(BFM Bourse) - Toujours à proximité immédiate de son record absolu, le marché parisien évolue peu ce mercredi alors que les investisseurs attendent les annonces de la Fed ainsi que les commentaires de l'institution au sujet de l'inflation.
Parvenu à faire tomber la veille un record vieux de plus de 21 ans en clôturant à 6927,03 points, soit précisément 4,70 points au-dessus de son précédent pic historique atteint le 4 septembre 2000, le CAC 40 s'immobilise ce mercredi. Alternant rouge et vert dans un "range" d'une quinzaine de points depuis l'ouverture, l'indice vedette affiche une variation anecdotique à 12h (+0,03% à 6.929,02 points).
"Les marchés européens devraient sans tendance ce matin malgré les nouveaux records historiques pour les principaux indices américains et notamment le 61e (en 2021) pour le S&P 500" anticipait John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud. Il prévenait également (à raison jusque-là) que "la séance du jour pourrait s’avérer soporifique jusqu’à la conférence de presse de la Fed ce soir". S'il évolue toujours à une dizaine de points de son pic absolu également touché le 4 septembre 2000 (à 6.944,77 points), le CAC ne brille pas par son activité ce mercredi matin, seulement 745 millions d'euros de titres ayant été échangés à 12h. D'ailleurs, si la séance de mardi restera dans les annales boursières, l'histoire ne retiendra en revanche probablement pas que le record historique est tombé au terme d'une séance également particulièrement terne.
En manque de catalyseur après une saison de résultats trimestriels globalement convaincante, le marché parisien attend prudemment la Fed, qui devrait annoncer après la clôture des marchés européens le très attendu "tapering", soit réduction progressive de son soutien à l'économie. La banque centrale américaine achète pour rappel actuellement 120 milliards de dollars d'actifs chaque mois, et pourrait réduire ce montant de 15 milliards de dollars par mois, jusqu'à épuisement à la mi-2022, selon le compte rendu des dernières discussions des responsables de la Fed. "Les marchés boursiers ont été parfaitement préparés à cette évolution de la politique monétaire américaine" soulignent les experts de Saxo Banque.
L'une des incertitudes restantes concerne une éventuelle modification de "l'appréciation de la trajectoire de l'inflation" de Jerome Powell. "De plus en plus d'éléments indiquent que l'inflation temporaire va être plus durable que prévu", poursuivent-ils. Alors que la Fed n'a fourni aucun calendrier quant à une future hausse de ses taux directeurs, craignant que cela ne perturbe le redressement du marché de l'emploi, les marchés tablent désormais sur un relèvement dans le courant de l'année prochaine. "De plus en plus d’éléments indiquent que l’inflation temporaire va être plus durable que prévu. Cela va conditionner les anticipations de hausses des taux directeurs. Peu importe les réponses qui seront apportées ce soir, il faut s’attendre à un fort rebond de la volatilité", ont-ils écrit dans leur note.
La présidente de la BCE Christine Lagarde a pour sa part jugé "très peu probable" que l'institution européenne relève les siens (également à un niveau plancher) l'année prochaine en raison d'une inflation encore trop faible, a-t-elle déclaré ce mercredi. Au rayon des statistiques, le taux de chômage de la zone euro a poursuivi sa décrue en septembre, touchant 7,4% de la population active, après 7,5% en août (et 8,6% en septembre 2020) selon Eurostat.
Aux valeurs à Paris, le palmarès ne révèle aucune variation d'envergure parmi les poids lourds de la cote. Sans actualité particulière, Schneider Electric gagne 1,5% quand TotalEnergies clôt la marche avec un recul de 1,4%, probablement lié à la rechute des cours du brut. Les cours du pétrole fléchissent de fait sensiblement à la mi-journée (-1,8% à 82,3 dollars pour le baril de Brent, -2% à 82,2 dollars pour celui de WTI) face à la hausse des stocks de brut aux États-Unis, constatée par l'American Petroleum Institue, qui devrait être confirmée par l'Agence internationale de l'énergie cet après-midi à la veille d'un sommet de l'Opep+.
Bouygues cède de son côté 0,6% après avoir annoncé le dépôt d'une offre engageante pour le rachat d'Equans, l'entité de services d'Engie. Antin profite de plusieurs notes d'analystes pour avancer de 1,4%, tandis que Nexans cède 1,4% en réaction deux notes de JP Morgan et Crédit Suisse pointant une publication trimestrielle inférieure aux attentes. Valneva recule pour sa part de 0,9% après avoir réussi à lever 88 millions d'euros pour le développement de ses candidats-vaccins dans le cadre de son augmentation de capital.
Enfin, sur le Forex, la monnaie unique tente de rebondir face au billet vert et revient à proximité du seuil des 1,16 dollar pour un euro (+0,12% à 1,1596) vers 12h40.