(BFM Bourse) - Le marché parisien termine la semaine déstabilisée par l'incertitude ambiante sur les marchés et dans un état de fébrilité aggravé à la clôture (-1,11%) par de nouvelles déclarations de Donald Trump.
La Bourse de Paris termine la semaine avec une séance bouclée en net repli, le CAC 40 ayant accentué ses pertes à la clôture en réaction à de nouveaux tweets de Donald Trump. L'indice vedette de la place parisienne boucle ainsi la séance sur une chute de 1,11% à 5.327,92 points, dans un faible volume d'échanges de 2,89 milliards d'euros, et efface donc une partie de ses gains de la veille (+2,31%). Au cours de la semaine écoulée, l'indice a perdu 0,58%. Mais il continue d'afficher une hausse de 12,62% depuis le 1er janvier.
La cote parisienne a ouvert en recul et a creusé son repli en fin de séance après que Donald Trump a averti que les Etats-Unis n'étaient "pas prêts" à conclure un accord commercial avec la Chine, évoquant même une possible annulation du round de discussions prévues en septembre à Washington. La tournure que prend le différend commercial entre la Chine et les Etats-Unis "devient inquiétante", reconnaît Thierry Claudé, gérant pour Kiplink Finances, interrogé par l'AFP. Cependant, somme toute, les investisseurs "s'habituent aux annonces intempestives de M. Trump et ils ne croient pas qu'il y ait une rupture des négociations".
Le différend traîne "car il y a beaucoup d'intérêts en jeu" et "chacune des parties a intérêt à ce qu'un accord soit trouvé" insiste-t-il, un avis partagé par la plupart des acteurs de marché. Les tensions sino-américaines sont montées d'un cran après l'annonce, la semaine dernière, par le président américain, de tarifs douaniers supplémentaires sur les importations chinoises à compter de septembre. Et les fraîches déclarations de Donald Trump officialisent un peu plus l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations entre les deux pays pour mettre fin à la guerre commerciale.
"Le grosse baisse de vendredi et lundi a aussi pesé sur le moral, même si le marché s'est bien repris jeudi, peut-être même trop vite" en l'absence de mauvaises nouvelles et grâce à la stabilisation de la monnaie chinoise, souligne Thierry Claudé. Donald Trump a de son côté affirmé vendredi qu'il ne dévaluerait pas le dollar, malgré le handicap que représente l'appréciation du billet vert par rapport à d'autres devises pour les exportations américaines.
Par ailleurs, les investisseurs sont également préoccupés par l'éclatement de la coalition populiste italienne au pouvoir depuis 14 mois qui plonge la troisième économie de la zone euro dans l'incertitude. Ils ont également eu des mauvaises nouvelles confirmant le ralentissement de la production industrielle: après le recul allemand plus fort qu'attendu publié mercredi, la production industrielle en France a aussi connu un net reflux au mois de juin.
STMicro avance, les valeurs bancaires souffrent
Sur le front des valeurs, le fabricant franco-italien de puces électroniques STMicro fait partie des rares valeurs à boucler la séance dans le vert vendredi, avec un gain de 1,1%, grâce à un relèvement de recommandation de la part de Goldman Sachs. Après avoir passé la majeure partie de la séance en territoire positif, Publicis lâche finalement 0,3% à la clôture. Le groupe dirigé par Arthur Sadoun a néanmoins pu compter sur le soutien du n°1 mondial de la publicité WPP, qui a présenté des résultats trimestriels solides et maintenu ses objectifs annuels.Dans l'autre sens, le secteur bancaire souffre de la nouvelle détente des taux d'emprunts sur le marché obligataire, l'Eurostoxx Banks lâchant plus de 2,5% en clôture, notamment sous la pression des banques italiennes. Au sein de l'indice phare de la place parisienne, Société Générale cède 1,8%, Crédit Agricole et BNP Paribas reculent de 1,3%.
Très affectées par la relance du conflit commercial, les minières piquent à nouveau du nez, ArcelorMittal abandonnant 7,2% (plus forte chute du CAC), alors qu'Aperam (-4,2%) et dans une moindre mesure Eramet (-1,5%) lâchent également du lest.
Sur le marché pétrolier, les cours de l'or noir profitent d'informations selon lesquelles l'Arabie Saoudite tente d'organiser une intervention avec l'Opep pour soutenir les cours. Peu avant 18h30, le baril de Brent pour livraison en octobre reprenait 2,25% à 58,67 dollars, quand celui de WTI rebondit de 3,48% à 54,35 dollars.
Enfin, la monnaie unique reprend un peu de hauteur face au billet vert, à 1,1222 dollar (+0,25%).
(avec AFP)