(BFM Bourse) - Fort d'un second semestre dynamique, l'opérateur de loteries démontre une nouvelle fois la solidité de son modèle économique insensible à la crise, parvenant même à faire progresser son bénéfice net annuel. La FDJ va ainsi pouvoir honorer ses engagements en matière de dividende.
La FDJ ne cesse de combler les quelque 500.000 particuliers qui avaient souscrit à son introduction (au prix de 19,50 euros par action pour les petits porteurs, 19,9 euros pour les institutionnels) en Bourse fin 2019. De fait, peu après 11h ce vendredi, le titre FDJ se négocie à 38,83 euros, en hausse de 4% par rapport à la veille et de près de 100% depuis ses premiers pas sur le marché. Ce niveau jamais atteint auparavant porte la valorisation du groupe dirigé par Stéphane Pallez à plus de 7,5 milliards d'euros, soit plus qu'Atos, pensionnaire du CAC.
Pour Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l'analyse de marchés chez eToro, si "l'engouement des investisseurs pour le titre FDJ à l'ouverture (jusqu'à +7%)" est quelque peu retombé -plus que 2,2% de hausse vers 14h25, ce qui constitue d'ailleurs "une volatilité assez inhabituelle sur le titre"-, cela signifie "peut-être qu'il a touché un point haut à court et moyen-terme dans la matinée car on atteint une valorisation très élevée (à 37 fois les bénéfices, soit environ le double de la moyenne des groupes du CAC)". "Peut-être, mais je prends des pincettes, que les investisseurs s'en sont rendus compte et ont pris une partie de leurs bénéfices" ajoute-t-il.
Dans son communiqué publié avant Bourse, le groupe explique que "la bonne activité du second semestre (avec des mises en progression de 2,8%, après une contraction de 18,4% sur les six premiers mois, NDLR) permet de limiter le recul annuel des mises (à -7 %, à 15,96 milliards d’euros) et du chiffre d’affaires (-6%, à 1,92 milliard d’euros)". Dans le détail, les mises en points de vente ont reculé de 10% à 14,4 milliards en points de vente, quand les mises digitales ont bondi de 40% à plus de 1,5 milliards, soit près de 10% du total.
Ces chiffres ressortent légèrement supérieurs aux attentes du marché, comme le souligne Johanna Jourdain, analyste chez Oddo BHF qui évoque de "solides résultats annuels" et met en avant la "situation financière très saine du groupe". Elle précise que le consensus tablait sur des mises de 15,8 milliards d'euros, et sur un chiffre d'affaires environ 2% inférieur à celui dévoilé par la FDJ.
Le bénéfice net annuel de 214 millions d'euros s'inscrit pour sa part très nettement au-dessus des attentes des analystes interrogés par Bloomberg et Factset, qui anticipaient respectivement sur 169 et 171 millions d'euros. Au terme d'une année "inédite et contrastée" où la "crise sanitaire a eu un fort impact sur l'activité, en particulier au premier semestre", l'opérateur de jeux a connu une "bonne reprise" au second, ce qui, "associée à la réactivité du groupe et à la pertinence de sa stratégie digitale, ont permis de préserver notre performance", commente la PDG Stéphane Pallez, citée dans le communiqué. Ce résultat net s'établit même légèrement au-dessus de celui de 2019 (202 millions d'euros), certes retraité des charges liées à la privatisation.
L’Ebitda a également été préservée, à 427 millions d’euros, ce qui correspond à une marge d’Ebitda de 22,2%, en progression par rapport à 2019 (20,6%) "grâce à la mise en œuvre d'un plan d'économies de plus de 80 millions d'euros" indique le groupe. Ce dernier pointe également du doigt sa "solidité financière renforcée à fin 2020", avec un taux de conversion de l'Ebitda en cash maintenu à plus de 80% et une trésorerie mobilisable supérieure à 1 milliard d'euros.
Concernant les perspectives pour l'exercice en cours, la FDJ se veut prudente, soulignant que "des incertitudes persistent en ce début 2021". Malgré cela, le groupe "reste confiant dans ses perspectives de croissance durable", affirme Stéphane Pallez, qui ajoute que "des prévisions seront communiquées dès que possible".
Au vu de ces "très bons résultats dans le contexte que nous avons vécu", selon les termes de la PDG Stéphane Pallez, le dividende proposé à l'assemblée générale du 16 juin prochain sera de 90 centimes, soit le double de ce qu'elle prévoyait en avril dernier. Cela correspond en outre à une distribution de 80% du résultat net, conformément aux engagements pris lors de l'introduction en Bourse, et ce pour la période 2020-2025.
Pour rappel, les investisseurs particuliers ayant souscrit à l'opération fin 2019 bénéficieront par ailleurs de l'attribution d'une action gratuite pour dix achetées en mai prochain. De quoi inciter les petits porteurs à ne pas céder à la tentation d'une prise de bénéfices. Comme l'indiquait néanmoins Antoine Fraysse-Soulier après les résultats semestriels du groupe en novembre dernier, une fuite massive des particuliers reste peu probable, "car le titre est vu comme une valeur de bon père de famille, mais est également une valeur de rendement".
"La Française des Jeux représente un type d’investissement recherché car notre activité offre une croissance régulière dans un cadre régulé et en grande partie en situation de monopole" rappelle enfin Stéphane Pallez.
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