(BFM Bourse) - Après avoir rétrocédé lundi (-0,81%) une partie des gains accumulés lors de la semaine précédente (+2,55%), le CAC 40 se fige ce mardi à la mi-journée dans un volume de transactions très resserré.
Dans un contexte toujours dominé par les craintes inflationnistes et la perspective d'un resserrement monétaire à venir de la part des banques centrales, l'heure est de nouveau à la retenue alors que de nombreux poids lourds de la cote s'apprêtent à publier leurs comptes trimestriels. "Les marchés sont encouragés par la qualité des publications [d'entreprises] dévoilées jusqu'à maintenant, mais le rythme de ces dernières va s'intensifier dans les jours à venir", prévient ainsi Tangi Le Liboux, analyste du courtier Aurel BGC. Dans l'attente des résultats de Kering et Vinci ce soir, Carrefour et Sartorius Stedim Biotech mercredi ou encore Hermès, L'Oréal, Pernod Ricard, Eurofins Scientific et Vivendi jeudi, les investisseurs s'abstiennent de toute prise de risque, comme en témoigne le volume d'échanges de seulement 780 millions d'euros à 13h. Au même moment, le baromètre du marché parisien affiche une variation anecdotique (+0,07% à 6.677 points).
Affecté lundi (-0,81%) par le tassement plus prononcé que prévu de la croissance chinoise, après certes trois hausses consécutives en fin de semaine dernière, le marché parisien peine donc à repartir de l'avant - malgré la relative détente sur les rendements souverains et les cours pétroliers. "Stagflation, Evergrande, "tapering" (réduction des rachats d'actifs, NDLR), les pénuries, la hausse des coûts: il y a de quoi s'inquiéter", résume Olivier Marciot, chez UniGestion, qui note que la combinaison d'un ralentissement de la croissance et d'une poussée des prix à la consommation "fait ressurgir le spectre de la stagflation". "Cette situation apparaît à un moment inopportun, où les banques centrales s'apprêtent à réduire leur soutien monétaire. La question qui empêche les investisseurs de dormir est de savoir si ces risques se matérialiseront pleinement et comment se positionner dans un tel environnement", a-t-il poursuivi dans sa note matinale.
Danone souffre de l'inflation
En attendant d'en savoir plus sur le calendrier du resserrement monétaire à venir (pas moins de 6 responsables de la Fed doivent prendre la parole dans l'après-midi, ce qui pourrait fournir des indices sur les intentions de l'institution à cet égard), les opérateurs parisiens guettent les commentaires des entreprises sur la poussée inflationniste (matières premières, énergie, etc.).
"A l'image de l'ensemble de notre secteur, et même au-delà, nous sommes touchés par l'accélération de l'inflation", constate par exemple le directeur général finances de Danone Juergen Esser. "Si au départ celle-ci concernait surtout le coût des matières premières, elle s'est généralisée et affecte désormais l'ensemble de notre chaîne d'approvisionnement, dans de nombreuses régions du monde", explique-t-il dans la publication trimestrielle du géant agroalimentaire, dont le titre cède 2,4% (plus fort recul du CAC) à 13h20. À l'autre extrémité du palmarès, URW reprend 2,4% et ArcelorMittal gagne 1,6%.
La foncière Mercialys spécialisée dans les centres commerciaux reste affecté par la crise sanitaire mais profite tout de même de la réouverture progressive de l'économie pour se rapprocher de son niveau d'activité pré-Covid, une nouvelle saluée par le marché (+6,6%). Du côté des sciences de la vie, Abivax a enregistré des progrès significatifs dans la rectocolite hémorragique mais le marché peine à se positionner vis-à-vis de cette annonce (+4% à l'ouverture, -0,5% vers 13h30).
Après s'être tassés la veille, les cours du pétrole brut retrouvent le chemin de la hausse ce mardi à la mi-journée (+0,7% à 84,9 dollars pour le Brent, +1,1% à 82,6 dollars pour le WTI), les opérateurs laissant de côté des données économiques décevantes pour se concentrer sur les fondamentaux très tendus du marché. La monnaie unique rebondit également sensiblement face au billet vert sur le Forex (+0,39% à 1,1657 dollar).