 3,5 points de pourcentage durant l'été et de 1 point sur l'ensemble de 2024.

Accor et Sodexo dans les loisirs

Dans l'hôtellerie et les loisirs, deux valeurs ont la préférence du courtier. Sans trop de surprise la première société est Accor, groupe hôtelier exposé à 20% de ses revenus à la France -autour de 10% pour la seule région parisienne - et 7%-8% à l'Allemagne, selon Oddo BHF.

Les Jeux olympiques devraient aider Accor à respecter son objectif de croissance du revenu par chambre disponible, indicateur majeur du secteur hôtelier. Oddo BHF table sur une progression de cet indicateur de 4,3% en 2024 avec un coup de pouce des Jeux estimé à 0,4 point de pourcentage. Même si ce n'est pas lié aux JO, le courtier souligne que le titre se traite avec une décote de 30% par rapport à ses rivaux américains, soit bien plus que la décote historique de 12%. Un argument de plus, donc, pour se positionner sur le titre.

Le deuxième groupe de ce secteur est Sodexo, l'action la plus attractive dans la restauration collective pour jouer la thématique des Jeux Olympiques, selon Oddo BHF. Le groupe assurera la restauration des athlètes -40.000 repas par jour pour environ 15.000 athlètes - et des fans-visiteurs. Oddo BHF attend une croissance en données comparable pour la société de 8% pour l'exercice 2023-2024 qui sera clos en août prochain, avec un impact des JO de 0,3 point de pourcentage. La société elle-même a chiffré cet impact autour de 80 millions d'euros, à raison de 60 millions d'euros pour l'exercice 2023-2024, clos en août prochain, et 20 millions pour le suivant.

Easyjet plutôt qu'Air France-KLM

Dans le transport aérien, précisons en préliminaire comment le courtier estime que l'effet des deux évènements sportifs se matérialisera pour les compagnies aériennes.

"L'impact sur les volumes (le nombre de passagers transportés, NDLR) sera relativement limité car généralement l'été les avions sont déjà pleins, et en plus cette année on a une situation particulière avec peu de capacités disponibles", en raison des difficultés des avionneurs Boeing et Airbus en termes de montée en cadence sur la production d'avions, expose Yan Derocles, en charge du secteur.

Des soucis techniques sur les moteurs GTF, du groupe américain Pratt&Whitney ont par ailleurs cloué au sol une partie de la flotte A320 neo d'Airbus, un tiers étant environ immobilisé, selon l'analyste.

"Nous tablons plutôt sur un effet prix supplémentaire, comme cela a été le cas lors des précédents JO, et avec la raréfaction actuelle des capacités. Nous avons chiffré cet effet prix pour Easyjet et Air France, les deux groupes les plus exposés, entre 0,5 et 1 point de pourcentage sur le 'yield', le prix moyen sur l'année. Cela veut dire que sur le seul troisième trimestre, cet impact peut se situer entre 3% et 6%, ce qui est assez significatif", développe l'analyste.

Oddo BHF a toutefois préféré Easyjet à Air France-KLM. D'abord parce que, même si le groupe franco-néerlandais devrait tirer un peu plus des bénéfices des JO, Oddo est à "sous-pondérer" sur la société dirigée par Ben Smith. Yan Derocles nous avait expliqué, dans un précédent article, que l'entreprise était la seule de sa couverture qui ne dégagera pas un flux de trésorerie libre en 2024 et en 2025, en raison du remboursement des aides Covid.

Pour Easyjet, valeur sur laquelle Oddo BHF est à "surperformance", la société "a la capacité de capter les deux évènements puisqu'ils ont une exposition assez forte sur Paris (8% de part de marché à Charles de Gaulle et 11% à Orly) et sont assez bien positionnés en Allemagne sur la plupart des villes qui vont organiser des matchs, en particulier Berlin", poursuit Yan Derocles. "Easyjet a en plus la capacité d'avoir un peu plus d'appareils, c'est une des rares sociétés qui n'a pas trop de problématiques d'avions disponibles. L'entreprise pourra modifier un peu son réseau pour chercher les 'yield'", ajoute-t-il.

Adidas pourra compter sur les fans de foot

Dans les biens de consommation, Oddo BHF privilégie l'allemand Adidas, plus pour l'Euro 2024 que pour les Jeux olympiques. Le groupe allemand est sponsor de six équipes nationales participant à la compétition contre neuf pour Nike (exclu du périmètre de l'étude) et quatre pour Puma. Le bureau d'études considère que l'évènement sportif boostera la vente des maillots. Il attend un impact positif sur les ventes d'Adidas de 2% à 3%.

Même s'il est difficile de savoir si le cours de Bourse sera influencé par la compétition. "Dans le cas où un sponsor aurait plusieurs équipes en phase éliminatoire, cette société pourrait voir des revenus plus élevés dans la mesure où les fans de football pourraient acheter plus de maillots, ce qui pourrait alors légèrement bénéficier au cours de Bourse", souligne Oddo BHF.

URW aura plus de revenus locatifs

Dernière valeur sélectionnée et peut-être la moins évidente: le spécialiste des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfied (URW). Les Jeux olympiques et paralympiques devraient avoir un impact positif de 1%, soit 10 centimes, sur le résultat net récurrent ajusté par action, le plus important indicateur de bénéfice de la foncière.

"URW bénéficiera avec les JO de l'occupation des quatre sites de Viparis (une coentreprise à 50% avec la CCI Île-de-France) avec notamment un centre de presse mis en place au Palais des Congrès de Paris, Porte Maillot, des épreuves éliminatoires au parc des expositions de la Porte de Versailles, et le centre diffusion de médias à Paris-Le Bourget. Ces sites seront donc occupés durant des périodes où ils sont plutôt vides ce qui créera des revenus locatifs supplémentaires pour Viparis, à comparer avec des années moins occupées", développe Florent Laroche-Joubert, en charge du secteur immobilier.

Dans une moindre mesure "huit centres commerciaux d'URW seront des lieux de shopping majeurs avec la vente de produits officiels des JO, qui bénéficieront normalement d'un surplus de fréquentation et donc de chiffre d'affaires pour les commerçants, comme les centres des Halles ou de La Défense", poursuit-il.

Déjà dans les cours de Bourse?

Reste une question valable pour toutes les valeurs mentionnées. Le marché a-t-il déjà intégré ces bénéfices liés aux JO? Sont-ils déjà dans les cours de Bourse?

Jérôme Bodin estime qu'il est impossible de répondre à la question à ce stade, notamment parce que les consensus (les prévisions moyennes des analystes suivant les actions en question) ne sont pas très précis pour la période estivale. "Il encore plus difficile d'isoler l'impact des JO et de l'Euro", ajoute-t-il.

"Ceci étant dit, il y aussi l'effet 'momentum'", c'est-à-dire de dynamique et de perception du marché, poursuit l'expert. Les deux évènements sportifs "devraient avoir un effet sur la perception des actions européennes, notamment française, par le marché, c'est généralement ce que l'on constate", développe Jérôme Bodin.

"C'est pour cela que nous avons choisi ces six valeurs" exposées à ce "bon momentum, un effet psychologique en Bourse qui n'est pas toujours mathématique et qui fait que l'on pense que ces actions devraient surperformer autour de l'été", conclut-il.

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