(BFM Bourse) - Tandis que la Réserve fédérale a délivré mercredi soir la première baisse de ses taux depuis 2008, comme le marché l'attendait, le CAC 40 renforce peu à peu ses gains jeudi à la mi-séance dans le sillage des résultats de ténors tels que Société Générale.
Malgré (ou en partie grâce à) une réaction inattendue de Wall Street à la baisse attendue des taux directeurs de la Fed, le marché parisien s'affiche en progression de 0,69% à 5556,79 points jeudi vers 12h00, dans un volume d'échanges de près de 900 millions d'euros, tandis que les publications de résultats de la part des grands groupes tricolores se poursuivent.
L'abaissement (de 25 points de base, ce qui est trop timoré aux yeux de Donald Trump) du taux directeur de la Réserve fédérale des Etats-Unis a eu pour conséquence, plutôt contre-intuitive, de faire grimper le billet vert, aplatir la courbe des taux et déprécier les indices actions. Avec une baisse allant de -1,09% pour le S&P 500 à -1,23% pour le Dow, Wall Street a subi mercredi sa plus forte baisse intraday depuis la fin mai. En effet, si Jerome Powell a comme le marché l'anticipait cédé à la pression en réduisant le principal taux directeur de l'institution -malgré un PIB en expansion, et même à un rythme de +2,1% encore plus dynamique qu'attendu au deuxième trimestre, et un faible taux de chômage- le président de la Fed a tenu à préciser que cette baisse ne marquait pas forcément le début d'un cycle prolongé de détente monétaire, mais constituait plutôt "un ajustement de milieu de cycle". De quoi ramener à la réalité les espoirs d'une, deux ou trois nouvelles baisses dans les prochains mois... "Comme d'habitude, Powell nous laisse tomber!" a pesté le président des Etats-Unis.
La Société Générale rassure sur ses fonds propres
Aussi le dollar a-t-il fortement grimpé, tandis que les marchés d'actions ont marqué leur déception. Jeudi matin, l'euro cède encore 0,32% à 1,1041 dollar, à un plus bas depuis 2017, ce qui tend mécaniquement à profiter aux valeurs exportatrices européennes.
Dans ce contexte, les places européennes progressent plus ou moins fortement, tandis que la teneur des publications semestrielles reste globalement encourageante.
Plus forte hausse du CAC 40, la banque Société Générale a impressionné ce matin les investisseurs en annonçant avoir, malgré des résultats semestriels en repli, atteint d'ores et déjà son objectif d'un ratio de fonds propres "durs" de 12% du montant total de ses actifs. La publication profite aux autres valeurs du secteur que sont Crédit Agricole (+1,6%) et BNP Paribas (+2%), cette dernière ayant par ailleurs fait part, mercredi, d'un bénéfice net trimestriel en hausse de 3,1% à près de 2,5 milliards d'euros.
24 heures après la publication initiale de ses comptes et l'annonce du rachat de GrandVision, EssilorLuxottica gagne 4,4% supplémentaire, au lendemain d'un gain de 3,4%.
Veolia victime de prises de bénéfices
Au sein de l'indice élargi SBF 120, les comptes d'Arkema sont particulièrement bien accueillis (+5,5%) alors que le chimiste confirme son objectif de dégager cette année un Ebitda comparable à celui, record, de 2018, malgré un petit repli au trimestre écoulé. Les comptes du spécialiste du crédit automobile ALD (+4,8%), de la biotech DBV (+4,4%), de l'opérateur de maisons de retraite Korian (+3,6%), et de l'opérateur boursier Euronext (+3,15%) sont aussi plébiscités.
En revanche, Veolia (-2,6%) subit des prises de bénéfices malgré un onzième trimestre consécutif de croissance et une nouvelle amélioration de son résultat net à fin juin. Le groupe dont le cours de Bourse vient d'atteindre en début de semaine un nouveau plus haut depuis 2011 a révélé qu'il envisageait réinvestir le produit de la vente de ses réseaux de chaleur et de froid aux Etats-Unis dans des acquisitions de taille potentiellement plus importantes. Le leader européen de l'hôtellerie Accor recule aussi après ses semestriels, soit -1,5%, avec des signaux de prudence vis-à-vis du marché chinois.
Enfin sur le marché énergétique, le cours du pétrole brut léger américain WTI recule de 1,3% à 57,82 dollars, tandis que le Brent européen cède 1,08% à 64,35 dollars, ce qui pèse sur les valeurs du secteur comme Total (-0,7%), TechnipFMC (-0,6%) ou Vallourec (-0,5%).