(BFM Bourse) - Le baromètre du marché parisien a bien digéré la nouvelle nette accélération de l'inflation américaine. Il termine la séance sur un gain anecdotique, aidé par Alstom et ses valeurs défensives, alors que les secteurs de croissance ont été sanctionnés.
Prudent comme en atteste le retournement sectoriel au détriment des valeurs de croissance, l'indice vedette de la cote tricolore reste néanmoins fermement campé au-dessus du seuil des 7.000 points franchi ce vendredi pour la première fois de son histoire. Après avoir brièvement tangué après la publication des derniers chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis révélant une accélération inédite en rythme annuel depuis 1990, le CAC s'est remis sur pied pour boucler la séance sur une nouvelle variation anecdotique, mais dans le vert cette fois (+0,03% à 7.045,16 points) - au lendemain d'un recul de 0,06% qui avait mis un terme à 8 séances consécutives de hausse.
Les prix à la consommation ont donc augmenté plus que prévu en octobre aux États-Unis selon l'indice CPI du département du Travail, signe que l'inflation pourrait s'installer durablement sur fond de tensions dans les chaînes d'approvisionnement. L'indice affiche une accélération de 6,2% sur un an (contre un consensus à 5,8%), soit la plus forte depuis novembre 1990, tandis que l'indice "core CPI", excluant l'énergie et les produits alimentaires, a progressé de 0,6% en un mois et de 4,6% sur un an, son rythme le plus élevé depuis août 1991. Ces statistiques, ajoutée à celle de la veille sur les prix à la production (+8,6% sur 12 mois), mettent la pression sur la Fed qui répète à l'envi le caractère transitoire de l'inflation actuelle. Perturbés par ces chiffres, les indices new-yorkais démarrent la séance modérément dans le rouge (-0,1% pour le DJIA et le S&P, -0,5% pour le Nasdaq).
Cet indicateur a par ailleurs provoqué des secousses sur d'autres classes d'actifs. Sur le marché obligataire dans un premier temps, les rendements souverains repartant à la hausse tandis que le rendement réel sur le 10 ans américain a lui atteint un nouveau record à la baisse à -1,226%. Sur le marché des changes également, où le dollar en sa qualité de "valeur refuge" s'est nettement renchéri (-0,66% pour l'euro/dollar à 1,1517 vers 18h10). Mais aussi sur celui de l'or (2% à 1.611 dollars l'once) ou encore des cryptomonnaies, le bitcoin ayant notamment inscrit un nouveau record à plus de 69.000 dollars.
Alstom redresse la barre, Valneva s'envole après une pré-commande de vaccins
L'actualité émanant des entreprises elles-mêmes se montre au contraire porteuse en particulier pour Alstom qui remonte de 9,8% alors que le groupe a finalement moins brûlé de cash que prévu au premier semestre, apaisant les craintes nées en juillet de l'aveu de certaines difficultés sur les contrats hérités de Bombardier Transport. Carrefour prend également 3,5% grâce à la conclusion d'un partenariat avec Facebook en vue de tripler le volume de ses ventes dans le commerce en ligne d'ici 2026. Le compartiment automobile est également bien orienté (+2,4% pour Stellantis, +1,9% pour Renault)
Hors de l'indice, Bénéteau bondit de 13,6% après avoir relevé ses prévisions de résultat opérationnel courant pour 2021 en marge de la publication de son chiffre d'affaires à fin septembre. Chargeurs profite d'une nouvelle publication trimestrielle de premier ordre et grimpe de 7,8%. Quant à Arkema, le titre s'offre un nouveau record historique sur une hausse de 4,2% après le relèvement de ses ambitions annuelles, étant donné des résultats supérieurs aux attentes pour le trimestre écoulé.
Parmi les biotechs, Valneva bondit de 25%% à l'annonce de l'approbation par la Commission européenne d'un accord pour fournir à l'Europe jusqu'à 60 millions de doses de vaccins anti-Covid sur deux ans, une nouvelle qui permet au titre d'effacer totalement la chute provoquée en septembre par le renoncement inexpliqué du Royaume-Uni, qui avait pourtant été le plus prompt à passer commande.
La tech et le luxe sous pression
De l'autre côté du palmarès de l'indice phare, les valeurs du luxe et leur pondération XXL ont considérablement freiné l'indice vedette du marché, avec notamment une perte importante pour Kering (-2,5%). LVMH a pour sa part cédé 1,2%. Le mouvement baissier touche aussi les valeurs technologiques (-1,9% pour STMicro, -1,7% pour Capgemini, -1,6% pour Dassault Systèmes) ou la santé (-1,6% pour Eurofins Scientific). Autrement dit c'est le vaste ensemble "growth", de sociétés bénéficiant de multiples de valorisation élevés et qui pourraient voir ces multiples contraints par une remontée des taux, qui est actuellement à la peine.L'actualité émanant des entreprises elles-mêmes se montre au contraire porteuse en particulier pour Alstom qui remonte de 10% alors que le groupe a finalement moins brûlé de cash que prévu au premier semestre, apaisant les craintes nées en juillet de l'aveu de certaines difficultés sur les contrats hérités de Bombardier Transport. Quant à Arkema, le titre s'offre un nouveau record historique sur une hausse de 3,45% après le relèvement de ses ambitions annuelles, étant donné des résultats supérieurs aux attentes pour le trimestre écoulé.
Au chapitre pétrolier, les cours des principales références de brut refluent sensiblement mercredi en fin d'après-midi (-2,1% à 83,1 dollars pour le baril de Brent, -2,9% à 81,7 dollars pour celui de WTI) après avoir profité la veille du repli inattendu des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière.