(BFM Bourse) - L'indice CAC a conclu sa semaine de dérive latérale vendredi en clôture, proche de niveaux d'ouverture de lundi 08/02, sous une zone de résistance à 5 720 points, dont la porosité sera testée cette semaine. Dans l'immédiat, on notera l'absence de repères américains ce jour en raison d'un jour férié et chômé à Wall Street.
"Les investisseurs ont intégré un succès des campagnes de vaccination, l'adoption prochaine du plan de relance XXL de Joe Biden, mais aussi une hausse potentielle des tensions sino-américaines" explique Tangi le Liboux, analyste chez Aurel BGC.
À l'issue d'un entretien téléphonique quelque peu tendu avec le président Chinois, Joe Biden a en effet dénoncé, selon la Maison Blanche, les pratiques économiques "injustes et coercitives" de Pékin. "Si nous ne nous bougeons pas, ils vont manger notre déjeuner" a-t-il également prévenu, pressant ainsi le Congrès d'adopter le plan de relance dans les plus brefs délais. Toutefois, après plusieurs années de guerre commerciale intense entre l'administration Trump et le régime chinois, le risque géopolitique entre Washington et Pékin apparaît à l'heure actuelle un peu plus mesuré, ou du moins plus prévisible.
Les opérateurs ont également digéré la publication jeudi des prévisions économiques de la Commission Européenne. Exercice auquel se prête 4 fois par an l'Institution dirigée par Ursula von der Leyen, qui voit un "hiver difficile, mais la lumière au bout du tunnel".
Selon les projections de la Commission, "dans l'ensemble, le PIB devrait désormais augmenter de 3,7% en 2021 et de 3,9% en 2022 dans l'UE, et de 3,8% les deux années dans la zone euro. L'économie de l'UE atteindrait le niveau de production d'avant la crise plus tôt que prévu dans les dernières prévisions (dites d'automne), en grande partie en raison de la dynamique plus forte de la seconde moitié de 2021 et de 2022. La vitesse de la reprise variera cependant considérablement d'un pays à l'autre de l'UE. Certains pays ont plus souffert pendant la pandémie que d'autres, tandis que d'autres sont plus dépendants de secteurs tels que le tourisme, qui resteront probablement faibles pendant un certain temps. En conséquence, alors que certains États membres devraient voir leur production économique retrouver ses niveaux d'avant la pandémie d'ici la fin de 2021 ou au début de 2022, d'autres devraient prendre plus de temps." Tout en précisant naturellement que "ces projections sont sujettes à des incertitudes importantes et à des risques élevés, principalement liés à l'évolution de la pandémie et au succès des campagnes de vaccination."
Pour CIC Market Solutions, "ce scénario semble trop optimiste car il table sur un assouplissement des contraintes sanitaires dès le 2ème trimestre alors que la propagation des nouveaux variants et le retard dans la vaccination pèseront d'ici l'été."
"Si nous maintenons l'hypothèse d'une accélération en fin d'année, la rebond de croissance à attendre en 2021 devrait être inférieur à 3% (soit plus faible que la Commission et que le consensus). C'est notamment le cas pour la France (croissance inférieure à +4% en 2021 vs +5,5% pour la Commission), où nous considérons qu'un nouveau durcissement des restrictions ne pourra pas être écarté face à la propagation des variants (dont ceux brésilien et sud-africain qui représenteraient entre 4% à 5% des cas aujourd'hui avec une situation inquiétante en Moselle) et à la tension forte pour les hôpitaux (le nombre de patients en réanimation est aujourd'hui au niveau de fin octobre, juste avant le deuxième confinement). Au global, la croissance ne pourra accélérer qu'à partir du second semestre, en lien avec la levée des contraintes et le déploiement des plans de relance européen et nationaux, contraignant la BCE à rester durablement présente."
Côté valeurs, FDJ (+3,24% à 38,56 euros) et L'Oréal (+3,01% à 318,30 euros) ont été entourés après la publication de leurs copies annuelles. Rendez-vous ici pour davantage d'informations sur la première et ici pour la seconde. Cyclique par excellence, Rexel a progressé de 6,13% à 15,155 euros, dominant les débats sur le compartiment A de la cote (grosses capitalisations).
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le vert la séance de vendredi, dans des proportions différentes, à l'image du Dow Jones (+0,09% à 31 458 points) ou du Nasdaq Composite (+0,50% à 14 095 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,47% à 3 934 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2140$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 60,7$.
À l'agenda statistique ce lundi, à suivre la production industrielle et la balance commerciale en Zone Euro à 11h00. Rappelons que Wall Street restera fermé en raison d'un jour férié (Commémoration de la naissance de George Washington).
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La zone des 5 490 points s'est subrepticement entrouverte à la fin du mois de janvier, et la progression des volumes mercredi 27 est venue le confirmer tout comme le pullback de jeudi 28/01. Les flux acheteurs se sont néanmoins par la suite imposés de nouveau. Toutefois, l'absence à ce stade - c'est à dire depuis le gap du 02/02 - de fédération sectorielle est à noter: elle milite pour une prise d'appui précoce, par la suite, sur un garde-fou intermédiaire vers 5 586 points. Ce rendez-vous devrait se produire à proximité immédiate de la moyenne mobile à 100 jours (en orange). La route en direction des 6 000 points, toujours aussi sinueuse, se rouvrirait alors plus sainement. Dans l'immédiat, l'indice phare parisien s'attèle à l'examen délicat d'une zone de résistance: celle des 5 720 points. Le scénario d'une dérive, non sans volatilité, entre 5 586 et 5 720 points, est le scénario privilégié à court terme.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5720.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5586.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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